Libération de Mohamed ould Ghadda

2 September, 2018 - 16:21

Mohamed ould Ghadda, ancien sénateur, meneur de la fronde de la chambre haute du parlement de  Mauritanie (supprimée par voie référendaire le 05 août 2017) contre un projet de révision constitutionnelle initié par le président Mohamed ould Abdel Aziz, a été remis en liberté sous contrôle judiciaire ce week-end, après une année de détention préventive, selon une annonce du collectif des avocats de la défense, rendue publique samedi soir.
Mohamed ould Ghadda est poursuivi dans le cadre d’une instruction pour présomption « de corruption » ouverte le 01 septembre 2017.
Celle-ci implique également 11 autres  anciens sénateurs, des syndicalistes et des journalistes, tous  placés sous contrôle judiciaire depuis une année.
Cette libération est le fruit d’une bataille judiciaire acharnée, mais aussi « de pressions  faites par les organisations de défense des droits humains, des organismes internationaux relevant du système des Nations Unies (ONU), qui ont, à juste raison, considéré que la détention de Mohamed ould Ghadda est abusive, qu’elle est contraire à la loi et qu’elle viole les engagements  souscrits par le gouvernement vis-à-vis de la communauté internationale tout entière ».
Ces différents acteurs « ont exigé la libération » de l’ex sénateur, et « son indemnisation pour le grave préjudice qu’il a subi du fait d’actes liberticides  commis à son encontre ».
Ce retour à la liberté de Mohamed ould Ghadda a pris la forme d’un véritable feuilleton.
En effet, opposé au principe d’une libération provisoire assortie d’une mesure de contrôle judiciaire, après une année de détention préventive, l’ancien sénateur  refusa  de sortir de la prison de Dar Naim. Son  cas se transformait ainsi en véritable patate chaude pour les autorités pénitentiaires.
Il fut extrait de force de la maison d’arrêt,  et conduit dans les locaux de la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN), vendredi soir, pour d’interminables tractations qui ont duré jusqu’au samedi.
Une période pendant laquelle ses avocats étaient dans l’impossibilité de le rencontrer.
Ce qui, explique un communiqué du collectif des conseils de la défense, selon est une nouvelle forme de séquestration.