‘’Notre parti est favorable à l’organisation d’élections anticipées si et seulement si elles régleront les problèmes entre l’opposition et le pouvoir’’
Le Calame : Votre parti a été secoué, l'année dernière, par une crise qui a entraîné le départ de certains de ses membres fondateurs. Le problème est-il réglé ?
Lalla Mint Chrif : Ce n’est pas un problème, c’est juste des divergences de points de vue qui ont évolué, pour aboutir au départ d’un groupe. Présentement, le parti est en bonne posture et en train de préparer efficacement son premier congrès.
- Quelques mois après les élections locales et présidentielle, certaines voix réclament toujours un dialogue entre le pouvoir et son opposition. Quelle en pourrait être, à vos yeux, l’opportunité, alors qu’aune échéance politique n’est en vue ?
- Le dialogue est une bonne habitude, surtout s’il arrive à régler les problèmes entre deux protagonistes et ne doit pas être lié à des échéances politiques.
- A en croire la presse, des consultations seraient en cours, entre le pouvoir et certains leaders du FNDU. Le Sursaut a-t-il été sollicité ?
- Sursaut fait partie de la mouvance présidentielle et il est normal, à ce titre, qu’il soit consulté dans les questions nationales.
- En tant que parti de la majorité représenté à l’Assemblée nationale et disposant de conseillers municipaux, seriez-vous favorable à la dissolution de ladite Assemblée et des mairies, condition sine qua non à l’organisation d’élections anticipées ?
- Le parti est favorable à l’organisation d’élections anticipées si et seulement si les élections régleront les problèmes entre l’opposition et le pouvoir et si cet avis est consensuel car nous sommes toujours pour le consensus.
- Une fois les élections ou campagnes d’implantation achevées, les partis mauritaniens hibernent, ordinairement. Que fait Sursaut, parti jeune et des jeunes, pour ne pas tomber dans cette tare ? Comment se porte Sursaut aujourd’hui ?
- Sursaut se porte très bien. Il a commencé son implantation sur tout le territoire national et organisera son congrès avant le 3 Décembre 2014.
- Depuis son arrivée au pouvoir, en 2008, le président de la République que vous soutenez prône le renouvellement de la classe politique. Quelle évaluation faites-vous de son action en ce domaine ?
-Le renouvellement de la classe politique est un travail de longue haleine. Nous considérons que le président de la République, SE Mohamed ould Abdelaziz, est sur le bon chemin pour le réaliser et nous espérons qu’il l’achève au cours de son deuxième mandat.
- L’Union Pour la République (UPR) est en pleine restructuration. Il s’est doté d’un nouveau président. Quels rapports entretenez-vous avec ce « principal » parti de la majorité présidentielle ?
- Nous entretenons de bonnes relations avec tous les partis de la mouvance présidentielle et l’UPR ne fait pas exception.
- A en croire certaines informations, l’UPR envisagerait d’organiser une campagne de réimplantation. N’éprouvez-vous pas des craintes de voir ceux qui en avaient accouru, vers Sursaut, pour se faire investir lors des municipales et législatives, reprendre le chemin inverse ?
- Le nomadisme politique caractérise la classe politique mauritanienne mais Sursaut compte sur sa base stable qui restera dans le parti, contre vents et marées.
- Selon d’autres rumeurs, le gouvernement envisage d’organiser des élections sénatoriales en 2015, pour renouveler les groupes A et B du Sénat. En avez-vous été informé ? Si oui, Sursaut y participerait-il ?
- On a été informé de cette disposition et nous envisageons de participer aux élections pour le renouvellement des deux tiers du Sénat car nous avons 285 conseillers municipaux sur toute l’étendue du territoire.
- Le peuple Burkinabé a chassé son dirigeant après vingt-sept ans de règne. Que vous inspire l’attitude des populations du « pays des hommes intègres » ?
- La Mauritanie a opté pour la démocratie et encourage tout processus démocratique car celui-ci est le garant de la paix civile.
- Le gouvernement a lancé une opération d’assainissement de Nouakchott. Sursaut y a-t-il pris part ? Certains pensent qu’il ne s’agit là que d’une opération de charme sans lendemain et qu’il est temps de se décider à trouver une solution durable pour la gestion des ordures de la capitale. Partagez-vous cet avis ?
- Le parti a toujours participé à tous les efforts visant à développer et à moderniser le pays et le lancement de cette opération d’assainissement en est une.
- Le FCP, ancien FLAM, a proposé une « autonomie », comme solution à la question de la cohabitation. Que pensez-vous de cette proposition ?
- Nous considérons que l’extrémisme ne peut régler pas les problèmes. L’autonomie n’est donc pas une solution car la Mauritanie est une et indivisible. Elle est et restera toujours un trait d’union entre le monde arabe et l’Afrique.
- Sur cette question de la cohabitation, le président d’IRA et divers responsables d’autres mouvements citoyens viennent d’être arrêtés à Rosso, pour avoir organisé une caravane contre ce qu’ils qualifient d’« esclave foncier dans la vallée du fleuve Sénégal ». Cette question de l’unité nationale ne mérite-t-elle pas plutôt un débat national ?
- L’unité nationale nous est, à tous, très chère. Quoique l’esclavage n’existe plus dans notre pays, il en subsiste des séquelles qui sont en train d’être combattues, sur tous les plans et par tous les moyens.
Propos recueillis par DL