Le transport aérien a subi de plein fouet la pandémie du Covid-19. Profonde mutation en perspective ? Cette activité internationale implique une grande variété d’acteurs pour la mise en œuvre de systèmes complexes dans un contexte difficile ; un métier potentiellement dangereux qui requiert une très grande exigence professionnelle. Notre compagnie nationale « Mauritania Airlines International » en est encore à ses débuts. Elle est exposée à un certain nombre de risques qui pourraient lui être fatals : faiblesse organisationnelle ne favorisant pas le développement de la structure ; manque de moyens financiers pour assurer les investissements nécessaires à la standardisation des activités opérationnelles ; mauvaise gestion du portefeuille des droits de trafic du pays.
Compte-tenu de l’immobilisation des appareils par le Covid-19, la prudence prévaut actuellement dans la relance des vols des B737-NG. Toutes les directives émanant du constructeur doivent être suivies à la lettre dans les vérifications d’usage des appareils. Ne parlons pas du MAX qui a d’autres soucis d’image, plus de marque que de technique, et dont l’immobilisation est ordonnée par la FAA sur injonction de l’État fédéral.
L’avionneur SNECMA a certainement prescrit des tests et essais moteur CFM-56 qu’il faudrait impérativement accomplir. Et, avant de relancer des vols passagers, prendre la peine d’effectuer des vols d’essai complet pour chaque appareil, avec un décollage (Max Power) une montée vers croisière (quinze minutes au minimum) et une descente normale avec un atterrissage pour tester la « release avion ».
La pérennité de l’entreprise dépendra en parité de sa relance post covid-19 en toute sécurité mais également d’une bonne équipe de gestion capable de sauver celle-là de son actuelle sclérose due à une gestion chaotique étalée sur une longue période (cinq ans) et l’arrêt imposé par la pandémie. Sa consolidation passera nécessairement par un assainissement des finances qui ne supportent pas la négligence, et des opérations aériennes certainement négligées à ce stade, surtout l’aspect FDM pour le suivi technique des vols et la formation des équipages en ligne, en vue d’assurer une sécurité toujours croissante des vols.
Les cadres de la société et, partant, tous ses travailleurs doivent participer pleinement à la vie de celle-ci pour une plus grande harmonie dans la détermination des conditions de travail et la gestion. Ceci découle de la représentation des salariés, à travers les délégués et les instances internes (comité d’entreprise, comité de sécurité) chargés de défendre leurs intérêts, les informer et consulter sur la vie de l’entreprise.
Mohamed ould Taleb