Le Web n’a cessé de l’évoquer tout au long de la semaine dernière. Les blogueurs l’ont reprise en boucle. La presse en a fait ses choux gras. La nomination, par le ministère des Finances et sans passer par la voie normale, d’une quinzaine d’inspecteurs-vérificateurs dont certains, pour ne pas dire tous, disposent d’appuis haut placés, a constitué un énorme pavé dans le jardin de ceux qui croyaient ce genre de pratiques révolu. « Fils de tel » reste toujours le plus court chemin vers la haute fonction publique. À l’occasion, le hashtag « Prête-moi ton père ! » a fait florès sur le Net ; opposants et détracteurs du pouvoir n’ont pas manqué de l’exploiter à fond. Une décision désastreuse dont celui-ci aurait d’ailleurs pu faire l’économie. À l’heure où de pauvres citoyens poireautent des jours et des nuits pour déposer un dossier et passer un concours de recrutement dont les résultats sont en général connus d’avance, il aurait été plus sage de ne pas heurter une opinion publique dont la sensibilité est à fleur de peau. Surtout en cette période de crise où le chômage bat des records ! Il n’est pas normal qu’en plus de continuer à recycler divers symboles de la gabegie, en les maintenant à leurs postes, alors que leurs responsabilités sont clairement engagées dans les dossiers noirs de la décennie, le pouvoir s’abandonne à ce qu’il avait promis de combattre de toutes ses forces ! Les promesses électorales n’engagent donc que ceux qui y croient, comme disait je ne sais plus qui ?
Ahmed ould Cheikh