Les 3 footballs qui ont révolutionné le Football

18 October, 2018 - 16:20

 

 

Les règles du football ont été inventées vers la fin du XIXe siècle par nos amis britanniques. Cependant, en termes de jeu, il a considérablement évolué au fil des décennies.  Mais ce qui fait la beauté de ce sport, c’est les différentes manières qu’il y a de le pratiquer en fonction des cultures et les évolutions qu’il a connurs. Retour sur trois manières de jouer au football qui ont marqué trois décennies…

 

Comment les anglais idéalisaient-ils le football ?

Pour les anglais, le football était un sport masculin, physique et endurant. Quand un joueur récupère le ballon, il fonce tête baissée vers le but adverse pour marquer. Jeu que l’on appellera plus tard le Kick and rush. Le schéma de jeu privilégié est le 1-2-7. On considère à l’époque que faire une passe à un partenaire est un geste anti-fair play, lâche et féminin. Le premier match international de l’histoire s’est d’ailleurs joué entre l’Angleterre et l’Ecosse. Et ces premiers ont été surpris par le jeu de passes des écossais (qui étaient disposés en 2-2-6 ; système de jeu « défensif » pour l’époque) et n’ont pu faire qu’un 0-0. Ce match va remettre en cause le Kick and rush et provoquer d’autres styles de jeu.

 

Le football socialiste des années 50

Durant la fin des années 40, le gouvernement hongrois cherche à redorer son image et celle de son régime communiste. Et pour eux, le football est un enjeu d’image décisif. L’objectif est clair : redorer l’image du régime via des prestations convaincantes. En 1949, Gusztàv Sebes, alors vice-ministre des sports, est nommé à la  tête de la sélection hongroise. La Coupe nationale de Hongrie est supprimée pour alléger le programme et des matches amicaux internationaux sont programmés en milieu de semaine. Le tout concentré sur un même point : la sélection. Et cette dernière va briller par sa créativité et son collectif à l’image de son joueur phare et vedette du Real Madrid : Ferenc Puskàs. A cette époque, tout le monde joue au football de la même manière avec le même schéma de jeu : le W-M. Mais Sebes va tout changer. Dans un style de jeu basé sur le mouvement des joueurs et où chacun est concerné par le ballon, la Hongrie va impressionner. Lors d’un match amical entre la Hongrie et une Angleterre plus que sûre d’elle au Wembley Stadium, la sélection hongroise va imposer une leçon de football aux créateurs de ce sport et s’imposer 6 buts à 3. Un match qui marquera définitivement la fin du Kick and Rush. Gusztàv Sebes appellera plus tard le jeu de son équipe le « football  socialiste ». Style qui aura révolutionné le football.

 

Le Catenaccio des années 60

Sans doute le style le plus détesté de l’histoire du football. Le style que vous adorez quand il vous est favorable mais que vous détestez quand il est utilisé contre vous : le Catenaccio. Bien qu’inspiré du « verrou suisse » des années 30, une légende raconte que vers 1948, Giuseppe Viani, alors entraineur de la Selernitana en Serie B italienne, se promenait un matin le long d’une plage et son regard fut attiré par un petit bateau de pêche. Les poissons pêchés reussirent à passer le filet mais ne purent s’échapper car ils furent cueillis par un second filet. C’est alors que Viani trouva la solution aux problèmes défensifs de son équipe. Il instaura une défense à quatre et rajouta entre celle-ci et le gardien un joueur qu’il nomma le «libéro ».  Une tactique défensive qu’il nommera plus tard Catenaccio (qui signifie le verrou en italien). Mais c’est l’Inter de Milan sous la houlette d’Helenio Herrera qui va populariser ce système de jeu. Herrera  mit en place une défense à cinq comme celle de Viani mais avec des latéraux « modernes » qui peuvent se joindre à l’attaque pour palier le manque de joueurs offensifs. Cet Inter Milan des années 60 sera redouté par toute l’Europe et remportera deux Coupes intercontinentales en 1964 et 1965, deux Coupes d’Europe des clubs champions (ancienne formule de la Ligue des champions) les mêmes années et trois Serie A en 1962, 1964 et 1967. Bien que révolu par la suite, le Catenaccio sera considéré comme l’ADN du football italien. Rigueur défensive, discipline tactique et efficacité offensive seront les principaux termes employés pour décrire cette philosophie de jeu.

 

Le football total des années 70

Durant les années 70, un club de et une sélection nationale dominent le Monde du football : l’Ajax d’Amsterdam et les Pays-Bas. Ces deux équipes étaient alors entrainées par un même homme : Rinus Michels. Et ce dernier mit alors un système de jeu offensif où tout le monde doit attaquer et défendre basé sur la possession du ballon, la mobilité, la permutation des postes et un pressing plus que tout terrain. On appellera alors cette façon de jouer le football total. A noter également que les équipes de Rinus Michels maîtrisaient à la perfection la règle du hors-jeu, ce qui permettait de constamment garder le ballon dans le camp adverse. Surpris par cette tactique, les adversaires auront du mal à contrecarrer les plans du mentor de Johann Cruyff. Et avec lui l’Ajax remportera une C1 en 1971, quatre championnats des Pays-Bas en 1966, 1967, 1968 et 1970 et trois Coupes des Pays-Bas en 1967, 1970 et 1971 et il emmènera les Pays-Bas en finale de la coupe du Monde 1974 en impressionnant tous les spécialistes mais les Oranje se feront bousculer par la solidité des Allemands de l’Ouest en finale (défaite 2-1). Michels reviendra à la tête des Pays-Bas  pour remporter l’Euro 1988 contre l’URSS en finale (2-0) avec un jeu tout aussi impressionnant qui inspirera le Tiki-Taka espagnol qui fera la gloire du FC Barcelone et de la sélection nationale d’Espagne quelques années plus tard…

Ahmed Sidi-Baba, Junior.