Le cadre de concertation des victimes des évènements du passif humanitaire (CCVE) a organisé, le jeudi 19 19 novembre à 10 H, un sit-in devant les locaux de la commission des droits de l’homme des Nations Unies de Nouakchott. Ce cadre de concertation rassemblant le collectif des rescapés militaires (COREMI), le collectif des veuves, des orphelins, de policiers, du REVE, des rapatriés volontaires (Moyto koota), des hommes d’affaires et commerçants (COPECO) ont tenu à marquer leur présence à ce sit-in dont l’objectif est de dénoncer l’attitude de certaines Ong des droits de l’homme qui parlent en leur nom sans aucun mandat, pire, tentent de les marginaliser. « Nous n’acceptons plus que des Ong cartables parlent en notre nom, nous, les victimes des violations des droits de l’homme, sommes les seuls interlocuteurs de toute organisation sérieuse soucieuse de régler l’épineuse question du passif humanitaire en Mauritanie », a averti l’ex capitaine, Sy Aboubacrine, coordinateur de la CCVE. Une allusion claire à certaines organisations qui jouent un jeu trouble en prétendant que le dossier du passif humanitaire est clos pour conforter le classement de la Mauritanie. Pour le coordinateur, le dossier est loin d’être clos ; en effet, excepté la prière de Kaédi, intervenue le 25 mars 2009, nous n’avons rien vu venir ; tous les collectifs rassemblés ici aujourd’hui sont venus crier leur désarroi et pour attirer l’attention des Nations Unies sur leur sort. Ils réclament les quatre devoirs : mémoire, vérité, justice et réparation, condition sine qua non de la réconciliation entre les différentes composantes du pays.
Abondant dans le sens, l’ex sergent Sall Abdallahi vice-président de COREMI embraye : nous n’accepterons pas que la Commission Evaluation Périodique Universel soit induite en erreur par le gouvernement et par des organisations à sa solde, elle ne doit pas accepter qu’on range aux oubliettes le passif humanitaire qui reste comme la question de l’esclavage une épine au pied de l’unité nationale de la Mauritanie. Sergent Sall accuse vertement le FONADH, l’AMDH et là CNDH de rouler pour l’État en tentant d’écarter la CCVE de la prochaine réunion avec Evaluation Périodique Universel (UPE) afin d’occulter nos revendications.
A leur tour, la présidente des veuves, Faty Sarr, de MOYTO K0OTA, Dicko Hamet Gueye et la présidente des orphelins, Raky N’Diaye, ont tenu à marteler qu’elles n’abandonneront pas leur combat pour recouvrer leurs droits légitimes, ceux d’obtenir la lumière sur les exactions dont ont été victimes leurs êtres les plus chers. « Nous souffrons depuis plus de 30 ans et n’accepterons pas que nos droits soient marchandés par des organisations ignorent tout de nos problèmes. »
Quelques minutes après leur arrivée sur les lieux, des membres du CCVE ont été reçus par le représentant de la commission des nations Unies pour les droits de l’homme.