Mauritanie/Sénégal : nouvel accord de pêche

6 July, 2018 - 11:23

Les ministres mauritanien et sénégalais de la pêche, Nany ould Chrougha et Omar Gueye,  ont signé lundi soir à Nouakchott, en marge de la 31é réunion des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union
Africaine (UA), un nouveau protocole de pêche liant les 2 pays.
En vertu du nouvel accord, qui entre en vigueur dès la signature,  les pêcheurs artisanaux sénégalais, originaires de la ville de Saint-Louis (Nord), ont droit d’accès aux ressources halieutiques mauritaniennes à hauteur de 50.000 tonnes,  qui seront pêchées grâce à la délivrance de 400 licences.
Celui-ci  stipule que « les pêcheurs artisanaux sénégalais devraient payer 10 euros/tonne, alors que 5 (autres) euros, soit un montant annuel de 164 millions de francs CFA, seront supportés par l’Etat du Sénégal », selon les explications fournies à l’Agence de Presse Sénégalaise (APS-publique) par le ministre sénégalais de la pêche et de l’économie maritime, M. Omar Gueye.
Par ailleurs « les pêcheurs artisanaux sénégalais bénéficient d’une période transitoire d’un an pour débarquer leurs produits à M’Boyo, village mauritanien situé  à 2,5 kilomètres de la frontière séparant les deux (2) pays.
Cette période transitoire est accordée aux pêcheurs sénégalais, en attendant que les autorités mauritaniennes finalisent la réalisation d’un port de débarquement  à M’Boyo, afin de permettre que les
opérations de ce type se déroulent en terre mauritanienne », conformément à une nouvelle législation sur la gestion des pêcheries adoptée depuis quelques années,  et que les autorités de Nouakchott ont décidé de mettre en œuvre en 2017.
Le responsable gouvernemental sénégalais a également  invité ses compatriotes pêcheurs « à respecter  l’esprit de cette transition, car tous les produits de pêche feront l’objet  d’un contrôle par les autorités mauritaniennes et sénégalaises, tant la quantité que la qualité des tonnages ».
Ce nouvel protocole est signé à l’issue de longues et âpres négociations, plus de 2 années après l’arrivée à expiration de la précédente.
Une situation qui obligea plusieurs centaines d’embarcations artisanales sénégalaises soit à reprendre la mer pour Saint-Louis, ou rester à quai au niveau de Nouakchott, mais aussi la colère de
quelques partenaires mauritaniens.
Un contexte dans lequel de graves  incidents se produisirent  entre gardes côtes mauritaniens et pêcheurs artisanaux sénégalais, avec des débordements rappelant de forts mauvais souvenirs liés notamment  aux affrontements interethniques de 1989.