Naît-on pour perdre ? Quoique nul n’en sait rien pour lui-même et autrui – sinon, à l’heure de sa mort ; et encore : il reste le Jour Dernier… – Mohamed ould Abdel Aziz s’est déclaré, lui, persuadé du contraire… en ce qui concerne son auguste personne. Ça lui a donné une morgue de tous les diables et un apparent mépris envers tout ce qui n’est pas lui. Une semaine de garde à vue n’aura donc fait que le promouvoir à la tête d’une opposition qu’il croit évidente au pouvoir qui s’est osé à seulement l’imaginer perdant. Sûr, ça va ameuter le peuple mauritanien ! CQFD.
On l’interroge sur ses ressources. « Moi » – ce fameux Moi qui l’obnubile au point de lui faire perdre toute prudence… – « je n’ai jamais eu besoin de toucher Ma solde de Président », clame-t-il, « Mes affaires ont toujours prospéré » Est-ce compatible avec une fonction administrative ? « Je suis né pour gagner, c’était [c’est toujours ?] Moi le chef et toute décision passait [doit toujours passer ?] obligatoirement par Moi ». N’y a-t-il pas eu des abus, des violations de la Loi ? « Le Chef a toujours raison : c’est cela, la Loi. Et le Chef ainsi couvert, par la Loi, de toute erreur, c’était [c’est toujours ?] Moi … Tel est le sens de l’immunité constitutionnelle. » Ça se discute… « Non : Je suis, Moi, immunisé contre toute discussion ! » Mais cette immunité vous permettait-elle de vous servir démentiellement de l’État pour vous enrichir personnellement ? « L’État, c’était [c’est toujours ?] Moi ! » CQFD.
L’affaire d’Accra ? « Un secret de Moi – donc d’État – dont Moi, Je consens à vous révéler aujourd’hui quelque détails »… Et tutti quanti. De quoi étoffer copieusement l’accusation dans les procès qui s’annoncent ?À être trop prolixe, on s’expose à commettre des impairs ou à aggraver son cas... À moins que ne se profile, en cette logorrhée narcissique, une nouvelle ligne de défense : la maladie mentale… Ce Qu’il Fallait Démontrer ?
AOC