IRA accuse le régime de Ould Abdel Aziz «d'apartheid»

16 September, 2014 - 11:28

Le mouvement abolitionniste IRA -Mauritanie n'y est pas allée de main morte face à ce qu'il appelle le «racisme d'État qui semble se confirmer comme système de gouvernance », depuis la formation du nouveau gouvernement et les nominations qui s'en sont suivis notamment au sein de la primature. En conférence de presse, ce lundi (15 septembre), les dirigeants de l'organisation ont décoché des flèches empoissonnées à l'encontre du Chef de l'État et des membres de son gouvernement, coupables à leurs yeux, de discrimination à l'encontre des harratines et des négro-mauritaniens.

L'ancien directeur de campagne du candidat Biram, Diop Amadou Tidjane a déploré la "continuité de la politique exclusioniste du régime et ses projets déviationnistes d'épuration des communautés noires de l'appareil étatique avec l'arabisation en vue de l'administration."

Dénonçant le calvaire subi par les populations de Niabina, lors de la disparition mystérieuse d'un jeune berger maure, Diop a martelé qu'en dépit des brimades et l'état de siège dans la Vallée, il n'est pas possible de rééditer les sombres évènements de 1989 marquées par des déportations massives de populations noires et des exactions dans la Vallée.

Prenant la parole, Biram Dah Abeïd a précisé qu'à IRA, "nous représentons un courant important qui ne cesse de se développer en Mauritanie. C'est le courant qui est sur le terrain au coté des humbles, des opprimés et des laissés pour compte agissant avec la rigueur morale et force abnégation, refusant la corruption et la compromission. Notre courant appelle au devoir suprême: le changement total, la subversion sociale et politique des critères basés sur l'oppression, le racisme, la domination ethnique". Faisant l'amer constat de l'existence de l'apartheid en Mauritanie, d'une discrimination raciale orchestrée par l'État, Biram martèle n'éprouver aucune considération pour les prétendus oulémas ou criminels:«  Ceux qui dirigent l'État, les corporations traditionnelles tribus ou sectes religieuses assènent des discours bâtis sur la négation des droits de l'homme, l'égalité du genre humain. L'ancien candidat à la présidentielle de juin dernier a particulièrement chargé Ahmed Ould Ehl Daoud, le ministre des affaires islamiques et de l'enseignement originel qualifié de « bandit de grand chemin », de « repris de justice » , suite à une plainte à son encontre en 2009 auprès de la brigade mixte de la gendarmerie pour «  falsification ». Le dirigeant abolitionniste a pointé un doigt accusateur sur les promotions de l'École Nationale d'Administration, de Journalisme et de Magistrature (ENAJM) et des écoles militaires marquées par une récurrente exclusion des franges des communautés nationales

Qualifiant le récent forum scientifique organisée sur la contribution du ministère des affaires islamiques et de l'enseignement originel sur l'éradication des séquelles de l'esclavage de « théâtre », Biram a laissé entendre qu'il faut « changer les choses par le sacrifice en donnant de sa vie, en envoyant des centaines de personnes en prison. Je serai le premier martyr(...) Pour relever le défi, il ne faut pas se confiner dans la peur et la résignation », a-t-il soutenu non sans souligner que « IRA va se battre pour faire échouer toutes les tentatives du régime visant à exclure les communautés nationales ».

C'est dans cette optique que IRA , annoncent ses dirigeants, va se renforcer en militants dévoués afin de procéder à la chute du régime.