A Kantaki, Jazuka, Rasshmar et autres fantômes…

8 November, 2017 - 06:39

Sur Cridem et divers forums, des anonymes m’attaquent souvent. Toujours aussi prompts à défendre Ould Abdel Aziz qu’aux premiers jours de la Rectification – une erreur dont ils pourraient s’honorer, en en revendiquant le droit – ils ont, malheureusement pour eux, également gardé cette pleutrerie d’évoluer masqués. Aveu implicite de leur honte à assumer des « idées » dictées par leurs commanditaires et/ou précaution en vue de « l’après-Aziz », la survivance de cet archaïsme révèle combien la dissimulation demeure une des tares les plus obsédantes de notre culture. En se préservant la possibilité d’un double-jeu, ces flagorneurs pensent, peut-être, garder en main toutes les cartes. Alors qu’ils ne font, en réalité, que se les brouiller. S’en gommer le sens, y devenir fantômes… Ce qui leur reste d’esprit – s’il leur en reste – ne sait plus, n’ose plus lire la réalité. Ce n’est donc pas en ce qu’ils m’agressent qu’ils sont condamnables mais en ce qu’ils se dénient leur propre liberté d’expression et, partant, l’essence même de la démocratie.

Il y a neuf ans, presque jour pour jour, le 11 Novembre 2008 très exactement, je leur rappelais, en ces mêmes colonnes, que le « pouvoir du peuple » – demo-cratia, en grec – c’est, précisément, le débat. Libre, ouvert, éventuellement contradictoire. De mon point de vue, de là où je me situe, voici ce que je vois, voici ce que je pense. C’est, évidemment, une vision relative et j’en suis d’autant plus intimement persuadé que je suis croyant en l’Absolu, Un, Unique et Enjeu suprême. Aussi fais-je appel à ton point de vue qui, même radicalement opposé au mien, même si je le combats, va nous enrichir tous. Nous approcher, tous ensemble, de l’inaccessible Vérité totale.

C’est cet hymne à la diversité, cette foi en ce que Dieu nous a créés relatifs au dessein de nous enrichir mutuellement, que Le Calame entend, chaque semaine, exalter. Kantaki, Jazuka, Rasshmar et consorts, Ould Abdel Aziz ou Ould Bouamatou, venez vous y dire ! Signez vos articles, publiez vos photos, racontez votre parcours, vos angoisses, vos complexes, vos envolées, vos espoirs : les vôtres, ceux qui vous font ce que vous êtes, vous-mêmes et pas votre voisin ni votre voisine. En vous écrivant, vous vous lisez : vous écrivez et lisez le Réel. C’est au prix de ce courage que la Mauritanie y avancera. Y avance, en dépit des survivances archaïques. Et, certes, si nous avons pris le parti de privilégier, d’abord, la parole de ceux qui n’y ont que peu ou prou droit – l’opposition, notamment – nous savons, nous, au Calame, ce que signifient « peuple » et « Nation » : un effort commun à se reconnaître chacun, à s’accepter tous. En pleine clarté d’esprit.

Ahmed ould Cheikh