Le Gouvernement de la République Islamique de Mauritanie a exprimé sa volonté de mettre en place un programme national de transferts sociaux. Dans un atelier de conceptualisation tenu les 11 et 12 mars 2014 à Nouakchott, le Comité Interministériel a formulé les grandes lignes de ce programme. Le Gouvernement a chargé l’Agence Nationale TADAMOUN de la mise en œuvre dudit programme. L’Agence Nationale TADAMOUN lance un concours de création du nom et d'identité visuelle pour son programme national de transferts sociaux.
Règlement du concours pour la création du nom et de l'identité visuelle du programme national de transferts sociaux
Article 1 : Objet du concours
Ce concours est organisé pour doter le programme national de transferts sociaux d’un nom et d’une identité visuelle.
Ce nom et identité visuelle figureront sur toute la communication et documentation liées au programme, et représenteront le programme tant au niveau officiel qu’au niveau de sa mise en œuvre auprès des populations.
Le nom du programme comprendra : (i) un nom pour le programme et (ii) une devise. L’identité visuelle comprendra (i) un logo et (ii) une charte graphique
Article 2 : Cahier des charges
Le nom et l’identité visuelle devront refléter la vision et les objectifs sociaux du programme, suivant la documentation fournie (en annexe). Les caractéristiques recherchées incluent :
-Un logo simple et efficace
-Une identité fédératrice
-Une valorisation de la famille et de la communauté
-Une transmission de la vision sociale du programme de manière forte et facilement compréhensible
Article 3 : Condition de participation
Ce concours est gratuit et ouvert à tous, sans distinction.
Article 4 : Contraintes techniques
Le nom et l'identité visuelle sont destinés à être utilisés sur tous les supports et outils du programme national de transferts sociaux.
Le nom :
-Sera en langue arabe, tout en étant fédérateur au maximum
La devise :
-Sera en langue Arabe, avec traductions en langues nationales
-Ne sera pas plus d’une phrase courte
Le logo :
-Le ou la candidat(e) peut envoyer 2 logos au maximum
-Le logo présenté devra être en monochrome et en polychrome
- Formats: JPEG, BMP, PSD, PNG, EPS, AI, TIFF
-Le fichier ne doit pas excéder 5 Mo
La charte graphique :
- Simple et facilement reproductible par les programmes de traitement de texte de base
- Assurer une homogénéité visuelle
- Comprendre : typographie (inclus polices, en-têtes, textes etc.) et la palette de couleurs
Article 5: Durée du concours
Le concours est ouvert, à compter du 18 novembre 2014 et se terminera le 17 décembre 2014, à minuit (GMT).
Article 6 : Modalités d'inscription et de participation
Transmettre la proposition par mail à l'adresse suivante :[email protected]
L'envoi du nom et de l'identité visuelle devra être accompagné d’une copie de la carte nationale d’identité ou du passeport, ainsi que d'une petite description comportant les nom et prénom du candidat, son e-mail et son numéro de téléphone.
Un accusé de réception sera envoyé à chaque candidat ayant envoyé un mail.
Article 7 : Droits d'auteur
Toute personne qui adresse un nom et une identité visuelle dans le cadre du concours reconnaît qu'elle en est l'auteur .Elle certifie en outre que ses nom et identité visuelle ne portent pas atteinte aux droits de tiers et ne violent aucun droit d'auteur .Le nom et identité visuelle primés deviennent la propriété exclusive du programme national de transferts sociaux, lequel exploite ses droits de propriété de la manière et aux fins qu'il juge appropriées.
Article 8 : Critères de sélection et désignation du lauréat
Le dossier vainqueur sera sélectionné sur la base des caractéristiques suivantes :
-La mise en valeur de la vision du programme
-La qualité visuelle : graphisme, couleurs, polices de caractères…
-L’originalité de la conception
-La possibilité de l'adapter sur des différents supports
Les propositions du nom et identité visuelle seront soumises à un comité de sélection de l’Agence Nationale TADAMOUN. Ce comité délibérera dans les 3 jours suivants la clôture des envois.
Article 9 : Proclamation des résultats
Le gagnant sera avisé par téléphone et/ou e-mail par le comité de sélection de l’Agence Nationale TADAMOUN.
Le nom et l'identité visuelle primés et le nom du lauréat seront publiés sur le site : www.tadamoun.mr
Article 10 : Prix
Le lauréat recevra la somme de 200 000 UM.
La participation à ce concours implique l’acceptation pleine et entière du présent règlement.
Contact :
(+222) 26 30 19 26 / 22 30 19 26
Email : [email protected]
Documentation fournie:
Le Programme National de Transferts Sociaux :
Une Nouvelle Vision de la Solidarité Nationale
Lutter contre la pauvreté, réduire les inégalités et promouvoir la croissance
La Mauritanie est sur la bonne voie, mais il reste des exclus
La Mauritanie a prouvé que nous sommes capables de surmonter les crises et urgences. Par exemple, les boutiques Emel ont su protéger le pouvoir d’achat des ménages les plus pauvres du pays lors de la dernière crise. Cependant, il reste encore de nombreux ménages qui n’ont pas même accès à ces boutiques. Et de nombreux restent en situation de vulnérabilité chronique, même en dehors des crises et urgences.
C’est pour cela que la Mauritanie a développé une Stratégie Nationale de la Protection Sociale[1], qui prend en compte les causes structurelles de la vulnérabilité économique et sociale des ménages. Son premier grand chantier est le programme national de transferts sociaux.
Le programme portera un appui à tous les ménages extrême-pauvres du pays. C’est à dire entre 100.000 ménages mauritaniens, commençant tout d’abord par les régions les plus touchées par la pauvreté.
Un appui conditionné sur un engagement fort des ménages
Les ménages les plus pauvres du pays recevront une somme, petite, mais versée de manière régulière et prévisible, en échange de quoi les ménages s’engageront à investir dans l’éducation, la santé et le potentiel de leurs enfants. A son tour, l’Etat s’engage à leur fournir des services de base de qualité et à les accompagner pour promouvoir les bonnes pratiques. Ainsi, le programme aide les ménages à s’aider elles-mêmes à sortir de l’extrême pauvreté.
Un levier transformationnel dans la lutte contre la pauvreté et les séquelles de l’esclavage
C’est pour ces ménages les plus vulnérables, et pour celles touchées par les séquelles de l’esclavage, que le gouvernement propose ce programme. Bien plus qu’un simple acte de solidarité, il doit servir de levier transformationnel pour la scolarisation, pour la santé, pour le changement des mentalités, et pour une productivité accrue.
Un investissement dans la prochaine génération et le futur de la Mauritanie
Un tel investissement dans la prochaine génération augmente le capital humain et soulève ainsi le potentiel productif du pays – l’élément essentiel de toute stratégie de développement national sur le long terme. En appuyant l’amélioration des conditions de vie des familles mauritaniennes, l’Etat renforce leur productivité, et ainsi non seulement lutte contre la pauvreté et les inégalités, mais appui également la croissance et le dynamisme économique du pays.
Les transferts sociaux : une approche rodée aux résultats prouvés
Les transferts sociaux sont actuellement mis en œuvre dans de nombreux pays dans le monde. Ils ont permis notamment à l’Amérique Latine de faire en 15 ans un grand bond dans la réduction des inégalités et de la pauvreté extrême, et dans l’amélioration du capital humain des enfants. Les transferts sociaux sont également mis en œuvre dans de nombreux pays d’Afrique et du Maghreb, où ils démontrent les effets suivants :
- Réduction de la pauvreté et des inégalités [2]
- Amélioration de l’éducation des enfants [3]
- Impact sur la santé et la nutrition des mères et jeunes enfants [4]
- Augmentation de la productivité des ménages [5]
- Effets multiplicateurs sur l’économie locale [6]
- Amélioration de la cohésion sociale
Un Registre National pour mieux aider les ménages vulnérables
Pour appuyer les ménages plus nécessiteux, il faut tout d’abord les trouver. Pour cela, le gouvernement mettra en place un registre national, qui permettra aux communautés d’identifier elles-mêmes les ménages les plus vulnérables en leur sein de manière systématique et transparente. Il permettra aussi à tous les programmes qui visent ces populations d’être plus efficients et mieux coordonnés pour attaquer la pauvreté de tous les angles.
Questions fréquemment posées
- Quels ménages vont bénéficier du programme ?
Le programme est ciblé sur les ménages les plus pauvres du pays, c’est à dire la frange la plus pauvre parmi les pauvres (population dite extrême-pauvre). Selon les estimations officielles, ce sont environ de 100,000 à 150,000 ménages qui vivent dans l’extrême pauvreté dans le pays. Les critères de sélection se font sur la base de la participation de la communauté, et tiennent en compte principalement l’absence ou insuffisance de revenu, l’insécurité alimentaire et la précarité de l’habitation.
- Quel est le niveau du transfert que les ménages recevront ?
Le niveau de la bourse sera défini sur la base de l’analyse des données que l’enquête EPCV 2014 fournira. En effet, la bourse est un complément aux revenus des ménages, pour les aider à attendre le minimum nécessaire pour pouvoir commencer à s’aider elles-mêmes. Sa fonction n’est pas de subvenir à tous les besoins du ménage, mais d’encourager le travail, l’investissement productif et l’investissement dans l’éducation et la santé des enfants.
- Les transferts monétaires n’auront-ils pas pour effet d’inciter à la paresse ?
L’expérience de nombreux pays prouve que ceci n’est pas le cas. Le montant des transferts monétaires est calibré pour éviter les effets néfastes. Au contraire, les transferts permettent aux ménages de mieux se nourrir pour mieux travailler, pas le contraire.
- Quelle est la durée du programme ?
Le programme lui-même est conçu pour être un élément pérenne dans la stratégie du gouvernement de lutte contre la pauvreté. Les bénéficiaires, eux, feront partie du programme pour une durée de plusieurs années, car c’est la régularité et la prévisibilité des transferts dans le temps qui leur permet de se projeter et d’investir dans le futur. Après cette période, la situation des ménages bénéficiaires sera à nouveau évaluée, ainsi que celle d’autres ménages dont la situation mérite attention.
- Que se passe-t-il si un ménage ne respecte pas les conditionnalités posées?
Si un ménage ne respecte pas ses responsabilités en matière d’éducation et de santé, il recevra des rappels et avertissements. Souvent, le non-respect des conditions cela est indicatif de difficultés plus profondes du ménage (par exemple une maladie grave ou un décès). Il convient donc d’essayer de comprendre le problème et aider le ménage à surmonter l’épreuve. Mais si le ménage continue de manquer à ses responsabilités, il pourra voir sa bourse diminuée, voir éliminée.
- Qu’inclut le pilier promotion ?
Le pilier promotion comprend les activités de sensibilisation et accompagnement menées auprès des ménages et communautés bénéficiaires. Car pour remplir les conditionnalités, les ménages doivent bien comprendre l’importance de l’éducation, et bien connaître les pratiques de santé et de nutrition. Il faut donc les informer à cet effet, et les aider à surmonter les barrières qu’elles rencontrent dans cet effort.
- Combien de transferts seront réalisés par an ?
Pour les ménages, les meilleurs transferts sont les plus réguliers. Pour la première phase du programme, un transfert trimestriel est visé. Une fois le système bien en place, il sera désirable de rapprocher les paiements pour plus d’impact.
- N’y a t’il pas un risque d’abus ?
Les critères de participation sont strictement liés à la pauvreté, et les communautés elles-mêmes sont responsabilisées pour la sélection des plus pauvres en leur sein. Les communautés doivent également rester éveillées quand aux abus éventuels : une personne qui abuse le système, c’est un ménage très pauvre qui souffre injustement. Des contrôles extérieurs, statistiques et objectifs, sont également réalisés pour une vérification
[1]Juin 2013. Voir site de la Cellule Protection Sociale pour la documentation : www.cpsmauritanie.gov.mr
[2] Les programmes de transferts sociaux ont réduit l’écart de pauvreté de 45% en Afrique du Sud. Les transferts aux orphelins et aux enfants vulnérables au Kenya ont réduit la pauvreté de 13 points de pourcentage.
[3] Amélioration du taux de scolarisation, réduction de l’absentéisme, augmentation de la participation des filles
[4] Meilleures pratiques alimentaires, réduction de la morbidité infantile et amélioration du taux d’immunisation.
[5] Investissement dans les outils agricole, augmentation de la production agricole, augmentation du cheptel etc.
[6]Jusqu’a 80% du montant des bourses sont dépensées au sein de la communauté