Vieux et Pape recouvrent la liberté

13 July, 2018 - 01:36

Abdellahi Matalla Saleck dit Vieux  et Moussa Bilal Biram dit Pape  ont enfin humé, ce jeudi 12 juillet, l’air de liberté. Ils sont sortis de la prison  de Bir Moghrein (1200 km de Nouakchott) où ils étaient détenus, depuis le 19 décembre 2016, et sont entrain de rejoindre Zouérate. Ils devront animer vendredi soir, une conférence de presse au domicile du président de  l'Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste à Riad.
Vieux et Pape avaient été  condamnés en appel à Zouérate, le 18 novembre 2016, à trois ans de prison dont deux ans ferme, pour avoir participé à Nouakchott, à un rassemblement non armé destiné à défendre les habitants de la gazra Bouamatou contre une expropriation. Les deux militants abolitionnistes ont toujours nié leur participation à cette manifestation et estiment que leur châtiment correspond à une mesure d'intimidation visant l'IRA. Début juillet 2016, durant leur garde-à-vue, ils ont fait l’objet de tortures. Aucune enquête n’avait été diligentée à ce sujet. En première instance devant la Cour criminelle, Abdallahi et Moussa ainsi que onze militants abolitionnistes ont été condamnés à de lourdes peines, en août 2016, à l’issue d’un procès jugé par les organisations de droits de l’homme, «manifestement inéquitable » pour, entre autres, « incitation à des émeutes et à une rébellion violente contre le gouvernement ». Aucune preuve de ces délits n’a été fournie lors de leur procès.
Selon les complaintes des organisations de droits de l’homme, la situation de Vieux et Pape  s’était aggravée avec leur  transfert ainsi que celui de Abdellahi Abou Diop, libéré après l’expiration de sa peine, le 12 janvier 2017, à Bir Moghrein, prison isolée et encore plus éloignée, où ni leurs familles ni leurs avocats ne peuvent venir leur rendre visite en raison de la distance et des dangers du voyage sur une route non sécurisée. Auparavant, ils étaient incarcérés dans la prison de Zouérate, en compagnie de onze autres cadres de l’organisation qui recouvreront la liberté après le procès en appel.
Avant leur arrestation, Abdellahi Matalla Saleck et Moussa Bilal Biram étaient membres actifs de l’IRA-Mauritanie.