Faits divers… Faits divers… Faits divers…

14 September, 2017 - 01:28

Viol d’une fillette de trois ans

Comme nous l’avons déjà souligné, à maintes reprises, Dar El Beïdha est classée zone rouge, par les observateurs. Ce qui veut dire qu’en ces quartiers éloignés, la délinquance est élevée. Des bandes de malfaiteurs y font la loi, dès le coucher du soleil. Des dizaines de crimes y ont été perpétrés, au cours des derniers mois. On croyait le comble de l’horreur atteint, avec le meurtre de Sidi ould Yebba. Le cadavre de ce transporteur de soixante ans fut découvert dans sa maison où il dormait seul. Son meurtrier, lui, s’en était allé tranquillement proposer le véhicule  du défunt à la vente. Heureusement, des gens reconnurent le véhicule et suspectèrent immédiatement un mauvais coup. L’assassin fut arrêté devant la bourse de voitures où il était venu exposer son butin…

Mais, au cours de la nuit précédant la fête d’El Adha, le plus horrible a été perpétré à Dar El Beïdha. Une pauvre dame, divorcée, qui vit, avec ses trois enfants, dans une cabane, se réveille au milieu de la nuit, pour constater, effarée, que sa fillette M’barka, âgée de trois ans, n’est plus à ses côtés. Elle la cherche, en vain, aux quatre coins de la masure. Elle réveille alors ses deux autres enfants qui entament les recherches avec elle. On finit par découvrir le petit corps gisant, sur un tas d’ordures avoisinant. Inconsciente, la pauvre fillette saigne beaucoup du bas-ventre. Une fois à l’hôpital, on a confirmation de l’horreur : elle a été victime du plus cruel viol. La police ouvre aussitôt une enquête et embarque, deux jours plus tard, un suspect déjà accusé de viol de mineures. Alibi ou absence de preuves, il est relâché quelques heures plus tard, malgré ses  antécédents. Une source proche de l’enquête affirme qu’une haute personnalité intervient toujours pour le faire relâcher. Quant à la petite victime, elle continue, elle, à souffrir en silence.

 

Un voleur de voitures pris au piège

Le vol de voitures est devenu plus qu’habituel à Nouakchott. Plusieurs véhicules sont ainsi dérobés chaque vingt-quatre heures. Durant les jours qui ont précédé cette fête, leur nombre a doublé, voire triplé. Au quartier qui jouxte le commissariat de police Arafat 2, habite le propriétaire d’une Mercedes 190. Ce dernier a l’habitude de garer son véhicule la nuit en face de chez lui. Pour parer au vol, il cadenasse toujours son embrayage et son volant grâce à une chaîne spécialement conçue.

Il y a quelques jours, vers trois heures du matin, notre ami est réveillé, en sursaut, par le bruit du moteur de sa Mercedes. Il ouvre aussitôt la fenêtre et interpelle : «Qui va là ? ». Affolé, le voleur, qui n’a pas pu embrayer, à cause de la chaîne de sécurité, essaie de sortir par la portière gauche. Mais elle ne peut s’ouvrir de l’intérieur ! Il essaie celle de droite, sans plus de succès, alors qu’accourent le propriétaire du véhicule et des voisins. Une minute de plus coincé dans la Mercedes, et le lascar est fait comme un rat ! Sans plus d’autre choix, il casse, d’un violent coup de tête, la vitre de la portière, s’extirpe du véhicule, prend ses jambes à son cou, saignant comme un mouton, et disparaît. « Laissons-le courir, il est déjà bien puni », s’est exclamé le propriétaire, heureux de retrouver son bien dont il n’aura qu’à remplacer la vitre cassée.

 

Deux délinquants se bagarrent

Une violente bagarre a eu lieu au quartier Neteg d’El Mina, la semaine passée, vers deux heures du matin, dans un coin sombre. Fraîchement sorti de bagne, un dangereux bandit entendait régler un vieux compte avec son ancien complice. Chaude, la discussion tourne très vite en rixe. Poignards et machettes sont tirés. Bilan de cette bagarre que personne n’a pu interrompre : grièvement blessés, les deux récidivistes sont évacués au CHN puis, après quelques jours de soins, au commissariat El Mina 1, avant déferrement…retour à la case prison. Les bons comptes font les bons amis ; quant aux mauvais, c’est bien le malheur des imbéciles…

 

La villa clandestine

Sebkha est divisée en plusieurs quartiers : le vieux Cinquième, les jardins, Sebkha-plage, El Basra et El Kouva. C’est dans ces quartiers que se trouve le fameux marché «Tieb-tieb », un nid de malfaiteurs de tous genres. Ces zones pullulent d’étrangers, surtout de ressortissants des pays africains sud-sahariens. Le fameux soum-soum y est distribué à gogo. Toutes les filières qui distillent et livrent cet alcool s’y trouvent. La plupart des cartels d’immigration clandestine y ont élu domicile. Conséquence de ces ghettos, la majeure partie des délinquants de Sebkha sont des étrangers. Le cas du rastaman guinéen qui sema la terreur, en 2011, est encore dans les mémoires. Ce braqueur et cambrioleur était un ingénieur qui voulait émigrer en Europe…

En général, les candidats à l’émigration passent par ce qu’on appelle la villa clandestine. Il s’agit d’une maison dont l’emplacement n’est connu que de quelques rares personnes dans les réseaux d’émigration clandestine. Tous les sans-papiers importants transitent par cette villa, avant d’être conduits vers leur destination finale. Par exemple, les deux nigérians qui avaient assassiné un couple de touriste italiens, à M’bour (Sénégal) en 2010, passèrent quelques jours dans cette villa inconnue. Une info permit à la police mauritanienne de les arrêter, sans que la connaissance de la situation de la villa spéciale soit de plus grande utilité, car celle-là change toujours de place. Des policiers ont parfois découvert son emplacement, grâce à un indic dans la filière, mais ont toujours préféré utiliser l’information à  des fins plus subtiles que l’intervention directe. Entre 2006 et 2008, les agents de recherche de Sebkha 1 convinrent ainsi, avec quelques membres de ces réseaux, de les informer de tout clandestin passant par ce gîte d’étape. Si l’individu entretenait un lien avec le terrorisme, menaçait la sécurité de l’Etat ou s’il était recherché pour crime de sang, dans un pays limitrophe, on le filait et l’arrêtait, hors de la villa. Sinon, on fermait les yeux. Mais la villa n’est plus du tout connue, depuis au moins deux ans, des services policiers. Les sans-papiers et autres clandestins y transitent, incognito, avant de quitter le pays, sans autres problèmes que ceux liés à l’aventure...

Mosy