Aussitôt qu'ils ont foulé le sol mauritanien, ils donnent des ordres sur un ton qui ne souffre pas de réplique, s'arrogent des droits, distribuent blâmes et menaces...
Ils enjoignent péremptoirement au procureur général de les recevoir en toute diligence. Le magistrat mauritanien ne s'étant pas exécuté avec la promptitude voulue, les avocats français d’Aziz s'étranglent d'une indignation feinte (ils sont payés pour) et nous menacent des foudres des autorités françaises !
Pauvre procureur général ! Quelle terrible sort l'attend ! Pauvre Mauritanie ! A quels funestes dangers elle s'expose ! Nous tremblons !!
Me Machin Truc et Me Truc Machin ont la certitude de se trouver en pays conquis. Ils ont pris quelques renseignements sommaires sur la position géographique du territoire, sur ses ressources, sur son hôtellerie, les distractions et les agréments qui y sont disponibles...Ils se sont informés - cette fois beaucoup plus sérieusement et plus amplement - sur le poids financier de leur client, l'ancien président, et, rassurés sur ce point, ils ont sollicité et obtenu, ce qui est exceptionnel en cette période, un visa d'entrée en Mauritanie. Dans l'avion qui les transporte, ils ont feuilleté en diagonale la Constitution et les codes pénal et de procédure pénale en vigueur dans ce pays dont ils avaient à peine entendu parler...Et ça leur suffit pour décréter avec toute l'arrogance dont sont capables les mercenaires grassement payés que la procédure engagée contre Aziz "est une farce" et qu'ils vont "en parler aux autorités françaises" (en français dans le texte).
Certes, nous nous attendions de leur part à toutes sortes d'arguties et à de fortes doses de cynisme...quelle autre ligne de défense peuvent-ils adopter...?
Mais nous ne pouvions pas imaginer un tel degré d'irresponsabilité et de nullité professionnelle... S'attirer un boomrang aussi destructeur pour eux et pour leur client déjà en très mauvaise posture dénote d'un manque de culture et de courtoisie difficilement imaginable...Force est de constater que les avocats choisis par Aziz sont en retard de plus d'un siècle...
Les insultes par eux proférées sont intolérables, car il s'agit d'atteinte grave à l'indépendance et à la dignité de la Nation. Ne sont épargnés ni la justice, ni l'assemblée nationale, ni le gouvernement, ni même la réputation de leur pays, la France.
Aussi, ces avocats si prompts à nous piétiner de leurs gros sabots doivent-ils répondre de leurs propos offensants tenus publiquement et relayés sur tous les supports médiatiques.
La justice et le gouvernement n'ont pas le droit de ne pas réagir.
L'ambassade de France aussi.
Ahmed-Salem Tah