Depuis la prison, Biram écrit à la CNDH

17 November, 2018 - 20:30

Le leader de l’Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA)-une ONG antiesclavagiste de Mauritanie-Biram ould Dah ould Abeid, élu député le 01 septembre 2018, mais détenu à titre préventif depuis le 13 août dernier, pour «violence et menaces » à la  suite d’une plainte déposée par un journaliste, écrit à la Commission consultative Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) pour rappeler le véritable sens de son combat.

« Je m’adresse à vous  à partir d’un siège  vide,  d’une cellule de prison, en dépit  de ma qualité de  député depuis  le 01 septembre 2018. Placé  en détention préventive, coupé du monde. Une situation à laquelle je suis, hélas  habitué,  du fait de la récurrence  de  la persécution et de la répétition des procès politiques  depuis la naissance de notre mouvement en 2008.
Nous menons une lutte non violente pour  tourner la page des siècles d’esclavage, de racisme, de déni des droits élémentaires et assurer aux noirs de Mauritanie  l’égalité des droits.
Sur le chemin de l’émancipation, nous endurons la torture, comme l’attestent différents témoignages de rapports spéciaux des Nations Unies (ONU) ».
Dans la même correspondance, le leader abolitionniste mauritanien ajoute: « notre combat ne vise qu’à accélérer l’avènement d’une Mauritanie de paix, d’équité, à la place de celle qui reproduit le statuquo  de la suprématie raciale.
Nous voulons pour nos enfants, petits enfants et les générations à venir, le futur d’une dignité reconquise et le plein exercice de la qualité de citoyen.
Notre dessein porte sur une application effective des lois  devant mettre un terme à l’impunité, permettre l’accès à l’éducation de base pour tous, le respect du suffrage universel et le partage équitable du fruit des ressources  nationales ».
Biram ould Dah ould Abeid  a été  candidat à l’élection présidentielle mauritanienne de 2014, et lauréat du prix de l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour les droits de l’homme en 2013.