Mauritanie : confusion autour d’un riz supposé avarié

17 February, 2019 - 16:07

Depuis plusieurs jours, la  Mauritanie est traversée par une polémique relative à une présence du riz plastique sur le marché national, à travers des thèses contradictoires, dont le résultat est une véritable confusion dans l’esprit de nombreux citoyens.
Premiers  à  monter au front, quelques organes de presse, à l’image de « Sahara Médias » ont évoqué la présence sur le marché national,  de la denrée « mortelle » avec  pour illustration, une  famille de 
Sebkha (populeuse commune de  banlieue Sud/Ouest de Nouakchott)  dont plusieurs membres ont été victimes de malaise et hospitalisés.
Suite à cela, l’Association Mauritanienne pour la Protection  des Consommateurs (AMPC)  a produit un communiqué mettant « en garde les citoyens contre  la présence de riz avarié, commercialisé sur le marché local ».
Dans le même document, l’AMPC signale avoir lancé une première alerte il y a une quinzaine de  jours « après avoir  eu des éléments sur l’existence de 23.000 tonnes de riz avarié sur le marché national ».
Par la même occasion,  l’association recommandait « la plus grande vigilance »  et invitait  les autorités gouvernementales à ouvrir une enquête pour tirer au clair cette histoire  et déférer éventuellement
les responsables devant la justice.
Après cette sortie, l’opinion publique nationale attend toujours une mise au point du gouvernement, lequel observe jusque là un  silence radio total.

                 Démenti du patronat

La réplique, sous la forme d’un démenti formel,  est  venue plutôt  de l’Union Nationale du Patronat de Mauritanie (UNPM).  « Après une enquête sur le terrain », cette organisation réfute catégoriquement l’existence de riz plastique sur le marché national. La déclaration du patronat explique  avoir saisi les autorités chargées du contrôle au ministère du commerce, les services de santé et de l’environnement  « qui ont procédé à une enquête parallèle  pour vérifier des allégations relatives à l’existence de riz plastique dans le circuit commercial ».
Ces résultats attestant de l’inexistence du riz plastique sur le marché mauritanien ont été confirmés par un laboratoire spécialisé «après  examen approfondi des échantillons du produit » incriminé.
Par ailleurs, la déclaration du  patronat  rappelle que « l’Association Mauritanienne pour la Protection des  Consommateurs  et la Santé de l’environnement, avait demandé l’ouverture d’une enquête à propos de l’existence sur le marché  d’une importante quantité de riz avarié, héritée des stocks  de l’ancienne Société Nationale d’Import/Export (SONIMEX)-liquidée en 2018- et sur laquelle était portée une mention  attestant que le produit était impropre à la consommation  humaine et animale.
L’association estimait cette quantité à 23.000 tonnes vendues à trois (3) commerçants ».
A lumière de ces différentes positions, riz plastique, riz avarié, riz propre  à la consommation, les mauritaniens ne savent pas  à quelle denrée se vouer.

                         Cheikh Sidya, correspondant à Nouakchott

Source : 360 Afrique