Du rififi à AAMRAN

13 October, 2014 - 13:35

La société de sécurité MSP, contactée par la compagnie Tasiast en quête d’encadrement (anciens officiers et sous-officiers) de son personnel de sécurité, s'est adressée, comme convenu, a l'Association des Anciens Militaires et Retraites de l'Armée Nationale (AAMRAN). Cette structure fut fondée et financée, on se le rappelle, par le président de la République, pour offrir, aux militaires retraités, une réinsertionprofessionnelle susceptible de les aider à subvenir à leurs besoins, ainsi qu’un lieu de réunion et de débats de leurs problèmes spécifiques.

AAMRAN a convoqué, en suivant, les présidents des neuf bureaux de Nouakchott, pour leur transmettre les TDR de Tasiast, en leur précisant que les listes et les dossiers des candidats devraient être déposés avant le jeudi 9 Octobre. Ce qui fut fait et, ledit jeudi, le président d’AAMRAN, qui devait voyager le lendemain, put signer, avec son secrétaire général, la liste finale à proposer à Tasiast.

Cependant, le président du bureau de Tevragh Zeïna m'a appelé, le soir même, ainsi que d'autres anciens officiers et sous-officiers inscrits à son bureau, en me disant qu'il m'avait proposé pour un travail à Tasiast et que je devais passer au bureau le lendemain. Fort content, je m’y suis présenté assez tôt et d’assez bonne humeur pour pouvoir lancer à la cantonade, n’ayant pas trouvé de chaise où m’asseoir – l’unique des lieux étant déjà occupée par un ancien officier arrivé avant moi – que, naguère sentinelle, je pouvais bien rester un peu debout, si le prix en était un boulot à Tasiast !

Le président nous a conduit au bureau général d’AAMRAN où le secrétaire général nous a reçu, dans son bureau, tandis que le président de la section de Tevragh Zeïna s’éclipsait rapidement, prétextant une urgence. En discussion avec la société de sécurité où les candidats devaient se présenter, le lundi suivant, le SG évoqua des dossiers. Je pris alors l’initiative de lui demander de quels dossiers parlait-il. Le SG nous a amené au secrétariat et a cherché nos noms sur la listefinale. En vain car, en ce qui concernait Tevragh Zeïna, seul celui de notre président de bureau y figurait. J'ai appelé celui-ci pour lui demander des explications et l'ai mis en contact avec le SG. Celui-ci lui ayant rappelé que la liste avait été établie à partir des dossiers présentés, il est clair que certains d’entre eux, dont le mien, ne l’ont pas été.

Cependant, parlant couramment l'anglais – langue de travail à Tasiast – et fort d’une expérience de deux ans en tant queresponsable des ressources humaines sur le site d’Arcelor-Mittal, à quatre-vingt kilomètres au nord de Zouérate, je pense être plus apte que le président du bureau de Tevragh Zeïna au poste qu’il convoite si exclusivement. J'ai donc décidé d'écrire cette note, en attirant l'attention du commandement d’AAMRAN sur l’impérieuse nécessité de la bonne moralité, dans la conduite de ses bureaux locaux, afin que soient respectés les objectifs du commandement général des armées et de la présidence de la République, qui n’ont fondé cette association que dans le but de diminuer le chômage, chez les anciens militaires, et préserver leur loyauté envers la Maison-mère.

 

Ex-Lieutenant COM