Réaction de la CLTM à exclusion de la Mauritanie de l’AGOA: «Nous sommes demandeurs, nous ne nous cachons pas», dixit Ould Beye

16 November, 2018 - 11:01

La confédération libre des travailleurs de Mauritanie (CLTM)  vient de faire connaître  sa réaction à l’exclusion par  le Etats-Unis de la Mauritanie de  la liste des pays bénéficiaires de  l’accord de l’AGOA. Pour la CLTM, cette décision  ne constitue pas une surprise, au contraire, le gouvernement devrait s’y attendre.  

Pour  le secrétaire général de cette centrale syndicale, l’une des plus importants  du pays, du point de vue nombre d’adhérents, Samory Ould Beye,  la décision des Etats Unis  privant la  Mauritanie  des avantages  qu’offre l’AGOA à certains dont la Mauritanie n’est pas une surprise, c’est la conséquence logique de la politique pratiquée par le système politique en place. « Un gouvernement qui bafoue les  droits de  l’homme, pratique l’esclavage éhonté, pratique la politique d’exclusion  de la majorité de la population des  droits  politiques, économique et sociaux, foule au pied ses engagements vis-à vis de la communauté internationale, ne peut prétendre aux avantages qu’offrent  les USA, un pays chantre de la démocratie et du respect des droits de l’homme, à travers  l’AGOA »,  indique Samory Ould Beye. Et le syndicaliste d’indiquer  que cette décision est  le résultat d’un important  lobbying  que nous avons engagé, depuis deux  ans auprès du gouvernement des USA, en collaboration avec nos partenaires de la Confédération  syndicale internationale (CSI)  pour justement attirer l’attention  de l’Amérique sur le non respect par la Mauritanie des droits de l’homme et des droits des travailleurs ; nous sommes donc demandeurs de ces sanctions, nous ne nous cachons pas.»

Enfin, Ould Beye conclut : « si demain la Mauritanie respecte ses engagements nationaux et vis-à-vis de la communauté internationale, nous serons les  premiers  à nous réjouir et à  intercéder auprès des USA pour que cette suspension  soit levée ; mais, une fois encore, il faut que notre pays apprenne à respecter les droits de l’homme,  en  finisse avec l’esclavage,  l’exclusion et la marginalisation des populations noires de ce pays, je veux parler des Harratines et des  Négro-africains, toute chose qui peut créer l’instabilité et l’insécurité dans le pays. »

Extrait synthèse du  rapport  pour l’examen des politiques commerciale de Mauritanie par l’OMC (29 et 30 juin 18, Genève)

Dans cet extrait rappelé par Ould Beye, il est mentionné que la Mauritanie n’a pas réalisé de progrès dans l’établissement des droits des travailleurs  internationalement reconnus, contrairement à l’engagement pris à la Conférence de  Doha  et les  déclarations  de Singapour (1996)… Et d’ajouter : elle n’a pas aussi réussi à prendre des mesures contre le travail forcé, à faire appliquer sa législation  interdisant la pratique de l’esclavage  héréditaire  et ne respecte pas le droit à la liberté syndicale… Le rapport avait enfin  demandé  qu’au cours de l’examen des politiques commerciales  que la Mauritanie soit invitée à harmoniser sa législation et ses pratiques avec ses obligations internationales.