L’étau se resserre autour de l’ex-président Ould Abdel Aziz. Convoqué cette semaine par la Commission d’enquête parlementaire qui a déjà entendu ses trois Premiers ministres et plusieurs membres de son gouvernement, il aura fort à faire pour se justifier, ses anciens collaborateurs l’ayant tous accablé. Ils ont reconnu unanimement que dans tous les dossiers sulfureux pour lesquels ils ont été convoqués, les ordres venaient directement de lui. ¨Pour ces crimes économiques, il risque donc, au bas mot, une Haute cour de justice dont le processus de fondation vient d’être enclenché par l’Assemblée nationale. S’ils sont assimilés à une haute trahison… et il y a de fortes chances qu’ils le soient, tant leur gravité dépasse l’entendement. Sinon, une autre affaire pourrait constituer pain béni pour les parlementaires. Haute trahison signifiant, en vertu de l’article 93 de la Constitution, notamment “ abandon total ou partiel de la souveraineté ”, la proposition de cession, à l’émir du Qatar, d’une île à côté du banc d’Arguin, à environ cent kilomètres au Nord de Nouakchott, pose en effet problème. Avancée directement par l’ex-Président lui-même lors d’une entrevue accordée à l’ambassadeur du Qatar à Nouakchott, l’offre fut automatiquement répercutée à Doha. Prudent, l‘émir du Qatar la déclina poliment, en ne donnant aucune suite au courrier du diplomate. Mais l’initiative du Président mauritanien alors en exercice constitue-t-elle ou non un abandon de souveraineté ? La commission serait bien inspirée de poser la question à celui qui s’engagea à donner quelque chose qui ne lui appartenait pas, sans même chercher à obtenir l’aval des représentants attitrés (les parlementaires) du propriétaire (le peuple souverain du territoire mauritanien).
AOC