Inna lillahi wa inna ileyhi raji’oune : Sidi ould Cheikh Abdallahi n’est plus. Il a été arraché à l’affection des siens dimanche 22 Novembre. La Mauritanie pleure celui qui fut son premier président démocratiquement élu à sa tête un certain 25 Mars 2007 historique. Après deux tours de scrutin et un débat mémorable entre les deux candidats arrivés en tête à l’issue du premier. Même s’il traînait la « tare » d’être soutenu par les hommes forts du comité militaire qui avait renversé Ould Taya en 2005, feu « Sidioca », comme on l’appelait affectueusement, devint un vrai Président qui osa s’attaquer à divers problèmes cruciaux du pays. Mais la dynamique fut interrompue lorsque ses soutiens militaires (surtout Ould Abdel Aziz,son chef d’état-major particulier) qui avaient tissé une véritable toile autour de lui pour réduire à néant sa marge de manœuvres, prirent la décision de le renverser. Alors qu’il n’a fait qu’user de ses prérogatives constitutionnelles en les limogeant. L’expérience démocratique fut ainsi étouffée dans l’œuf et un nouveau pouvoir militaire, sous vernis démocratique, reprit le pouvoir. Suivirent onze longues années – 2008 à 2019 – de gabegie, prévarications en tout genre et autres détournements qui n’ont toujours pas connu leur épilogue, malgré un rapport plus qu’accablant d’une Commission d’enquête parlementaire plutôt encline à établir la vérité des faits. Quant aux valeurs, l’Histoire a déjà retenu la dignité de Sidi ould Cheikh Abdallahi dans l’épreuve de son injuste destitution. Il est fort peu probable que son tombeur suive son exemple dans la gestion de sa propre chute. Ils se retrouveront en tout cas au Jour de l’Heure. Et la Mauritanie témoignera!, Unanime, elle adresse aujourd’hui toutes ses condoléances à la famille attristée de notre premier Président démocratiquement élu, en priant Dieu d’accorder à celui-ci la plus heureuse place en Son saint Paradis ! Amine.
Ahmed Ould Cheikh