J’ai eu l’honneur de diriger l’UPR, sur proposition de l’ex-président, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, en 2014 ; j’ai alors fourni tous les efforts en mon pouvoir, en collaboration avec la direction du parti de l’époque, pour en redynamiser et moderniser les structures, lui apporter un sang neuf, en y attirant, entre autres adhésions massives, des centaines de brillants cadres politiques issus de tous les segments de la société mauritanienne, notamment des rangs de l’opposition, et de l’ouvrir à la coopération internationale ; à l’époque, nous avions en point de mire le renouvellement de la classe politique...
Lors des élections présidentielles de 2014, l’UPR a, fait exceptionnel, pu mener sa campagne électorale autonome, en appui à la campagne nationale du candidat commun de la majorité. Au cours du dernier congrès de ce parti, j’étais délégué, en provenance de la section de Toujounine (Nouakchott).
Je considère que le contexte national et international actuel n’est pas propice, loin s’en faut, aux grandes manœuvres politiciennes et aux règlements de comptes entre l’ex-président de la République et son -de facto- numéro deux durant toute la précédente décennie, l’actuel président de la République, et que toutes les énergies nationales doivent être aujourd’hui mobilisées au service de la sécurité du pays et de la réponse urgente aux conséquences désastreuses, pour la population mauritanienne, de la crise sanitaire en cours (Covid-19). Je continuerai, « contre vents et marées », à prôner la réconciliation entre les deux hommes, car tel me semble être actuellement le plus court chemin vers l’intérêt public. Je persévérerai aussi à œuvrer en faveur d’une reprise des efforts de lutte contre la corruption, sur des bases non sélectives et statiquement significatives, par temps de basse tension politique et sans instrumentalisation excessive des pouvoirs législatif et judiciaire.
Au moment où la Mauritanie retrouve, malheureusement, l’ambiance délétère des procès politiques, connaît un recul perceptible des libertés publiques et collectives, assiste impuissante au retour en force des hommes et des méthodes du défunt PRDS et où le président de la République actuel, semble plus enclin à exprimer sa sollicitude à l’endroit de ses opposants politiques qu’à l’égard de ceux qui l’ont porté au pouvoir, je considère que ma place n’est plus à l’UPR et décide donc d’en démissionner.
Je voudrais, à cette occasion, exprimer mes sincères remerciements aux hommes et aux femmes avec lesquels j’ai eu le privilège de travailler, durant le temps passé à l’UPR.
Dr Isselkou Ahmed Izid Bih
Ancien président de l’UPR