Réactions de quelques personnalités mauritaniennes face aux événements du Faso

31 October, 2014 - 23:28

Plusieurs personnalités mauritaniennes issues de la classe politique et du milieu de la presse ont réagi jeudi soir face à la situation au Burkina Faso, pays d’Afrique de l’Ouest dans lequel le président Blaise Compaoré semble avoir perdu le pouvoir après 27 ans de règne (sous toutes réserves vu la confusion qui prévaut encore à Ouagadougou) suite à une tentative de modification constitutionnelle vivement contestée par l’opposition, entraînant un  soulèvement de rue et d’énormes dégâts.

Pour le Professeur Lô Gourmo Abdoul, vice président de l’Union des Forces de Progrès (UFP), un parti de l’opposition, « le peuple aura le dernier mot au-delà des arguties juridiques et des formules démocratiques de façade et de circonstances.

Que Blaise comprenne et épargne à son peuple des épreuves et les souffrances terribles du chaos.

Qu’il accepte le verdict de la rue qui est celui du peuple puisqu’il a corrompu depuis longtemps celui des urnes en refusant des élections démocratiques et transparentes et en cherchant maintenant une modification opportuniste de la constitution ».

Quant à El Houssein Ould Mohamed Salem, cadre, il perçoit à travers les événements de la capitale burkinabé « le début d’un printemps africain à travers un processus irréversible. Les dictateurs qui spolient les biens publics sans scrupule et veulent rester infiniment au pouvoir doivent comprendre qu’ils seront rattrapés par l’histoire ».

Moussa Ould Hamed, Directeur de Publication de l’hebdomadaire indépendant « Biladi » constate avec désolation que « les dirigeants africains n’arrivent pas à intégrer une donne : même si l’exercice du pouvoir ressemble à une espèce de paradis terrestre, il doit forcément être limité dans le temps. D’où l’idée de l’alternance ».

Par ailleurs, ce journaliste dit être « surpris par le fait qu’un leader de la dimension de Blaise Compaoré, qui est d’une grande intelligence ne puisse pas  négocier une sortie honorable et s’entête dans des manœuvres  au risque de finir comme Gbagbo, voire  dans les mêmes conditions tragiques de Kadhafi ou Saddam Hussein ».

Jeudi soir, le général Honoré Traoré, chef d’Etat major, a annoncé la dissolution de l’assemblée nationale, du gouvernement, un couvre-feu et une transition de 12 mois.