La toile de l’araignée

4 May, 2018 - 03:26

Les relations entre la Mauritanie et l’UE n’ont jamais été plus conflictuelles. Surtout, après la signature du contrat de pèche avec la Chine. Il faut dire que, sous le régime actuel, la Mauritanie est en train de changer de cap de l’Ouest vers l’Est.

Comme tous les autres pays du Sud, la Mauritanie a le fameux dilemme des ressources naturelles : « damnation » et « potentiel ». Et, la Chine semble saisir les préoccupations de celle-ci en s’acharnant à signer, avec elle, un nombre important de contrats d’échange « bilatéraux » dans tous les domaines.

En effet, la Mauritanie, jusqu’ici, n’a jamais senti le besoin de faire le choix entre l’Est et l’Ouest ou entre la Chine et l’UE. Car l’UE, notamment la France, et la Mauritanie sont, depuis toujours, des partenaires stratégiques dont les deux peuples partagent une interdépendance des cœurs. Mais, si l’évolution des relations Mauritano-chinoises progresse, alors l’UE perdra sa chasse-gardée.

Ceci dit, avec les élections qui se rapprochent, le volet des orientations stratégiques, Est ou Ouest, sera plus que jamais décisif. La pèche responsable, le respect des normes environnementaux, le développement durable sont aujourd’hui au cœur de tous les débats.

Le citoyen lambda ne rate aucune occasion pour préciser qu’il est contre tous les accords unilatéraux aux conséquences désastreuses sur l’environnement et le climat. Il s’estime déjà victime des séquelles de l’exploitation abusive des ressources naturelles de ce pays. Aussi, il craint sérieusement que la Mauritanie soit prise en otage par l’avidité des firmes transnationales et des grandes puissances mondiales.

En guise de consolation, la Mauritanie n’est pas la première de son genre. En fait, l’Egypte et la Syrie confrontées à la même situation, au début de la deuxième moitié du 20 siècle, ont choisi l’Est ; alors que le Maroc et la Jordanie, les deux exceptions du printemps arabe, ont opté pour l’Ouest sans rompre les ponts avec l’Est. Feu sa majesté le Roi Hassen II, à l’époque, justifiait cette ouverture par le biais de cette expression sublime: « il y a un minimum de culture dans ce choix ».

 

 

Habib Hamedi

Ingénieur d’Etat