Des dirigeants de fédérations nationales sportives affiliées au CNOSM ont procédé au diagnostic de la situation, défini un cadre stratégique et élaboré un plan d’action, à l’issue des Journées de concertation et d’élaboration du plan stratégique pour le CNOSM qui ont pris fin samedi soir 14 Décembre à Nouakchott.

Concernant le diagnostic, ils ont évoqué les forces, faiblesses, opportunités et menaces. Ils ont réitéré l’autonomie et l’indépendance du mouvement olympique, la concertation initiée autour du développement du sport, l’existence de fédérations disposant de talents  et prêtes à collaborer. Ils ont noté avec enthousiasme la « pacification des relations, tendues par le passé, entre le CNOSM et les fédérations ». Concernant les faiblesses, il a été fait cas  de l’absence de structuration claire des fédérations ; le manque de ressources humaines qualifiées dans le domaine du sport ; l’insuffisance de l’appui financier de l’État aux fédérations ; l’inexistence de l’esprit de bénévolat ; la faible participation aux compétitions internationales ; le manque de formation des dirigeants et des usagers ; l’absence de stratégie de développement au sein des fédérations ; le manque de siège propre au CNOSM et à nombre de fédérations, d’organigrammes clairs et de manuels de procédures ; le chevauchement de la gestion des fédérations ; l’absence d’encadrement technique ou de politique de validation des performances nationales…

Du côté des opportunités, on a enregistré le soutien de la Solidarité olympique, du CNOSM et du partenaire institutionnel national (État), l’existence de textes législatifs régissant le sport et d’une stratégie nationale de son développement. Quant aux menaces, il  est fait cas de l’environnement externe, du manque de dynamisme des fédérations nationales ; l’insuffisance des infrastructures sportives adéquates et de leur maintenance ; le manque de structures d’accueil et d’hébergement spécifiques ; la désarticulation de la planification et de la mise en œuvre.

De l’avis des participants, il est indispensable d’œuvrer à la « protection des sportifs », en leur faisant bénéficier d’assurances. Des orientations ont été définies quant à la pratique sportive : organiser et la réguler les compétitions ; assurer une préparation adéquate aux sportifs ; contribuer à l’offre d’équipements sportifs ; détecter et former des athlètes ; sensibiliser sur le dopage. Par rapport aux infrastructures, il est recommandé leur réfection et leur remise aux normes ; la réalisation d’une salle omnisports ; la sensibilisation des pouvoirs publics sur la nécessité d’une mise en œuvre d’aires sportives  dans l’édification des édifices scolaires ; la dotation du CNOSM et des fédérations sportives de sièges qui leur sont propres. Ils ont demandé la formation de gestionnaires des infrastructures sportives ; la signature de contrats d’objectifs et de partenariat entre le CNOSM, les fédérations et le ministère de l’Emploi, de la Jeunesse et des Sports ; la mutualisation de l’organisation des activités sportives ; la mise en place d’un partenariat avec les entreprises pour le développement du sport.

Dans le domaine de la communication enfin, ils ont recommandé une visibilité accrue des activités des fédérations,  la publication des plannings de ces activités et le développement d’un partenariat avec les media.

Le président du CNOSM, Abderrahmane Ethmane, s’est réjoui de la forte participation des dirigeants sportifs à ces journées. Le conseiller technique du MEJS a salué, quant à lui, l’excellente initiative du CNOSM, la forte implication des responsables des fédérations et les résultats satisfaisants auxquels ils ont parvenus, avant de réitérer le soutien de son département.

 

Diagnostic de la situation actuelle du sport

C’est  le ministre de l'Emploi, de la Jeunesse et des Sports, monsieur Taleb ould Sid'Ahmed, qui avait donné, le vendredi 13 Décembre 2019, le coup d'envoi desdites journées.  Dans son mot de circonstance, il tenait à souligner les grands pas accomplis dans le sport, notamment en football. Et d’appeler cependant  à une meilleure organisation, pour « permettre aux autres sports d'émerger ». Il  notait, au passage, le travail accompli par certaines fédérations en les assurant du suivi et du soutien de son département. Saluant les vertus du sport qui joue « un rôle important dans la cohésion nationale », Il demandait enfin aux participants de bien profiter de ces journées pour en dégager de bonnes et pertinentes recommandations qui seront prises en compte par son département.

Auparavant Abderrahmane Ethmane avait, dans son mot de bienvenue, situé les journées qui « visent à mettre en place une stratégie globale pour son institution. […] Leur organisation traduit l’ambition du CNOSM d’associer tous les membres de la famille sportive à l’établissement d’un diagnostic de la situation actuelle du sport national, sur la base d’un processus inclusif impliquant l’ensemble des parties prenantes. Une telle analyse devrait permettre de mieux identifier les atouts sur lesquels nous pouvons nous appuyer, les faiblesses à surmonter, les opportunités à saisir et les risques à prendre en compte, afin de mettre en place un plan stratégique apte à guider l’action du CNOSM pour les quatre prochaines années.

C’est dans cet esprit et fidèles à cette conception du sport et aux valeurs olympiques que nous souhaitons conduire nos échanges durant ces journées. Cette approche a été appréciée par le Comité international olympique et soutenue par la Solidarité olympique qui a bien voulue nous accompagner dans toutes les étapes du processus. Qu’elle en soit ici remerciée ». Pour la patron de l’olympisme mauritanien, le sport doit désormais, au-delà de l’exercice physique, mieux incarner son rôle de vecteur de cohésion et d’intégration sociales, concourant ainsi à la santé publique, à l’éducation, à la formation des citoyens et à l’image même de la Nation. Il est aussi et surtout un outil de mixité sociale, porteur de valeurs de fraternité et de respect mutuel.

« Au-delà de la gouvernance, le sport national est confronté », estime Abderrahmane Ethmane, « à plusieurs autres défis : l’augmentation progressive du nombre de pratiquants sportifs, de l’amateur au professionnel ; la mise en place d’un cadre propice à la pratique sportive et d’équipements répondant aux normes et aux standards internationaux ; l’adaptation à l’évolution constante du monde sportif ; la « fabrication » de sportifs de haut niveau et de « champions » ; le financement et la mobilisation des ressources. Pour relever ces défis, il convient de mobiliser tous les acteurs de la chaîne sportive autour d’objectifs communs et de conjuguer leurs efforts pour les réaliser. C’est dans ce cadre que nous nous réunissons aujourd’hui avec l’ensemble du mouvement sportif, pour réfléchir collectivement sur les voies et moyens de donner un nouvel élan au sport national. […] Notre ambition est non seulement d’œuvrer à ce que les athlètes d’aujourd’hui deviennent les leaders de demain et construisent ainsi leur propre destinée mais, aussi, de faire évoluer les mentalités, en faisant en sorte que le sport soit désormais considéré comme un investissement et non comme une charge ».

Il faut signaler tous les présidents de fédérations sportives étaient conviés à cette activité dont l'invité d'honneur était l'ancien diplomate des Nations Unies, monsieur Ahmedou ould Abdalla. Peu après l’ouverture, deux communications ont été présentées à l’assistance. Monsieur Souleymane Mamadou Thioub, 1er  vice-président du CNOSM, a  tout d’abord décliné les objectifs et résultats attendus de ces journées, avant de dégager  les pistes de réflexion sur les axes stratégiques ; puis monsieur  Salem Abeidna, secrétaire général du CNOSM évoquait l’état de lieux des fédérations sportives nationales, en s’appuyant sur les résultats de l’enquête préliminaire.

THIAM Mamadou