«Ceux qui ne sont pas ingrats doivent reconnaître, au président Ould Abdel Aziz, son patriotisme et son attachement à l’unité nationale»
Le Calame : Votre parti a dénoncé ce qu’il appelle « les tentatives de certains de mettre à mal l’unité de la Mauritanie ». Qu’entendez-vous par là ?
Mohamed Vall Ould Youssouf : C’est une question qui doit préoccuper tous les Mauritaniens, qu’ils soient à l’UPR ou ailleurs. Aujourd’hui, c’est, en effet, notre cher pays qui est menacé dans son unité. Une unité qui a connu beaucoup de secousses par le passé. Des secousses qui ont failli avoir des conséquences fatales, pour son existence même. Le seul régime qui a eu le courage d’affronter les véritables problèmes, permettant à chacun de s’exprimer librement, sur tous les sujets tabous jusqu’à une date récente, c’est celui du président Mohamed ould Abdel Aziz. De plus, aucune communauté n’a été laissée pour compte.
- Pourtant ce n’est pas ce que pense l’opposition, à commencer par IRA et les FLAM, pour ne citer qu’eux…
- Je pense qu’il serait malhonnête de se voiler la face. Aujourd’hui, dans ce pays, n’est esclave que celui qui veut l’être. L’esclavage a été incriminé constitutionnellement. Certes, il en existe encore des séquelles, tout le monde le reconnait mais, si nous militons sincèrement pour l’intérêt de cette couche, nous devons apprécier les mesures d’accompagnement qui ont été prises, par le pouvoir actuel, et qui ont pour objectifs l’épanouissement et le développement de cette frange de la population. Citons, à titre d’exemple, les écoles, les postes de santé, l’eau potable et autres micro-projets initiés dans les adwabas, au cours du premier mandat du Président. J’en veux pour preuves la fondation de l’agence Tadamoun et autres mécanismes mis en œuvre, aux quatre coins du pays profond. Je voudrais dire ici, à ceux, parmi cette communauté, qui veulent en faire un cadre politique pour leurs propres intérêts, qu’ils perdent leur temps et leur énergie. Ceux qui ne sont pas ingrats doivent reconnaître, au président Ould Abdel Aziz, son patriotisme et son attachement à l’unité nationale.
- Est-ce vrai que vous êtes en train de mettre en place des groupes de sensibilisation, pour éviter que la question ne soit politisée ?
- Beaucoup de cadres sincères de la couche haratine sont en train de mettre en garde sa majorité, écrasante, contre les agissements des mouvements aigris qui cherchent à diviser la communauté maure, dans son unité et ses valeurs historiques. Ce que n’ont pas réussi, par le passé, les détracteurs de notre nation. Un jeu malsain que d’autres cherchent à jouer, aujourd’hui, à leur place mais ils se trompent. La situation actuelle interpelle tous les Mauritaniens, puisqu’il s’agit de l’unité nationale et de la Mauritanie. Les extrémistes n’auront jamais l’occasion de mettre en œuvre leurs stratégies, ignobles et dangereuses pour ce pays que nous aimons tous. Nous n’avons que la Mauritanie, il nous est impossible de vivre ailleurs, loin de notre culture et de nos traditions.
Tout en étant persuadé que les cadres haratines consciencieux et honnêtes ne vont pas, comme par le passé, chercher des profits sur le dos de cette communauté, le pouvoir doit rester vigilant. A chaque fois que ce genre de situation se présente, nous assistons à la promotion de certains, par rapport à un engagement donné. Or, l’engagement doit, aujourd’hui, être axé essentiellement sur la solution définitive des séquelles de l’esclavage, par le développement des zones concernées et leur accès aux nécessités de la vie.
- C’est dans votre ville, Rosso, que le président d’IRA et ses amis ont été arrêtés…
- Rosso est une ville-carrefour qui a une spécificité extraordinaire. On y trouve une grande cohésion de la population. C’est une des villes où tout le monde vivait en parfaite symbiose, sans distinction de race ou de statut social. Mais la politique et ses vicissitudes ont fait que des personnes étrangères à la ville, fonctionnaires ou autres, ont provoqué des divergences et des divisions. Malgré la présence des militants d’IRA, c’est une ville calme et l’indifférence est totale, parmi les autochtones qui vaquent à leurs occupations le plus normalement du monde.
- Puisqu’on parle de Rosso, quelle est la situation de votre groupe politique, à la veille du renouvellement des structures de l’UPR ?
- Notre groupe, dirigé par le président du Sénat, Mohamed El Hacen ould El Hadj dit Mohcen, est très solide. A titre d’information, Mohcen jouit d’une très bonne audience, au sein de la composante haratine de Rosso, pour les actions continues qu’il n’a cessé de mener pour régler leurs problèmes, sans oublier les autres communautés rossossoises qu’il aide autant que faire se peut. Quant au parti, Il faut reconnaître que sa nouvelle direction, sous l’impulsion de maître Sidi Mohamed ould Maham, est en train de se rapprocher de ses militants. C’est en ce sens que nous souhaitons que les futures structures jouent pleinement leur rôle : l’encadrement et la sensibilisation des militants, pour bâtir un parti fort et bien ancré.
- Beaucoup de soutiens du pouvoir tiennent le même langage. Quelle est la différence entre vous ?
- La différence, c’est que je suis sincère dans mes engagements et patriote dans mes convictions. J’ai toujours été la cible des organisations extrémistes, ces derniers temps, suite à mes positions, dans les conférences et forums internationaux, sur les questions de l’heure dans mon pays. Au lieu de m’encourager ou d’avoir le courage de faire comme moi, d’autres passent leur temps à me donner des étiquettes qui m’honorent et que je ne refuse pas, en oubliant que la question de l’esclavage et ses séquelles concernent tous les Mauritaniens sans distinction, soucieux de la stabilité de leurs pays, convaincus qu’ils n’ont que notre chère Mauritanie. Je leur dis tout simplement : à bon entendeur, salut !
Propos recueillis par AOC