Route de l’Espoir… ou du Désespoir ?

18 November, 2019 - 18:03

Des milliers de mauritaniens et d’étrangers qui empruntent la route de l’Espoir, souffrent, comme les mécaniques qui les transportent, en franchissant surtout les quelque cent kilomètres qui séparent Boutilimit d’Aleg. Les dunes du tronçon Nouakchott-Boutilimit sont devenues de loin plus douces que celui-là truffé de nids de poule, pour ne pas dire de pattes de chameau, pratiquement impossible à éviter. Les petits pansements réalisés n'ont fait accentuer les risques pour les conducteurs. Seules les grosses cylindrées y passent sans trop de dégâts. Les autres y laissent facilement leurs organes (rotules, maillons et autre échappement…)… en plus du temps. Et en ces incidents, il faut se rabattre sur Boutilimit ou Aleg. Que de désagréments ! On se demande pourquoi le gouvernement d’Ould Abdel Aziz a négligé ce tronçon, comme du reste celui de Nouakchott-Rosso, alors que ces axes sont des plus importants dans le trafic routier mauritanien. Les usagers se plaignent et les accidents se multiplient, avec, hélas, morts d’homme presque chaque jour que Dieu fait, mais le gouvernement a préféré construire des routes de plus relative importance, du point de vue trafic, tant à Nouakchott qu’en certaines régions, en particulier celles du Nord. Le tronçon Boutilimit-Aleg sombre dans l’oubli des pouvoirs publics, il est devenu un danger public, alors que neuf régions du pays sont desservies ou servies par la route de l’Espoir, en passe de se transformer en route du Désespoir. Elle profite également à nos voisins du Maroc, Mali, Côte d’Ivoire, Bénin, Ghana... Diverses compagnies de transports y véhiculent des milliers et des milliers de passagers et tonnes de marchandises. On connaît les lenteurs que les travaux de réhabilitation de la route de Rosso, une des première du pays, a accusées. Les marchés sont attribués dans des conditions opaques, tout comme le contrôle et le suivi. Les uns et les autres n'ont fait qu'enrichir quelques hommes d'affaires sans scrupules. Rappelons qu’il y a quelques mois, le gouvernement a dégagé une enveloppe très importante pour la construction des routes. Espérons qu’elle profitera au tronçon en souffrance, c’est vraiment une urgence… plus qu’urgente !