Un peu moins de deux semaines du lancement de la nouvelle monnaie prévu au début du mois de janvier 2018, quasiment tous les prix des produits commerciaux ont augmenté. Parfois de plusieurs dizaines voire centaines d’ouguiyas. Au marché noir des devises, l’Euro et le Dollar sont depuis l’annonce de la démonétisation passés respectivement de 400 à 435 UM et de 335 à 365 UM à l’achat. Les gros commerçants seraient dans une perspective ultime de changer le maximum de leurs ouguiyas en Euros ou en Dollars pour se prémunir contre l’obligation d’avoir à les changer on ne sait contre quelle garantie à la BCM puisque parmi les modalités retenues il faut obligatoirement ouvrir un compte pour toute somme dépassant les 200.000 UM. Du côté du marché, les commerçants n’ont même pas cherché à comprendre alignant systématiquement leurs marchandises pourtant payées aux anciens quotas des devises aux nouveaux prix de celles-ci. A titre d’exemple la tonne de fer à béton qui coûtait 30500 UM se vend maintenant à 36.000 UM affichant une augmentation unitaire de 6000 UM. La tonne de ciment qui coûtait jusque là 45.000 UM passe à 48.000 UM. Des rumeurs persistantes parlent d’une imminente augmentation du prix du carburant. Le loyer a commencé aussi à augmenter dans la perspective de la démonétisation annoncée. Tout cela dans une passivité totale des autorités qui laissent les commerçants  fixer les prix qu’ils veulent. Le peuple étant comme toujours le dindon d’une farce d’une nouvelle aventure dont ni les acteurs ni les cobayes ne savent véritablement où cela va conduire une économie nationale déjà soumise à rude épreuve.