Cardiologue (CNC) de Nouakchott. Conduite par le docteur Marco Stefano Nazzaro, chirurgien de l’hôpital San Camilo, l’un des plus importants établissements de Rome en pathologies cardiaques, l’équipe italienne comprend des chirurgiens cardiologues, des anesthésistes, des cardio-interventionnistes, des cardio-échographistes, des infirmiers réanimateurs, instrumentalistes, cathétéristes, etc. Dernière d’une série de cinq, cette mission est « le fruit de la coopération entre le CNC de Nouakchott,le ministère italien de la Santé et l’Institut de Coopération Universitaire (ICU). « Au-delà des interventions cardiaques, elle entend renforcer les capacités du personnel de notre établissement », renseigne le professeur Ahmed ould Eba, directeur du CNC.
Durant son séjour, l’équipe italienne a procédé, en collaboration avec l’équipe mauritanienne, dont le docteur Khaled ould Boya, chirurgien cardiovasculaire, à diverses interventions sur soixante-seize patients mauritaniens. Certains ont été traités par chirurgie cardiaque, d’autres ont profité de la chirurgie interventionnelle (cathétérisme). « Concrètement, il s’est agi », précise le docteur Khaled,« de dilatations coronaires, remplacements de valves et pontages coronariens. Tous les patients opérés se portent bien ». L’’équipe mauritanienne a été renforcée par l’arrivée d’un anesthésiste, le docteur Feyçal ould Ahmed et d’un perfusionniste, Mohamed ould Breïka, tous deux mauritaniens.
Les missions de ce genre permettent, aux patients mauritaniens dont plusieurs n’ont aucune chance d’aller se faire soigner ailleurs, de se faire traiter à des coûts raisonnables. Ainsi, signale le directeur du centre, une coronographie, coûte, au tarif social, 75 000 UM ; une dilation, avec un ou plusieurs stents, 60 000 UM ; tandis qu’un pontage coronarien ou le remplacement de valves coûtent, chacun, 600 000 UM. « Des indigents avérés ont été opérés gratuitement », affirme le docteur Khaled qui conduisait l’équipe mauritanienne. Le centre prend en charge le transport et l’hébergement de l’équipe médicale. « Au bas mot », ajoute notre source, « chaque malade revient à deux millions au CNC. A l’étranger, il faut compter près de dix millions, sans les frais de transport et autres provisions ». La coopération, entre le CNC et l’ICU, a permis, aux cardiologues mauritaniens que « nous avons accompagnés, durant trois ans, d’acquérir des capacités certaines, vers leur autonomie dans la prise en charge des maladies cardiaques », disait le docteur Marco Stefano Nazzaro, chef de la mission italienne, au terme de son séjour en avril dernier. Le médecin italien avait suggéré de « trouver des ressources locales, afin d’assurer la relève du projet italien qui s’achève en décembre 2014 et de pérenniser ainsi ses acquis ». Nous y sommes et l’on ne sait ce qu’il en est.