Lo Gourmo pilonne l'UA

9 November, 2014 - 17:36

Maître Lô Gourmo Abdoul, professeur de droit et vice président de l’Union des Forces de Progrès (UFP-opposition), critique vivement l’attitude de l’Union Africaine (UA) au sujet de la crise du Burkina Faso, pays dans lequel le régime du président Blaise Compaoré a été chassé du pouvoir le 31 octobre dernier, suite à  des journées d’émeutes provoquant l’échec  d’une tentative de modification constitutionnelle dont l’objectif était de  faire sauter le verrou de la limitation des mandats, dans une contribution publiée dimanche.

Citant le Lieutenant Colonel Issac Zida,  chef autoproclamé d’une période « de pré transition », l’opposant mauritanien écrit: « l’Union Africaine (UA), aurait pu à des moments cruciaux de la vie du pays, témoigner sa fraternité au peuple burkinabé, mais elle n’a pas été à la hauteur ».

Maître Lô commente ces propos en ces termes « ce jugement terrible,  est pourtant  tout à fait pertinent, quoi qu’on puisse penser de la vaine tentative de son auteur  d’imposer une transition militaire rejetée par le peuple».

En effet, « l’UA n’a jamais cessé d’élaborer des règles toutes plus impératives les unes que les autres pour condamner la dictature et réclamer la démocratie pluraliste notamment par le respect des élections libres, démocratiques et transparentes, comme seule voie pour accéder et se maintenir au pouvoir ».

    Mais dans les faits, maître Lo accuse l’organisation panafricaine «d’encourager la dictature et de jeter le discrédit sur les élections à travers  le continent par un opportunisme devenu légendaire, l’irresponsabilité de ses experts électoraux, le silence coupable face au déni des droits et aux manipulations électorales massives d’un pays à l’autre.

Tant que règnent  les dictatures, ceux-ci sont non seulement fréquentables pour elle-même, mais constituent l’ossature de son combat pour la paix et la sécurité.

Le scenario est partout la même : dés la chute du dictateur par la lutte du peuple, ces messieurs et dames de l’UA  se présentent avec leurs  costumes surfaits  pour donner  des leçons et tenter d’imposer des calendriers souvent dictés par d’autres chancelleries ».

Avec un  coup sur le rétroviseur, le vice-président de l’UFP rappelle: « il est frappant de constater comment l’UA continue d’observer un silence de mort dans l’immense majorité des cas ou elle s’est impliquée de force dans le règlement des crises en jouant de son prestige naturel et de la confiance que la classe politique de nombre de pays concernés lui ont accordée sans trop de précautions et même avec beaucoup de naïveté.

 Comme ce fut le cas en Mauritanie, lorsque feu Kadhafi abusant de sa position dominante dans l’UA, en connivence avec la France de Sarkozy et d’autres pays,  imposa un traitement spécial de la crise fondé sur la violation pure et simples des normes africaines et internationales interdisant toute participation des auteurs de coups d’Etat à une élection de restauration de l’ordre constitutionnel ».

Il invite l’UA « à appliquer ses règles, toutes ses règles,  qui imposent à ses membres le respect des normes démocratiques, l’Etat de droit et la bonne gouvernance, ou poursuivre son insolent mépris pour les mêmes règles  en ces matières ».

 En ne réagissant pas face au tripatouillage des constitutions,  « l’UA peut effacer la démocratie de son agenda et garder le silence à jamais ».