Observatoire du Civisme et des Libertés : Communiqué

23 July, 2020 - 16:05

Depuis sa création, l ’ Observatoire du Civisme et des Libertés a toujours salué toutes les initiatives
prises  dans  le  sens  de  la  lutte  contre  la  corruption.  À  cet  égard,  la  création  d ’ une  commission
d ’ enquête parlementaire, chargée de vérifier la légalité de l ’ attribution des marchés publics et la
gestion du patrimoine de l’état, pendant les dix dernières années, est une avancée significative en
matière de redevabilité, une première dans l'histoire de notre démocratie.
 
Nous nous réjouissons de l ’ avancement des travaux de la commission et de l’élargissement de son
mandat  et  nous  nous  félicitons  des  conditions  dans  lesquelles  elle  a  pu  travailler,  en  toute
indépendance  et  sans  interférence  de  l ’ Exécutif.  Le  peuple  Mauritanien  attend,  avec  beaucoup
d ’ espoir,  les  conclusions  et  les  recommandations  du  rapport  de  la  commission,  pour  situer  les
responsabilités, savoir comment les richesses du pays ont été dilapidées et ouvrir la voie à des
poursuites judiciaires et à la restitution des biens mal acquis.  
 
Toute  autre  issue  serait  considérée  par  une  opinion  publique  assoiffée  de  justice,  comme  un
manquement  à  l ’ exigence  de  redevabilité,  de  transparence  et  d ’ intégrité.  Notre  organisation  ne
cautionnera pas les demi-mesures ou les tentatives d ’ atténuer la responsabilité de quelques-uns.
Les torts sont partagés et les donneurs d ’ ordre, tout comme les exécutants doivent rendre compte
de leur forfaiture devant la justice. Nous continuons à suivre, en toute confiance, mais aussi avec
vigilance, la conduite des travaux de la commission.
 
Enfin, nous rappelons que la moralisation de la vie publique exige de mettre en place des actions
durables, de manière à transfigurer la nature corrompue du système. Cela passe par la mise en
place d ’ une approche intégrée, d ’ une vision stratégique et de mécanismes de prévention et de lutte
contre  la  corruption.  Cela  passe  aussi  par  la  promotion  d ’ une  éthique  collective  et  des  actions
coordonnées, d ’ envergure nationale, impliquant tous les acteurs, y compris la société civile.
 
Paris, le 23  juillet 2020
Le président de l'observatoire du Civisme et des Libertés, Abdoullah Mounir
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