Accès des femmes à la magistrature: Vif plaidoyer

14 March, 2020 - 10:59

« La place de la femme dans l’organisation de la justice » a été au centre, ce jeudi 12  mars d’un forum organisée par l’Association mauritanienne des droits de l’homme(AMDH), en collaboration avec le Service de coopération et d’Action culturelle de l’ambassade de France, de la Coopération espagnole, et de Caritas . Plusieurs sujets ayant trait aux  obstacles contre l’accès des femmes au poste de responsabilité ; les femmes actrices de transition pour quels droits ont été débattus.

Plusieurs jeunes activistes, des juristes et étudiants en droit ont pris part à cette rencontre au cours de laquelle diverses communications  ont été présentées par la députée Siniya Mint Mohamed Saleck  ainsi que Cheikh Abdellahi  Ould Mohamed professeur d’université. Pour Me El Id Mohameden avocat au barreau de Nouakchott et parlementaire : « Rien n’interdit aux femmes  d’exercer les fonctions judiciaires. Il y a certaines pratiques qui continuent  de jouer, de manière négative  sur l’ accès des femmes aux secteurs de la justice. Cette situation doit interpeller  tous  les mouvements qui s’impliquent   dans  la promotion du genre. Nous  devons encourager, plaide-t-il, les femmes  à terminer et  faire des études poussées afin d’obtenir  des diplômes ». Pour Me El Id, rien ne justifierait l’absence de femmes  au sein des corps d’huissiers et notaires  du fait que les titulaires de ces charges sont nommés par arrêté
ministériel. Les cellules  de genre au sein de chaque département ministériel devant prendre en compte la participation des femmes à toutes les prises de  décisions  semblent dépassées.
La situation se corse davantage. «Aujourd’hui, le nombre de filles inscrites en faculté de droit régresse constamment. Nous devons tirer les leçons de cette régression  ainsi que les facteurs socio-culturels qui bloquent l’accès des femmes au  secteur ».Pour la députée Siniya Mint Mohamed Saleck, « le regard sociétal n’est pas favorable à l’accès des femmes  aux fonctions judiciaires. Endoctrinées par la société, les femmes ont du mal à se défaire de cet étau». Elle cite aussi le faible  taux de dépôt de dossiers des femmes dans les concours qui, de son avis, ne favorise pas leur ascension dans les fonctions judiciaires et autres.

Quant à  Mme Aurélie Danielle  du SCAC , elle a salué le « message progressif, moderne  et professionnel du panel des conférenciers ainsi que des jeunes activistes. On ne peut que vous suivre. On ne peut que vous remercier  pour cette prise de position très courageuse qui  nous donne beaucoup de force pour continuer à travailler  avec la société civile  avec les étudiants(…) Aucune justice ne peut être rendue  juste, équitable et profitable à un Etat de droit si  la moitié de l’humanité en est  exclue. Il s’agit bien sûr   des femmes. On compte sur la nouvelle génération. Nous avons beaucoup de défis à relever ensemble. Les mentalités ici ou en Europe doivent évoluer  tout comme la  manière de penser et d’agir, d’élever nos enfants  parce que ce sont les générations futures qui feront  que l’égalité sera enfin atteinte », indique-t-elle.