Attention aux dérapages

30 October, 2014 - 01:43

L’incident du vendredi 24 octobre 2014, dans l’enceinte de la plus grande mosquée de Nouakchott, ne doit pas être perçu comme une histoire marginale. La banaliser ne sert strictement à rien. Elle est vraiment grave en ce qu’elle dépasse, comme certains essaient de le faire croire, une simple altercation entre des membres d’IRA, un imam et quelques-uns de ses élèves. L’arrestation intempestive de cinq jeunes militants de l’organisation abolitionniste n’est pas une fin en soi. Le pays vit sous tension, depuis quelques années. L’exacerbation du communautarisme, via de multiples revendications, sous couvert de droits des uns et des autres, n’est, en fait, que la manifestation d’une menace d’implosion sociale ; imminente, si rien de sérieux n’est entrepris rapidement, afin de stopper la montée vertigineuse de la haine intercommunautaire, véritable menace à la stabilité sociale du pays. Les autorités doivent se ressaisir. Les partis politiques et la société civile, sortir de leur retranchement. Tous les Mauritaniens doivent se retrouver ensemble, autour d’une table, pour redéfinir les conditions de leur cohabitation et sauver leur unité qui devrait passer avant tout. Attention aux dérapages, avant l’énième fatal ! Tous les indicateurs d’une paix sociale de plus en plus précaire sont au rouge. Les tensions entre les communautés nationales sont partout perceptibles, mêmes dans les mosquées. Curieusement, les autorités ne font rien pour les apaiser. A bon entendeur…