Kaédi : Des membres des collectifs des veuves et des orphelins toujours aux mains de la police

30 November, 2017 - 09:45

Cinq membres des collectifs des veuves et des orphelins des événements de 89-90, arrêtés par des forces de l’ordre en civil, mardi 28 novembre, à Kaédi au moment où ils tentaient d’exhiber des banderoles, lors des festivités du 57eme anniversaire de l’indépendance, réclamant justice pour les exécutions extrajudiciaires lors des années de plomb, sont  toujours détenus au commissariat de police de Kaédi.
C’est juste en brandissant leurs banderoles et distribuant de façon pacifique une déclaration qui résume leur position et surtout leurs inquiétudes face au traitement inhumain et sans dignité aucune réservé au dossier des massacres, et rappelant leurs attachements à un règlement juste et digne en respect des quatre devoirs de vérité, de justice, de mémoire et de réparation, que ces veuves et Orphelins ont été pris d’assaut par les forces de la police et de gendarmerie à coups de matraques et de pieds, et en les roulant par terre, informe le comité de solidarité avec les victimes des violations des droits Humains (CSVVDH).
Mmes Maimouna Alpha Sy, Sécrétaire général du collectif des Veuves, Aïssata Alassane Diallo, Salamata Demba Gaye, membres du collectif des Veuves, Moussa Farba et Gueye Mamadou, membres du Collectif des Orphelins des Victimes Civiles et Militaires (COVICIM) «étaient à Kaédi pour exprimer leur indignation face à ce qu’ils considèrent comme provocation à l’égard de la mémoire des leurs assassinés au cours de la soirée du 27 Novembre 1990 à INAL pour célébrer le 28 novembre fête de l’indépendance de la Mauritanie », a fait savoir le CSVVDH présidé par Mme Sy Lalla Aïché .
Cette fête, qui aurait dû être un moment de joie et de festivités pour tous les mauritaniens est malheureusement, déplore le CSVVDH, devenue une journée de deuil et de recueillement pour les familles des 28 Militaires Noirs assassinés par leurs frères d’armes pour « célébrer » la fête de l’indépendance du pays.
C’était pour les membres de ces collectifs, poursuit la déclaration du CSVVDH,  une façon de protester contre le sort qui leur est réservé face à l’obstination des pouvoirs publics dans leur position de forcer l’oubli et le pardon du Génocide dont ont été victimes leurs maris,bpères et frères durant les événements de 89-90. « Monsieur le Président doit penser un moment à toutes ces victimes et à leurs ayants droit, aux préjudices qu’ils ont subis et trouver une solution concertée avec elles. Elles ne doivent pas être humiliées, leur dignité doit être respectée en tant que porteuses de droits», ajoute la déclaration.
Réitérant  son soutien aux collectifs des Veuves et Orphelins dans leur combat pour les droits de vérité, de justice, de mémoire et de réparation juste et digne, le CSVVDH exige la libération sans conditions des détenus ; la fin de la répression qui s’abat sur les mauritaniens qui expriment leurs points de vue de façon pacifique. Et la cessation de l’impunité dans le pays.