Des organisations de droits humains réclament la libération des détenus de Kaédi

1 December, 2017 - 14:51

Plusieurs organisations de droits humains, des formations politiques et des personnalités indépendantes réclament la libération immédiate et sans conditions des cinq membres des collectifs des veuves et des orphelins, détenus depuis le 28 novembre dernier, à Kaédi. Les autorités mauritaniennes doivent libérer immédiatement et sans conditions cinq défenseurs des droits humains, membres de collectifs
de veuves et d’orphelins, arrêtés lors de la célébration de l’anniversaire de l’indépendance du pays, a déclaré Amnesty International . Mmes Maimouna Sy, secrétaire générale du collectif des veuves du passif humanitaire, Aïssata Alassane Diallo et Salamata Demba Gaye, membres du collectif des Veuves ainsi que  Moussa Farba et Gueye Mamadou, membres du Collectif des Orphelins des Victimes Civiles et Militaires (COVICIM) ont été arrêtés après avoir  brandi des banderoles et distribué des tracts appelant à l’ouverture d’enquêtes et de poursuites pénales à l’encontre de personnes qu’ils accusent d’être responsables des exécutions extrajudiciaires commises entre 1989 et 1991, lors des festivités du 57eme anniversaire de l’indépendance délocalisé cette année à Kaédi. Des individus en civil sont alors intervenus pour mettre fin à leurs activités et arrêter 15 personnes, dont 10 qui ont été libérées le jour même. Plusieurs d’entre elles ont reçu des coups au moment de leur arrestation, rapportent plusieurs témoins.
Différentes personnalités ont tenu à alerter les autorités sur la précarité des détenus et l’absence de toute assistance judiciaire. Agée de 67 ans, Maimouna Sy dont l’époux a été tué dans la localité d’Inal, le 28 novembre 1990 souffre de diabète et d’hypertension. Pour Amnesty International, “ces veuves et orphelins n’ont fait que demander justice pour leurs maris et leurs pères en engageant des actions pacifiques pour faire entendre leurs voix. Ils n'auraient jamais dû être arrêtés. Ils doivent être libérés immédiatement et sans conditions”.“ L’arrestation et la détention arbitraire de ces activistes constituent un rude coup porté à la liberté de manifestation pacifique et d’expression en Mauritanie et une manœuvre d’intimidation visant à réduire les défenseurs des droits humains au silence”, a déclaré François Patuel, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International. « Ces veuves et orphelins n’ont fait que demander justice pour leurs maris et leurs pères en engageant des actions pacifiques pour faire entendre leurs voix. Ils n'auraient jamais dû être arrêtés. Ils doivent être libérés immédiatement et sans conditions. »
Le mouvement Touche pas à Ma Nationalité (TPMN) a joint sa voix, en tenant un sit-in  jeudi (30 novembre),à Nouakchott pour réclamer la libération de cinq manifestants arrêtés lors de la célébration de l’anniversaire de l’indépendance du pays. Le collectif a réitéré son soutien aux personnes détenues et dénoncé la brutalité des forces de l’ordre, lors de l’interpellation des membres des deux collectifs.
L'Organisation des Femmes de la Réforme du Parti le Rassemblement National pour la Réforme et le Développement (Tawassoul) a condamné avec la plus grande fermeté la répression et la maltraitance des veuves et des orphelins des douloureux événements d'Inal. Elle exige la libération des personnes arrêtées . L'Organisation  des Femmes  renouvelle enfin la réclamation faite par le Parti Tawassoul et d'autres forces nationales de la nécessité d'une solution nationale globale, juste et définitive pour les dossiers du passif humanitaire, y compris le dossier douloureux d'Inal, une solution qui assure la justice et ouvre la porte pour une réconciliation nationale globale.