Paris, et si c’était la bonne ?

24 October, 2018 - 18:18

 

Sept. Comme le nombre d’années qui séparent cette saison 2018-19 et le rachat du PSG par le groupe QSI (Qatar Sports Investissement). Et malgré les dépenses monumentales dans le recrutement et un effectif qui a fait pâlir plus d’un dirigeant de club au fil du temps, on sent toujours dans le club de la capitale une sorte de stagnation, comme si le niveau n’avait jamais réellement évolué. Et chaque année, suite a des recrutements plus faramineux les uns que les autres, on nous ressort toujours la même formule : « Cette année, c’est la bonne pour le PSG ». Et si cette saison 2018-19 était  vraiment la bonne pour les Parisiens ?

 

Qu’est-ce qui n’allait pas auparavant ?

Pas mal de choses. A commencer par la direction qui depuis le départ de Leonardo en 2013, a perdu tout le contrôle et toute l’autorité qu’elle avait sur les joueurs. A l’image aujourd’hui de Neymar, qui se permet de sortir en boite de nuit jusqu’à cinq heures du matin la veille d’un match, ou encore de Verratti, qui du haut de ses dix millions d’euros par an de salaire, se permet de fumer cigarette sur cigarette à longueur de journée. Et malgré plus d’un milliard d’euros dépensés depuis 2011, Paris n’y arrive toujours pas car il y a deux choses qui ne s’achètent pas : l’expérience et le caractère. Et Dieu sait que ce sont des facteurs ô combien importants pour gagner des titres comme la Ligue des Champions. Et malgré les précédentes arrivés d’entraineurs de renommée comme Carlo Ancelotti, de Laurent Blanc et d’Unai Emery et le recrutement de joueurs « stars » comme Neymar, Mbappé, Zaltan Ibrahimović ou encore Cavani, ce problème n’a toujours pas été réglé en sept ans. Le sera-t-il avec Thomas Tuchel ?

 

Tuchel, on change tout !

Cet été, les dirigeants parisiens ont tenté un pari, en nommant le jeune entraineur allemand Thomas Tuchel (45 ans). Un fort caractère, un entraineur intransigeant à la philosophie de jeu offensive, et un sens tactique que beaucoup d’entraineurs envieraient. Bref, un mélange de «Kloppisme» et de «Guardiolisme». Le genre d’entraineurs qui peut demander à son équipe de changer de schéma tactique trois ou quatre fois par match, et qui va vous programmer des séances d’entrainement qui pourraient paraitre insensés. Du temps où il entrainait Dortmund (2015-2017), il lui était arrivé de demander à ses défenseurs de transmettre le ballon à l’attaquant…dans un terrain en losange ! De sorte à ce qu’ils n’envoient pas le ballon sur les côtés. Ou encore lors des matchs d’entrainement, de demander aux joueurs de défendre avec des ballons de tennis dans les mains pour ne pas à avoir à tirer le maillot du vis-à-vis. Des méthodes inventives, approuvées par les joueurs, et notamment Neymar, dont on s’inquiétait du rendement qu’il aurait pu avoir avec son nouveau coach. Et pour l’instant les deux hommes ont l’air de bien s’entendre et ça ne laisse présager que du bien pour la suite.

 

Tuchel, on ne change rien !

Cependant, tout n’est pas rose, loin de là. Comme dit plus tôt, le charismatique Thomas Tuchel possède un fort caractère, un fort caractère qui lui a couté son poste d’entraineur au Borussia Dortmund (il s’est fait virer à l’été 2017 suite à de nombreux conflits avec les dirigeants du club). Et nous avons également évoqué le « laboratoire permanant », avec les changements tactiques à répétition. Mais la question est : Est-ce vraiment cela qui à fait défaut au club francilien ces dernières années ? Eh bien la réponse est non. Le problème à été souligné à de nombreuses fois, c’est le manque d’expérience du haut niveau. Certains pensent que Gianluigi Buffon, du haut de ses 40 ans, de ses 9 championnats d’Italie, de ses trois finales de Ligue des Champions et de son titre de Champion du Monde, arrivera à régler ce problème, mais difficile d’imaginer qu’un seul individu changera la mentalité de toute une équipe. A noter également que des joueurs comme Ibrahimović, Maxwell, Thiago Silva ou encore Thiago Motta étaient par le  passé venus pour les mêmes raisons. Pour en revenir a Tuchel, il  ne faut pas oublier que l’échec de son prédécesseur Unai Emery est surtout dû au fait qu’il n’avait ni l’attention de ses joueurs, ni le soutien de sa direction, et qu’il est très dur de diriger une équipe de cette manière. Les supporters du Paris St-Germain ont donc intérêt à prier pour que les dirigeants parisiens ne répètent pas les mêmes erreurs qu’ils ont commises avec Emery et qu’il donne la possibilité à son successeur de travailler dans de meilleures conditions…

Ahmed Sidi-Baba, Junior.