La justice mauritanienne a écroué mercredi soir, sept (7) individus pour présomption « de détournement, contrefaçon, vente illégale de devises étrangères, blanchissement de capitaux », dans le cadre de l’instruction relative à uns soustraction estimée entre 1 et 2,4 millions de dollars, découverte à la Banque Centrale de Mauritanie (BCM) fin juin.
Parmi les personnes placées en détention provisoire, une seule, Tebiba Aly NDiaye, est employée de la Banque Centrale de Mauritanie.
Les six (6) autres individus sont extérieurs à l’institution.
Il s’agit notamment de commerçants, hommes d’affaires et gérants de bureaux de change.
Suite à la découverte des soustractions opérées à la BCM, la Direction Générale du Budget (DGB) a été cambriolée, des documents physiques et électroniques été emportés.
Toutefois, aucun rapport formel n’est encore établi entre ces 2 faits, qui se sont déroulés à 48 heures d’intervalle.
Dans le traitement médiatique de cette affaire, on note un comportement curieux de la presse locale, qui évite soigneusement de prononcer les noms des individus, arrêtés depuis plusieurs jours et déférés devant la justice mercredi, donnant ainsi des informations incomplètes et en principe non exploitables.
Suivant les principes de déontologie, on fait recours aux lettres initiales des personnes pour traiter des affaires de mœurs.
Ce principe de précaution n’est pas valide dans le traitement des affaires d’une autre nature.
On ne peut pas parler de présomptions «de détournement, contrefaçon, vente illégale de devises étrangères et blanchiment de capitaux » sans donner les noms des personnes poursuivies.
Cette démarche ne viole en rien la présomption d’innocence et les droits sacrés de la défense, dans la mesure où c’est la justice qui dira en dernier ressort, si les individus dans les liens de l’accusation sont innocents ou coupables.
Une partie de la presse mauritanienne serait- elle- victime de la culture de l’impunité, solidement ancrée depuis 42 ans, au point de refuser de prononcer les noms de présumés auteurs de détournements publics, avec la certitude que toutes ces affaires se terminent en eau de boudin ?
La prévarication et la gabegie ont-elles encore de beaux jours devant elles ? Jusqu’à quand le détournement des deniers publics restera-t-il le sport favori de nos (ir)responsables ? La lutte contre de telles pratiques que tout gouvernement chante à tue-tête ne serait-elle qu’un vain mot ?