Calam(ités)

24 May, 2020 - 15:22

Comme dans tous les pays du Monde, nos autorités nationales se démènent pour essayer de freiner la propagation du coronavirus qui continue de faire des hécatombes, enregistrant à ce jour plus de trois cent mille morts. Et comme couverts par une certaine baraka, les pays au système sanitaire des plus fragiles traînent très loin, en nombre de décès, derrière de grosses puissances comme les États-Unis d’Amérique, la France, l’Angleterre et autres Italie ou Allemagne, où le virus a tué quotidiennement par milliers. Bien avant l’enregistrement de son premier cas, la Mauritanie prit les devants avec diverses mesures qui lui ont certainement permis de limiter les dégâts, puisqu’il a fallu attendre deux à trois mois avant d’atteindre une dizaine de cas. Les carences du dépistage, cela va sans dire, explique peut-être cela. Mais aujourd’hui, les choses semblent avoir pris une autre tournure. Avec l’entrée du pays dans une phase de contamination communautaire, les autorités nationales doivent affiner davantage leur riposte qui doit essentiellement être basée sur une incitation maximale des citoyens à rester chez eux, afin de casser le rythme de contagion. Dans cette lutte, le rôle de la presse est déterminant. Les efforts de l’État et de toutes les autres forces vives de la Nation doivent se conjuguer pour relever le défi. Journalistes et assimilés, bloggeurs et autres mordus des réseaux sociaux (Facebook, Twitter, WhatsApp…) doivent comprendre le danger des informations maladroites et peu fiables distillées à longueur de journée, semant confusion et panique dans la population, dérangeant la stratégie nationale de riposte contre le virus. La primeur du scoop n’a rien à faire dans ce contexte où les autorités organisent, chaque jour, un point de presse au cours duquel un haut responsable de la santé communique des informations officielles et crédibles que  la presse doit justement manipuler avec prudence, professionnalisme et déontologie. Certaines informations n’avancent ni ne reculent. Ce qui vaut, c’est de rappeler continuellement, via tous les supports médiatiques disponibles, les voies de propagation du virus et l’importance des mesures-barrières pour s’en prémunir. La nationalité des infectés n’est d’aucune importance dans la lutte contre n’importe quelle pandémie. Il est tout aussi vain de mettre en doute la bonne foi des uns ou des autres, en les accusant de lenteur dans les interventions, alors que des équipes de soignants (médecins, infirmiers et autres collaborateurs) sont à pied d’œuvre jour et nuit, au risque de leur vie au service de la patrie en danger. Les accusations souvent mensongères contre des agents des forces de sécurité mobilisés à leurs risques et périls aux frontières frisent la lâcheté. Jaser sur l’identité des confinés sanitaires ou propager toutes sortes d’incongruités dénote d’une inconscience maladive, en ces moments exceptionnels où, partout ailleurs, les peuples et leurs gouvernants, toutes tendances confondues, mutualisent leurs efforts et leurs compétences à protéger leur pays d’une dérive sanitaire annoncée. Les autorités nationales doivent « prendre sur la main » de ces inconscients, avec de fermes mesures, annoncées et prises sans tarder par le comité interministériel de lutte. Que des « veilleurs » irresponsables en mal de sensations se permettent d’appeler le numéro vert pour « jouer » est tout simplement inacceptable. Que de soi-disant journalistes, bloggeurs, facebookeurs, twiteurs ou l’on ne sait quoi d’autres encore mettent quotidiennement à l’épreuve les nerfs de paisibles citoyens déjà taraudés par l’inquiétante situation n’est pas plus tolérable.

El Kory Sneiba