Conférence de presse du président de la République: 3e mandat : Le flou est-il totalement dissipé ?

21 September, 2018 - 21:41

C’est un président de la République décontracté, souriant qui  a fait face à la presse ce jeudi 20 septembre, quelques   jours  après la publication par la CENI  des résultats provisoires du 2e tour des élections  municipales, régionales et législatives dont le 1er tour s’est tenu le 1er septembre.

A cette occasion, le président a  d’abord remercié  les mauritaniens   pour leur  maturité politique, leur attachement à la démocratie, mais surtout pour  avoir donné une majorité écrasante au principal parti de la majorité  présidentielle. Une occasion pour poursuivre le travail d’ici 2019, et peut-être au-delà.

Mais la question sur laquelle était très attendu  le président Mohamed Ould Abdel Aziz était ce fameux 3e mandat  qu’on suspecte de lorgner, à la fin de  son  2e et dernier mandat, en 2019. En effet, depuis que l’UPR  a obtenu  une  majorité écrasante,  ou disons,  mécanique, de 89 députés sur 157, acquise il faut le dire,  grâce surtout à l’implication personnelle  du président dans la campagne, l’opinion mauritanienne  ne cesse de se demander ce que le président Aziz va en faire.   Ses déclarations maintes fois répétées et selon lesquelles, il ne ferait pas modifier la constitution en son article 26 qui limite à deux, le nombre de mandats présidentiels,  n’ont pas pu dissiper les doutes.  L’opposition démocratique, les observateurs,  même  certains  de la majorité  et  les partenaires  étrangers   continuent de douter  des intentions réelles du  président  sur cette question du 3e mandat. Les  réponses  apportées  par le président Aziz  aux questions des  journalistes  sur cette question qui taraude l’opinion publique  et internationale ne sont pas de nature à clore définitivement  le débat. En effet, le président a déclaré qu’il ne briguera pas un 3e mandat, mais que  le  parlement  est  libre de voter  tout texte  qu’il jugera approprié.  Y compris peut-être celui qui pourrait  autoriser  de faire sauter la limitation du nombre de mandats présidentiels  à  deux, à savoir l’article 26 de la constitution.  Une éventualité  redoutée par l’opposition. Suffisant pour faire sortir certains leaders de l’opposition   de leur silence. Pour  Yahya Ould El  Waghf, il ne fait aucun doute que le président Aziz est dans l’optique d’un 3e mandat.

Auréolé  de la victoire de son UPR, le président  a écarté  tout dialogue avec l’opposition  avant la prochaine présidentielle, ce qui devrait, pourtant,  être  l’occasion de  recomposer la CENI qui  a prouvé  ses limites et  lacunes que son président a  d’ailleurs  ouvertement reconnues  lors de proclamation des résultats. Une occasion également  de décrisper la tension  politique entre le pouvoir et l’opposition, quelques mois avant la  présidentielle de 2019. Pour le Rais, le débat doit se dérouler au Parlement.