La Mauritanie et le Mali s’engagent dans une démarche commune en vue
de régler « la question de la matérialisation de leurs frontières et
de la circulation des personnes et des biens », annonce une déclaration
conjointe publiée vendredi à l’issue d’une réunion des ministres de
l’intérieur des 2 pays.La déclaration finale de cette rencontre bilatérale, qui a par
ailleurs discuté de la fièvre hémorragique Ebola, signalée au Mali
depuis quelques semaines, met l’accent sur « la nécessité de
promouvoir une coopération administrative et sécuritaire à travers la
dynamisation de rencontres périodiques entre autorités compétentes, avec l’introduction des Nouvelles Technologies de la Communication en
matière d’échanges d’informations et la coopération dans le domaine de
la transhumance pour permettre au cheptel mauritanien d’entrer en
profondeur en territoire malien en cas de nécessité ».A l’issue des travaux, le ministre mauritanien de l’intérieur et de la
décentralisation, Mohamed Ould Ahmed Salem Ould Rare, a loué «le
climat de compréhension » dans lequel se sont déroulés ces travaux «qui devraient permettre de surmonter tous les obstacles conjoncturels
auxquels font face les administrations frontalières ».Quant au ministre malien de l’intérieur et de la sécurité, le général
Sada Samaké, il estime que la rencontre de Nouakchott a permis de
prendre « des mesures en profondeur pour réfléchir ensemble par
rapport à l’orientation à donner aux relations bilatérales dans
l’intérêt des 2 peuples ».La Mauritanie et le Mali, rappelle-t-on, ont une frontière commune de
plus de 2000 kilomètres dont la gestion implique d’énormes défis
administratifs, économiques et sécuritaires dans un environnement
sahélien, désertique et pauvre, confronté au terrorisme et à d’autres
formes de trafics transfrontaliers.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».