Leçons d’Afrique

6 September, 2017 - 16:05

Comme chez nous, le président malien Ibrahim Boubacar Keita voulait procéder à des amendements constitutionnels. Comme chez nous, le peuple malien dans sa majorité a exprimé ses réserves voire son opposition catégorique à ces amendements. Comme chez nous, en réaction à cela, plusieurs marches de contestation ont été organisées par l’opposition. Finalement, sans aucun complexe ni animosité, le président IBK décide dans un discours adressé à la nation de renoncer à ces changements constitutionnels préférant conserver l’unité et la cohésion de son peuple. De l’autre côté, au Kenya, les sept juges chargés de valider les résultats de la présidentielle décident, après avoir eu la preuve formelle de grandes fraudes électorales (comme chez nous), de rejeter tout simplement la victoire proclamée du président sortant et de recommander à la commission électorale de refaire le scrutin dans un délai de soixante jours. Ni au Mali ni au Kenya, le ciel n’est tombé sur la terre. La vie a continué normalement. IBK est sorti grandi de cette épreuve. Les sept juges kenyans ont administré une leçon de courage et d’abnégation aux autres cours et conseils constitutionnels de l’Afrique. Et comme le disait l’ancien président des Etats Unis, Barak Obama, l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais d’institutions fortes.