Ancien conseiller à la Délégation Permanente de la Mauritanie auprès de l’Unesco (France) entre 1999 et 2016, Abdallahi Ould Lekhliva, né en 1951 à Podor (Sénégal) a eu une carrière professionnelle bien remplie.
Après des études primaires et secondaires au Sénégal, il obtient un baccalauréat Série A en 1972. Entré à la faculté des sciences humaines de l’Université de Dakar, il décroche un DUEL. Il enseigne au Sénégal pendant quelques années avant de revenir en Mauritanie en 1977 et d’obtenir un CAPES à l’ENS de Nouakchott en 1984. Envoyé en France pour des études de troisième cycle, il obtient un doctorat en histoire à Paris 1 Panthéon Sorbonne avec mention très honorable et félicitations du jury en 1991. Ould Lekhliva a réalisé au cours de sa carrière des travaux sur les aspects économiques et culturels de l’oued de Tidjikja.
Pendant ses années d’enseignement, il a compté parmi ses étudiants de nombreux futurs hauts cadres du pays.
Ayant choisi ce métier ingrat d’enseignant, Abdallahi digère mal ce qu’on pourrait appeler l’absence de retour de l’ascenseur aussi bien de son pays qu’il a servi avec abnégation que de ses anciens élèves et étudiants. L’homme galère à Paris depuis sa retraite en 2016, une ville où est obligé de vivre pour un suivi médical constant après deux greffes du foie.
Le Calame : Après une longue carrière de professeur d’histoire-géographie dans plusieurs lycées et à l’université de Nouakchott, vous avez été nommé premier conseiller à la délégation de permanente de Mauritanie à auprès de l’UNESCO. Vous êtes à la retraite depuis 2016, mais vous continuez à vivre en France. Peut-on savoir pourquoi, et dans quelles conditions?
- Abdallahi Ould Lekhlifa : Merci de l’opportunité que Le Calame m’offre pour m’adresser à mes concitoyens afin de donner mon point de vue sur les questions du moment.
Pour en venir à votre question, je dirais que le ministère des Affaires étrangères a mis fin à ma mission au sein de la Délégation Permanente de Mauritanie auprès de l'Unesco et m’a rappelé alors que plusieurs mois auparavant, pour ne pas dire plusieurs années, tout le monde savait qu'étant greffé du foie à deux reprises (le 28 avril 1994 et le 28 avril 1014), je ne pouvais obéir à une telle injonction car elle équivalait à un suicide. Aussitôt saisi, le staff de l'hôpital Beaujon, où j'ai été transplanté hépatique, a rédigé un certificat médical indiquant par-là l'impossibilité pour un greffé du foie de retourner vivre dans un pays où le suivi médical pointu ne peut être assuré. Je constituai alors un dossier de demande dans ce sens pour occuper un poste d'employé local à l'ambassade à Paris où un cas semblable existait. Le ministre des Affaires étrangères de l'époque et actuel ambassadeur de Mauritanie à Rome, Isselkou Ould Ahmed Izidbih ne daigna même pas me faire la moindre réponse. C'est vous dire le degré d'humanité des responsables de l'ère de la décennie passée! Étant obligé de rester sur place sans ressources, sans couverture maladie, je compris alors que mon pays m'a tourné le dos, ce pays que j'ai servi corps et âme en formant plusieurs générations de hauts cadres (ministres, ambassadeurs, avocats, hommes d’affaires, professeurs de lycées, de collèges et d'université). Aujourd'hui encore, je continue et continuerai de me demander encore pourquoi cet abandon pur et simple. Quand j'ai eu besoin de ma patrie, je n'ai vu personne. Je refuse de la traiter d’ingrate car la patrie est trop chère à mon cœur pour mériter un qualificatif aussi infamant. Pourtant un compatriote et collègue, ancien instituteur greffé du foie comme moi, ancien conseiller à l'ambassade à Paris eut droit à ce poste local avec un salaire de 4000 euros avec des carnets de carburant en plus!!! C'est malheureux de le dire, mais dans notre pays, il y a parfois deux poids deux mesures. Lui était un notable de l'Adrar et c'était du temps du Président Maaouya. Sa tribu a bougé ; la mienne, les Idawali de Tidjikja, n'a pas bougé lorsque mon cas s'est posé. Je n'aurai nullement voulu raisonner en termes de tribu mais l'amertume vous pousse parfois à des extrémités auxquelles on résiste difficilement. J'avais ressenti cette solitude en 1994 lorsque le problème de la greffe du foie s'est posé et devait être soumis au président de la République. Il y eut un grand vide. Pourtant dans son entourage, je comptais des cousins très proches comme ministres. A ce propos, je dois rendre un hommage appuyé au Professeur en cardiologie Fassa Yerim qui était en service à l'hôpital militaire du Val de Grâce qui a pris sur lui de présenter au Président en visite officielle en France mon dossier médical, lequel accepta le principe de la prise en charge de l'opération et confia le dossier au colonel N'diaye Kane pour exécution dès le retour à Nouaķchott. Qu'il en soit remercié "hic et nunc " (ici et maintenant). Pour clore la réponse à votre première question, à l’heure qu’il est, cette demande d'emploi local disponible encore au service du courrier du MAEC, demeurée lettre morte! Pourtant compte tenu de mon parcours de professeur et de diplomate, je peux encore utile aussi bien à l'ambassade qu’à la Délégation permanente de Mauritanie auprès de l'Unesco où j'ai servi pendant 18 ans. Aujourd'hui, je peux dire qu'au point de vue professionnel, j'étais à l'aise et mes collègues du groupe arabe, du groupe africain et du groupe des 77 appréciaient mes interventions dans les débats autour de l'éducation, de la culture, de l'environnement, de la mer, des sciences, bref de tous les idéaux relevant du mandat onusien de l'Unesco. Par contre cette tache, apparue comme franchement ingrate dans la mesure où j'ai été toujours coiffé par des délégués permanents qui ont toujours été d'un niveau intellectuel qui laissait à désirer : c'est ici le lieu dire que l'on nommait nos ambassadeurs non pas pour leurs compétences, mais pour des raisons tout à fait subjectives : liens de parenté, coup de piston, etc. Une fois, j'ai eu comme chef une de mes anciennes élèves de Nouadhibou, une autre fois, j'ai eu comme ambassadeur à l'Unesco un boutiquier devenu Consul puis ambassadeur qui ne comprenait même pas les comptes rendus de réunions que je lui présentais. C'est vous dire dans quel bain j’étais pendant 18 ans. La médiocrité dans tous ses états a régné pendant toute cette période
Avec l’arrivée au pouvoir du président Aziz, on assiste à un regain d’intérêt pour l’histoire de la résistance anticoloniale en Mauritanie. C’est dans ce cadre que le nouvel aéroport international, a été baptisé aéroport Oum Tounsy. Que vous inspirent en tant qu’historien et chercheur, ces décisions des pouvoirs publics ? Ensuite, en tant qu’historien chercheur, pensez-vous que l’histoire de la résistance est mal connue des mauritaniens ou disons mal enseignée ?
L'arrivée au pouvoir du président Aziz correspondait à un ras-le-bol général du fait de la corruption à tous les étages (détournements des deniers publics, marchés de gré à gré). Le tombeur de Sidi Ould Cheikh Abdallahi parla de gabegie contre laquelle il allait lutter impitoyablement, bref on allait voir ce qu'on allait voir... Onze ans après, le pays était par terre et son développement économique et social avait reculé de 40 ans. Le thème de la résistance était un cache misère commode pour endormir une population qui nageait dans une paupérisation sans nom. Lorsque de là où je me trouvais je vis Mohamed Ould Abdel Aziz déambuler dans les ruelles du vieux Rachid pour soit disant constater l'ampleur des dégâts matériels causés par les canons des français en représailles contre le shaykh résistant Mohamed El Mokhtar Ould Hamed qui leur avait infligé une lourde défaite à Niemlane deux ans auparavant (octobre1906); et qu'aussitôt il enfourcha le cheval de la "Résistance", comme thème de propagande, je sentis alors sa volonté de la dévoyer (son utilisation malsaine c'est à dire une exploitation à une fin idéologique : à l'époque le discours politique s'était considérablement essoufflé ). Il fallait trouver un thème porteur pour flatter la fierté des masses et les détourner de leur quotidien franchement douloureux.
Cette tentative de réveiller un sentiment nationaliste était une ficelle trop grosse pour passer dans l'œil de l'aiguille, elle ne convainquit d'ailleurs que les nigauds ou les applaudisseurs abonnés pour cause de ventres creux. D'ailleurs certains d'entre eux s'empressèrent de constituer une "association" de vulgarisateurs d'histoire de la résistance et non d'historiens véritables pour capter les financements dédiés à cette fin. L'histoire du fascisme européen nous a appris que Mussolini et Hitler aimaient les grands rassemblements des foules acquises par la propagande. Cette démarche d’Aziz est de la même veine. Elle ne convainquit que les convaincus ou ceux qui faisaient semblant de l'être...
Ayant quitté le département d'histoire de la faculté des lettres et sciences humaines de Nouakchott depuis 1993, je ne sais pas si mes collègues enseignent encore l'histoire de cette résistance nationale qui d’ailleurs, à mon humble avis, n'avait été ni longue ni marquante pour la suite des événements. La France a bel et bien occupé le pays et ces escarmouches sans lendemain n'arrêtèrent nullement le rouleau compresseur de l'occupation coloniale. Quant à l'appellation de l'aéroport Oum Tounsi, ce n'est qu'une galéjade, une volonté d'affirmation de son autorité vu qu'il venait de mettre fin à la Fondation Mokhtar Ould Daddah en lui coupant les subsides parce que la veuve du père de la nation avait suggéré de donner au nouvel aéroport le nom de son défunt époux. Comme toujours, les dictateurs n'aiment que ceux qui leur obéissent au doigt et l'œil. Il n'y a rien de nouveau sous le soleil...Partout, autour de nous, les aéroports portent le nom des pères fondateurs (Maroc, Sénégal, France etc.). Je suis certain que beaucoup de mes compatriotes pensent que le Président Mokhtar Ould Daddah mérite plus que cela. Pour en convaincre les nuls, pourquoi ne pas invoquer le parcours de l'homme d'État bâtisseur, celui-là même qui a été loué, chanté chez nous comme à l'étranger !!!
-Comme la résistance, la question de l’unité nationale a été fortement agitée pour ne pas dire exacerbée pendant les dix ans de règne d’Ould Abdel Aziz. A votre avis, les décisions qu’il a prises dans ce cadre (marche pour l’unité nationale, criminalisation propos de haine...) ont-elles contribué, à votre avis, à la raffermir et à la consolider?
-En ce qui concerne l'unité nationale, l'avis de l'historien mauritanien que je suis est forcément celui d'un militant convaincu dans mon tréfonds et là-dessus, il n'y a pas de place pour le moindre doute, tant notre coexistence est consubstantielle de notre être commun: nous sommes comme le blanc et le noir de l'œil, séparez l'un de l'autre et vous aurez un organe qui ne fonctionne plus, donc l'obscurité, la cécité. Depuis au moins le néolithique, nous avons joui ensemble des bienfaits de l'agriculture et de l'élevage ; plus tard lors de l'épisode fondateur de notre nation qu'est le mouvement almoravide, notre armée de l'époque comportait, sous le commandement de Boubacar Ben Amer, Youssef Ibn Tachfine des détachements originaires de la vallée sous le commandement de War Diabi Ndiaye et c'est ensemble que nous avons soumis toutes les tribus de l'Atlas et fondé la ville de Marrakech. Je disais à mes condisciples marocains à la Sorbonne que feu Allal Al Fassi n'était pas suffisamment cultivé, car il eut l'outrecuidance de revendiquer le territoire mauritanien. Pour rappel, le tombeau de Boubacar Ben Amer se trouve au lieudit Meksem Boubacar Ben Amer en Mauritanie. Alors qui doit revendiquer qui? C'est nous qui avons constitué le noyau de l'Etat marocain avant que Youssef Ibn Tachfine ne monte à l'assaut de la péninsule ibérique pour réduire les « Reyes Taifas (Rouous Tawaif) qui par leurs luttes intestines stériles risquaient de faire perdre l'Andalousie au Dar al islam. Alors qui doit revendiquer qui ? Et la discussion s'arrêtait faute de combattants! La Mauritanie sera noire et blanche ou ne sera pas: je dis cela haut et fort aux extrémistes de tous bords qu'il s'agisse de nationalistes arabes comme aux nationalistes étroits (FLAM). La Mauritanie appartient à tous ses enfants morts ou vivants.
A ce propos toute l'agitation azizienne n’est rien d'autre qu'une tentative d'embrigader nos compatriotes pour enfoncer des portes ouvertes. Nous sommes biologiquement et culturellement métissés, nous avons fréquentés les mêmes écoles, les mêmes ‘’madrasas’’, nous prions dans les mosquées, nos morts sont enterrés dans les mêmes cimetières... La marche contre la haine n'est rien d'autre qu'une misérable manœuvre d'occuper ses concitoyens qu'il a honteusement mis sur la paille mais l'histoire rattrape toujours les manipulateurs de bas étage et les met à leur véritable place même si par un malheureux concours de circonstances ils sont arrivés là où ils n'auraient jamais dû être. Hitler est devenu accidentellement Führer de toute la nation germanique et l’a jetée dans le gouffre de la défaite et de la ruine ; il y a ici-même de fortes ressemblances, car un bref retour sur le parcours de notre Aziz national donne froid dans le dos (aucun background, aucune formation moyenne ou supérieure), rien de rien ne préparait cet homme à diriger notre pays d'une main de fer pendant onze ans et pour le mener à une ruine complète. Cela me ramène à l'esprit la maxime wolof "kou menoul bao lou yaghou youle" ; ce que l'on peut approximativement traduire par : si tu ne peux conduire la barque à bon port, efface-toi ou comme disent les rappeurs "bouge de là ".
Si tu t'entêtes à forcer une conduite pour laquelle tu n’as aucune compétence alors l'irréparable deviendra une réalité. C'est à notre avis la conclusion à laquelle arrivera sans aucun doute l'enquête de la commission parlementaire ; alors les représentants de ce courageux peuple pacifique et profondément pétri de sa foi islamique demanderont et en son nom réclameront justice. Les responsables et leurs complices devront payer rubis sur ongle et aucun compromis ni aucune compromission ne sera possible.
- Votre thèse de doctorat a porté sur la fondation du Ksar de Tikjikja. Pouvez-vous nous en rappeler les points saillants ?
- Le ksar de Tidjikdja a été fondé par une partie des Idawali (1070 Hégire soit 1659-1660 de l’ère chrétienne) au bord de l'oued qui porte son nom: la tradition rapporte qu'une guerre civile qui a duré plusieurs décennies a opposé les fractions noires et blanches de cette tribu au niveau du ksar de Chinguetti, guerre qui aboutit à un départ de la fraction blanche (Oulad Ndemongui en compagnie d'une partie des Idawali noirs, les Awlad Abouhoum qui choisirent de quitter l'Adrar avec leurs oncles maternels. Tidjikja se développera rapidement par la plantation massive de palmiers dattiers et par le commerce caravanier reliant la Sebkha d'Idjil et le Bilad Soudan (Mali et Sénégal), exploitant à fond la complémentarité des deux zones économiques: la nord produisant le sel, denrée rare et précieuse pour la zone sud produisant les grains (mil, petit mil, maïs, arachides, haricots etc...) et la main-d'œuvre (esclaves indispensables pour entretenir les palmeraies et la garde des troupeaux). Le ksar et sa palmeraie seront, jusqu'à l'arrivée de la colonne Tagant-Adrar, dirigée par Xavier Coppolani en1905, la partie vivante de l'Emirat du Tagant des Idawish. Le jeu d'alliances solides entre ksouriens Idawali et guerriers Idawish permit à l'oasis de traverser des turbulences sans grands dommages avant et après la mort de Coppolani (pour plus de développements je vous renvoie à ma thèse de doctorat intitulée "La région du Tagant, l'oasis de Tidjikja de la fondation du ksar (1660) à l'indépendance (1960)’’ et l'émission "La tour de Babel’’ de l'excellent Brahim O Bakkar Ould Sneiba de la chaine de télévision Al Wataniya).
Que pensez-vous de la création, il y a quelques années, de l’association pour la sauvegarde du Ksar de Tidjikdja ? Peut-elle contribuer à faire connaître le potentiel culturel de cette ville ?
-L'association pour la sauvegarde de la qadima qui est l'ancien ksar a réussi à l'inscrire sur la liste du patrimoine matériel national, première étape avant la proposition pour l'inscription sur la liste du patrimoine mondial en danger. Cette association avait il y a quelques années réussi avec la mairie à créer le festival des dattes qui continue d'attirer pendant la guetna beaucoup de gens venus des différentes régions du pays pour déguster des dattes immatures, ce qui constitue en pays maure une véritable cure de jouvence arrosée de sauce de viande de jeunes cabris ou de jeunes agneaux élevés sur place à cette fin. Pour ce qui est du patrimoine immatériel du ksar, les soirées sont animées par les groupes de jeunesse, des séances de medh des harratines qui rappellent les chants religieux dans les églises noires des Etats-Unis d'Amérique appelés là-bas negro spirituals ou gospels.
Le problème de l'eau se pose avec beaucoup d'acuité car les années de sécheresses ont progressivement fait baisser la nappe phréatique qui fournissait naguère cette denrée précieuse.
-Le nom de Tidjikdja est lié à la mort de Coppolani. Que représente pour vous natif de cette ville cet acte de la résistance ?
-A l'échelle du pays maure, la mort de Coppolani le soir du 12 mai 1905 est un événement majeur et un acte de résistance de haute portée et à maints égards un coup d'arrêt à la pénétration coloniale qui souillait le "Dar al Islam" car pour les musulmans, ce personnage n'était rien d'autre que le chef des chrétiens venus envahir notre pays. De cet événement aussi les musulmans tirent une grande fierté parce qu'il correspond à un grand acte de bravoure accompli par un petit groupe d'hommes armés avec à leur tête Sidi Ould Moulaye Zein disciple et Moqadem de la confrérie des Ghoudhfs (Shaykh Mohamed Laghdaf).
La mort de Coppolani est devenue dans la mentalité collective un repère pour dater les événements, c'est ainsi qu'on dit "avant ou après la mort de Coppolani". De même que l'année 1955 a été marquée par les festivités du cinquantenaire de cette mort et au cours desquelles la France lui avait rendu un grand hommage en rapatriant ses restes : ici également pour désigner cette année-là on dit « am tentag Coppolani».
Même si vous vivez au bord de la Seine, l’actualité du pays ne vous échappe pas. Quelle appréciation vous faites de la lutte contre la gabegie sous le magistère d’Ould Abdel Aziz et depuis que le nouveau président a été élu, le 22 juin dernier avec la création d’une commission d’enquête parlementaire sur certains dossiers sulfureux ?
-En ce qui concerne la mise sur pied de la commission parlementaire pour enquêter sur la gouvernance d’une décennie de gabegie, à la suite de laquelle notre pays a reculé d’au moins une quarantaine d’années, est une décision hautement salutaire.
Il me semble qu’une fois son travail terminé, il doit y avoir une suite pour rendre à César ce qui est à César, il faut que la justice s’empare de ce dossier pour séparer la bonne graine de l’ivraie.
- Il y a quelques semaines, l’ancien ministre et représentant du secrétaire général des Nations Unies Ahmedou Ould Abdallah a réclamé le retour aux anciens symboles de l’Etat, modifiés par l’ancien président Aziz. Que vous inspire cette sortie ?
En ce qui concerne les symboles de l’Etat, je partage entièrement la proposition de son excellence Ahmedou Ould Abdallah car ils sont trop importants pour être laissés au libre arbitre d’un homme. Par leur nature, ils doivent véhiculer une continuité et vrai dire je ne me reconnais pas dans les nouveaux symboles. Les sommes qui ont été dépensées pour cela auraient pu l’être pour autre chose de plus urgent et de plus utile.
- Le pays fait face à la pandémie du COVID 19. Plusieurs mesures ont été prises depuis mars dernier. Votre avis sur la riposte ?
-Pour ce qui est de pandémie ; la riposte du gouvernement a été à la hauteur de ce grand défi et la meilleure preuve est que par rapport aux pays voisins du nord comme au sud ; nous avons moins de victimes et de personnes atteintes par la pandémie.
Propos recueillis par Dalay Lam