Marche du 09 janvier : le FONADH rappelle la situation catastrophique des droits humains

8 January, 2019 - 23:03

La marche du mercredi 09 janvier « contre l’extrémisme et le discours haineux »  organisée à l’appel de l’Union Pour la République (UPR-principal parti de la majorité), qui sera supervisée par le

président Mohamed ould Abdel Aziz en personne, n’est pas du goût de tous.

  En effet, cette manifestation suscite des réactions contradictoires.

Ainsi, elle mobilise le banc et l’arrière banc des services officiels et thuriféraires.

En face, le rejet est total au sein des organisations de la société civile historiquement engagée aux côtés des victimes de toutes les pratiques qui avilissent les populations depuis le début du cycleninfernal des putschs militaires. C’est le cas notamment du Forum National des Organisations de Droits Humains (FONADH-un collectif d’une vingtaine d’ONG).

   Dans une déclaration rendue publique à la veille de l’événement,  les revendications du collectif d’ONG  insistent  particulièrement « sur les séquelles de l’esclavage et le passif humanitaire » des années 1989/1991-des faits touchant à la communauté négro africaine, qualifiés « de génocide ».

Le document du FONADH décrit la situation d’un pays « confronté à une forte contestation venant des organisations de droits humains, mouvements citoyens  et communautaires, qui revendiquent plus de

justice et d’équité,  dans le partage du pouvoir, notamment entre les communautés, la valorisation de leur identité et une reconnaissance plus forte de leur citoyenneté ».

En face « les pouvoirs publics ont choisi d’ignorer ces revendications,  d’y  répondre par des actes d’intimidation et de répression, avec de graves violations des droits humains, contredisant toutes les déclarations officielles ».

La déclaration du FONADH déplore également « les difficultés d’accès à l’Etat civile pour certaines communautés et les rafles arbitraires ».

A la place des actions spectaculaires, superficielles et populistes, le FONADH réclame un véritable dialogue national,  avec l’implication de tous les acteurs pour panser toutes les plaies historiques.