Statut du personnel des eaux, forêts et chasse: Le MEDD comble un grand vide

27 October, 2014 - 12:51

Le ministère de  l’environnement  et du développement  durable a passé,  au cours du dernier conseil des ministres, un texte portant  statut  du  personnel des eaux, forêts et chasse. Se faisant, il comble un vide qui date de notre indépendance. On imagine la satisfaction des  fonctionnaires et agents de ce corps qui baignait dans un flou juridique  inacceptable. Sur le terrain, le citoyen lambda avait du mal à distinguer les fonctionnaires  et agents des eaux, forêts et chasse  des autres corps habillés (gendarmerie, garde, douane et militaires). Au ministère de l’environnement, on  justifie cette mesure par la volonté  des pouvoirs publics de sortir ce corps paramilitaire  de l’ornière afin qu’il puisse jouer  le rôle qui lui sied dans le contexte actuel du pays.

 

Jusqu’ici, le corps ci-dessus visé, en dépit de son importance dans un pays  frappé de plein fouet par  une  sécheresse endémique, donc la dégradation de ses maigres ressources  naturelles (faune et flore), n’a  pu  répondre  aux attentes  des pouvoirs publics,  au département et des défenseurs de la nature. Les rares agents des eaux, forêts  et chasse  envoyés à l’intérieur  du pays n’avaient  presque aucun pouvoir. Ils peinaient même à intimider voire à  sévir  contre  les coupeurs de bois et les  braconniers. Face à ces derniers, lourdement armés,  les agents  des eaux, forets  et chasse ne disposaient même pas de couteaux… La gestion des carrières baignait dans un laxisme  criant. Leur  mission était presque connue, ce qui poussait certains  corps habillés à  se substituer  à eux.  A en croire certains agents, les  grades étaient attribuées  dans  une  grande complaisance. Un laxisme auquel  il a fallu mettre un terme.  Cette situation a découragé plus d’un. Certaines délégations régionales de l’environnement  et du développement durable  de l’intérieur manquent cruellement de fonctionnaires  et agents  des eaux, forêts  et chasse. C’est  d’ailleurs, la raison pour laquelle le ministère de l’environnement annonce sa volonté de procéder  au recrutement pour  pouvoir à bout de ce manque criant de personnel.  

Le nouveau texte vient, en quelque sorte, réhabiliter ce corps paramilitaire, appelé désormais à jouer un rôle  de premier plan dans la protection de notre faune, de notre flore mais aussi dans la protection de notre environnement  contre  les méfaits de  l’exploitation minière  dans notre pays.

Le statut  de son personnel est désormais clarifié, son rôle ou disons sa mission bien  définie, son champ d’application  désormais élargi. Il embrasse dorénavant « la gestion, l’aménagement et la protection des ressources forestières, fauniques et des eaux de surface, la surveillance, le contrôle et la répression, l’exercice de la police spéciale en matière de forêts, de faunes et de ressources en eau de surface, des zones humides et de leurs écosystèmes ». Grâce au nouveau texte, le personnel sera doté  d’uniformes et  de d’insignes distincts. Une nouveauté, les agents  porteront des armes, comme tous les corps paramilitaires. Le texte a d’ailleurs été préparé en concertation avec les départements de l’intérieur, de la  défense et de la fonction publique. Le texte vient améliorer  le traitement  du corps qui bénéficiera  d’autres avantages spéciaux.

Contactés par le Calame, des fonctionnaires et agents des délégations régionales  du Brakna, du Trarza et de l’Adrar ont exprimé leur satisfaction de voir le ministère mettre de l’ordre dans la gestion des carrières  de son personnel afin de lui permettre de s’acquitter pleinement de sa mission. Ils  souhaitent que cette  décision permette  de clarifier les rapports entre ceux qui  évoluent dans la police minière et  les autres.