Hassen « Le tigre » et compagnie reviennent en taule
Au cours des semaines passées, c’est presque quotidiennement qu’on a déploré des méfaits à Arafat. Des dizaines de commerces et de maisons cambriolées, de paisibles citoyens braqués et agressés, parfois très tôt la nuit. Les agents des commissariats d’Arafat 1, 2 et 4 ont arrêté suspect sur suspect, avant de les relâcher, faute de preuves ; pire, d’indices.Tous ces délits se sont révélé travaux de professionnels qui ne laissent aucune trace.
La nuit passée, deux jeunes boutiquiers, qui dormaient, tranquillement, devant leur épicerie, sont brutalement réveillés par une horde de gaillards qui leur pointent machettes et poignards au cou. « Si vous bougez, vous êtes morts ! ». On les passe à tabac, blessant grièvement l’un d’eux, avant de les ligoter et bâillonner. Les voilà réduits à l’impuissance et les malfrats s’empressent d’entrer dans la caverne d’Ali Baba. Des lots de cartes de recharge, en veux-tu en voilà, et 50000 UM, en prime, dans le tiroir-caisse ! Au moment de se retirer avec le butin,les bandits découvrent le coffre-fort, forcent son ouverture à l’aide d’un démonte-pneu et c’est l’heureuse surprise : douze millions d’ouguiyas ! On imagine leur joie. Débordante, elle leur sera fatale.
Le commissariat de police d’Arafat 3 est informé vers cinq heures du matin. Constat, enquête diligente, et vers seize heures, un informateur téléphone depuis Neteg. « Le gars que vous m’avez chargé de surveiller dépense des sommes folles, depuis ce matin : il a organisé une grande réception et vient d’acquérir un lot à trois millions d’UM ! » Il s’agit d’Hassen « le tigre », un récidiviste connu. Il vient tout juste de sortir de prison qui n’est pas le meilleur endroit pour s’enrichir aussi vite. Il va devoir s’expliquer.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Le brigadier Etghana et ses collègues s’empressent d’aller le cueillir. Suivront, avant la fin du jour, Abdallahi « Vamber », Mohamed Dadde et Ahmed « le gosse », ses complices, et tout ce beau monde se retrouve au violon. Sa femme Sira, qui a la tâche d’écouler les objets volés, est également coffrée, ainsi que la parraine de la bande, une vielle appelée Coumba. Seul, Ahmed Salem, le frère et complice de Hassen, manque à l’appel. Le fuyard aurait emporté plusieurs millions avec lui.
Toujours est-il que « le tigre » et ses complices sont de retour à la prison de Dar Naïm. Les deux femmes à celle de Sebkha. Leur joie aura été vraiment de courte durée. Une partie de la somme volée a été retrouvée et restituée à ses propriétaires.
Après avoir détourné un véhicule, des jeunes voyous percutent une mosquée
Vendredi dernier, vers vingt heures, l’axe Carrefour Madrid-Ten Soueïlim grouille de monde, comme d’habitude. Une Toyota Avensis vient se garer dans une ruelle, à côté de la pharmacie El Bour, car les travaux exécutés, ces jours-ci, sur les trottoirs, empêchent le stationnement directement en face des boutiques. Au moment où le conducteur descend de sa voiture, trois jeunes qui semblaient aux aguets depuis un moment l’entourent soudain, poignard au poing. « Passe les clefs et pas un mot ! » Le pauvre homme s’exécute sans hésiter. Les malfrats embarquent et démarrent sur les chapeaux de roue. Trop vite : ils percutent une jeune fille assise devant chez elle ! Ils n’en ont cure et poursuivent leur course vers le Sud. Vite évacuée vers l’hôpital, la victime sera fort heureusement sauvée. Pendant ce temps, les bandits sont pris en chasse suivis par un gendarme qui a tout vu. Se voyant filés, les bandits s’affolent et la course infernale s’engage ! Les voilà arrivés au quartier Sonader ! Le policier s’apprête à les doubler ! Vite à gauche ! Les pneus hurlent, la sueur coule des fronts…
Ha ! La petite ruelle où se sont fourvoyés les lascars finit en cul de sac ! Leur course va se terminer dans le mur de la Mosquée El Houda à côté du dispensaire italien. Deux des bandits réussissent à s’extirper de la Toyota, à moitié ensevelie sous les décombres. Le chauffeur, blessé, est arrêté par la foule. On informe une patrouille de la gendarmerie qui refuse de l’évacuer et de rechercher ses deux complices. « C’est du ressort de la police ! », affirment-ils. Alertés, les éléments du commissariat d’Arafat 2 refusent, tout d’abord, de prendre l’affaire en main car le secteur relève d’Arafat 1. C’est alors que le fameux gendarme responsable de cette arrestation prend ses responsabilités, embarque le bandit blessé et l’emmène au commissariat d’Arafat 2 dont les agents vont enfin accepter de le faire soigner, avant de l’auditionner et mettre en garde à vue. Il y sera rejoint, au matin du samedi 15, par ses deux complices.
Un gardien agressé par une bande de malfaiteurs
La zone industrielle d’El Mina a toujours été une zone à hauts risques, surtout le soir. C’est un quartier très peu fréquenté et vite déserté, dès le coucher du soleil. Seuls des gardiens y restent en faction la nuit, opérant, de temps en temps, quelque ronde. Dimanche 16 Novembre, vers quatre heures du matin, un gardien appelé Moloud ould Abdallahi, qui assure son service dans une concession non loin du marché de bétail, est soudain pris à partie par des délinquants. Ces bandits veulent s’emparer du matériel dont il assure la garde. Moloud résiste avec courage, parvient même à alerter, par téléphone, un policier du poste de permanence au commissariat d’El Mina 1. Las ! Nul ne vient le secourir et le voilà tailladé de plusieurs blessures, avant que ses agresseurs finissent par abandonner la partie et fuir. Moloud sera même obligé de se déplacer au commissariat, pour obtenir une réquisition l’autorisant à recevoir des soins. Sans commentaires…
Rappelons cependant que ce n’est pas la première fois qu’un gardien se retrouve victime de malfaiteurs. Il y a quelques mois, un de ces courageux veilleurs avait été tué à Sebkha. Bien moins payés que les policiers, bien moins armés, ils payent parfois de leur vie la protection des biens et des personnes…
Mosy