Lettre trouble

22 June, 2018 - 13:41

Il ya quelques semaines, le président français Emmanuel Macron a confirmé sa présence au début du mois de juillet prochain pour assister aux travaux du sommet de l’Union Africaine qui se tient cette année en Mauritanie. Cette confirmation a suscité plusieurs réactions dont entre autres une large diffusion d’une vidéo sous forme de lettre adressée au président Macron détaillant certains aspects de la troublante affaire connue sous le nom du Ghanagate dont la teneur en termes de propos a été authentifiée en France. Les voix du président Mohamed Ould Abdel Aziz et de son émissaire au Ghana, l’actuelle ministre de la fonction publique Coumba Bâ et de leur complice sont bel et bien authentiques. D’ailleurs, dans une conférence de presse organisée à la présidence, Ould Abdel Aziz a reconnu cette troublante relation en essayant quand même très maladroitement d’ailleurs d’en donner quelques explications qui ne semblent avoir convaincu que très peu de gens. Dernière réaction en date à l’imminente venue en Mauritanie d’Emmanuel Macron, une autre (si) longue lettre que Birame Ould Dah Ould Abeid lui a adressée pour lui rappeler quelques réalités sociales, politiques et économiques de la Mauritanie. Dés la publication de la lettre, une vaste campagne a commencé sur les réseaux sociaux. Une certaine presse qui n’est malheureusement pas dans son rôle a commencé à tirer à boulets rouges sur le président d’IRA qu’elle accuse de tous les maux dont entre autres d’être n’importe quoi. Pour les uns (généralement des Beïdanes), il ne serait qu’un vulgaire petit commerçant, empêcheur de tourner en rond et nageur en eaux troubles qui cherche à enflammer le pays sur la base de tensions intercommunautaires. D’autres, généralement des bloggeurs, facebookeurs (généralement des Harratines) ont vivement réagi accusant les premiers de racistes et d’applaudisseurs sur la base de considérations racistes et sectaires. Ainsi, depuis quelques jours, la tension est très forte sur les réseaux sociaux par accusations interposées entre des groupes dont les agissements et les réactions sont beaucoup plus dangereux pour l’unité nationale. Comme d’habitude, les autorités laissent faire puisqu’en de telles conjonctures des altercations de ce genre permettent de détourner l’opinion de ses véritables problèmes le temps d’un sommet africain pour lequel l’Etat a mobilisé plus de vingt milliards d’ouguiyas (construction du nouveau palais des congrès comprise) qui auraient dû servir à beaucoup d’autres choses dont le pays a tant besoin.