22. 27 Août 2005 & 26. 28 Août 2008:

24 August, 2017 - 09:36

Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya s’exile à Doha et la transition démocratique s’organise consensuellement & Les partis ayant «compris» le putsch s’opposent désormais faute d’engagements démocratiques de la junte, mais les opposants – d’origine ou de réflexion – récusent toutes sanctions et toutes immixtions étrangères

C’est la mémoire d’une nation qui lui permet de se projeter dans l’avenir et de surmonter le présent, si celui-ci lui est hostile. Je continue donc d’étudier la période ayant permis la tentative démocratique (à compter du 3 Juin 2005) et ce qu’en a fait le coup du 6 Août 2008. Ma source principale est l’Agence France Presse, bureau de Nouakchott, puisque dans la semaine du putsch, les dépêches lui étant antérieures, sont devenues inaccessibles, à partir du site de l’Agence Mauritanienne d’Information. Néanmoins, la mémoire que donne l’Agence sur les motivations du putsch est utile pour juger celui-ci et les comportements qu’il a inspirés : ce sont ses premières dépêches [i].Toutes celles comprises entre le 2 Janvier 2001[ii]  et le milieu de matinée du 6 Août 2008 sont devenues inaccessibles dès la mi-août.  BFF

 

 

 

 

Le 22 Août 2005, à l’aube, l’ex-président Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya atterrit à Doha [iii]. Le Qatar a accordé l’asile politique [iv] à l’un des putschistes du 10 Juillet 1978, ancien aide-de-camp du président Moktar Ould Daddah, parvenu au pouvoir en renversant un de ses compagnons militaires, le 12 Décembre 1984 et s’y étant ensuite maintenu pendant plus de vingt ans, moyennant des élections présidentielles, chaque fois contestées, depuis le 24 Janvier 1992. Dès le lendemain, le Conseil permanent de la francophonie, réuni à Paris, décide «  la suspension à titre provisoire de la coopération multilatérale francophone, à l’exception des programmes bénéficiant directement aux populations civiles et de ceux qui peuvent concourir au rétablissement de la démocratie » [v]. La condamnation de l’intervention militaire du 3 Août est maintenu, mais il est constaté que «  cette prise du pouvoir s’est déroulée sans effusion de sang, que le changement survenu semble bénéficier à ce stade du soutien de la part des forces politiques mauritanienne et de la société civile ». L’Organisation internationale de la Francophonie demande donc aux « nouvelles autorités », le Conseil militaire pour la justice et la démocratie, que préside le colonel Ely Ould Mohamed Vall – que Dieu ait son âme – « de préciser le calendrier et les modalités de retour à une vie constitutionnelle véritablement démocratique » et de garantir les droits des détenus politiques et des réfugiés. Question en suspens depuis près de vingt ans…

 

Ces deux demandes sont aussitôt satisfaites, d’autant qu’elles figurent dans les engagements publiées par la junte dès sa prise de pouvoir.

 

Le 27 Août, selon l’Agence mauritanienne d’information (A.M.I.), « le ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération introduit une requête auprès des Nations Unies pour un appui aux observateurs internationaux invités par le gouvernement mauritanien et une assistance technique et logistique en matière électorale… en vue de l’organisation d’un referendum constitutionnel prévu au plus tard en juillet 2006 et d’élections présidentielle et législatives qui doivent se tenir avant le 3 août 2007 », c’est-à-dire d’ici le second anniversaire du renversement de l’ancienne dictature [vi].

 

Le même jour, le nouveau Premier ministre, Sidi Mohamed Ould Boubacar, inaugure les travaux de trois comités interministériels destinés à organiser la période de transition ; ils ont été mis en place le 17 Août. Le premier est « chargé du processus de transition démocratique » et va traiter du referendum constitutionnel et des prochaines élections. « La création d’une Commission nationale électorale indépendante (C.E.N.I.), un agenda des élections et des mesures pratiques pour la révision des listes électorales » lui sont demandés. Cinq ministres le composent coordonnés par Habib Ould Hemet, ministre secrétaire général de la présidence du C.M.J.D. Le second comité travaillera sur la réforme de la justice et le troisième sur la « bonne gouvernance ». Le Premier ministre précise : « Votre mandat consiste à proposer les mesures appropriées pour permettre un bon déroulement du processus de transition et en assurer le suivi en concertation avec l’ensemble des partis politiques et des organisations de la société civile reconnus officiellement ou qui pourraient l’être. Vous devrez aussi proposer toutes les mesures pouvant garantir la transparence et la crédibilité des différents scrutins » [vii]. La concertation sera effective et longtemps sans défaut : ce seront d’abord les journées et ateliers se déroulant à Nouakchott du 25 au 29 Octobre. Elles consacreront aussi l’inéligibilité des membres de la junte et du gouvernement que celle-ci a nommés à son avènement.

 

Dans cette ambiance toute nouvelle, l’amnistie générale pour les Mauritaniens condamnés pour crimes et délits politiques est proclamée le 2 Septembre, et trente-deux condamnés, pour la plupart des anciens militaires, sont libérés. Parmi eux l’ex-commandant Saleh Ould Hannena et le capitaine Abderrahmane Ould Minni, sous les acclamations de plusieurs centaines de personnes [viii] : ils avaient tenté les 8 et 9 Juin 2003 ce qu’ont réussi les putschistes du 3 Août 2005. Le 7 Août, une vingtaine d’islamistes dont Mohamed El Hacen Ould Dedaw, avaient été déjà élargis. Le 11 Septembre est annoncé le retour au pays de plus de deux cent opposants au régime déchu du colonel Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya, dont Mohamed Ould Cheikhna, chef du commandement militaire des Cavaliers du changement, et Abdel Nasser Ould Yessa, un des porte-paroles du mouvement clandestin Conscience et Résistance : c’est l’homme d’affaires, hostile au président renversé, qui organise ce vol de retour [ix]. Ahmedou Ould Wadiaa, porte-parole des islamistes réunis dans le Forum pour la réforme et la démocratie est de retour de Bruxelles.

 

Sans précédent depuis la période de fondation et ses très grands moments, incarnés par le président Moktar Ould Daddah et ses co-équipiers permanents et successifs ainsi que les jeunes générations ralliées à mesure, c’est une ère consensuelle qui vient de s’ouvrir.

 

 

***************************************

 

Le 26 Août 2008, trois des quatre partis qui, dans la journée [x] du renversement du président légitime, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi par le chef de la garde présidentielle et de l’état-major particulier, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, avaient déclaré comprendre le coup militaire, déclarent qu’ils ne participeront pas au gouvernement en gestation [xi]. Les représentants du Rassemblement des forces démocratiques (R.F.D. 17 députés), de l’Alliance pour la démocratie-Mouvement pour la rénovation (A.J.D.-M.R.) et le Mouvement pour la démocratie directe (M.D.D.) assurent n’avoir pas obtenu satisfaction sur « deux points fondamentaux » parmi les 35 présentés au Haut Conseil d’Etat : « sur la non-participation des militaires à l’élection présidentielle, le général a affirmé que rien n’a été décidé à ce sujet. Sur la durée de la transition, le général nous a dit que c’est le gouvernement qui sera formé qui engagera les consultations nécessaires pour arrêter une durée. Ces réponses ne sont pas suffisantes pour nous engager dans le futur gouvernement. » [xii]. C’est Ibrahima Sarr [xiii] qui parle ainsi, mais en présence d’Ahmed Ould Daddah et d’Amar Ould Rabih. Ces trois partis forment désormais « l’institution de l’opposition démocratique », continuant donc ensemble de jouer le rôle qui avait été dévolu au candidat malheureux du scrutin présidentiel du 25 Mars 2007. Seul, le Parti de l’union mauritanienne pour le changement (P.M.U.C.-Hatem) conduit par Saleh Ould Hannena [xiv] devrait participer au gouvernement des putschistes. Tous les quatre avant la « rectification » étaient dans l’opposition au président Sid Mohamed Ould Cheikh Abdallahi et à son gouvernement formé par Yahya Ould Ahmed Waghf. 

 

« Opposant historique » à l’exercice du pouvoir par les militaires, Ahmed Ould Daddah précise à Radio France Internationale : « nous ne voulons pas nous associer à une action qui n’a pas le soutien de la communauté internationale. Nous pensons que la Mauritanie a besoin de tout, sauf d’être aujourd’hui sous embargo avec la communauté internationale. » [xv]. La veille, il avait le premier énoncé son refus de participer au gouvernement que tente de former Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, faute de garantie sur « l’inéligibilité à la prochaine élection présidentielle de tout membre des forces armées ».

 

Or, des sanctions continuent d’être adoptées contre la junte. Dès le surlendemain du putsch, l’Union africaine avait donné le mouvement, suivi par les Etats-Unis et la France. Le 26 Août, c’est l’Organisation internationale de la Francophonie (O.I.F.). Le représentant spécial des Nations Unies en Afrique de l’Ouest, Saïd Djinnit rencontre de nouveau le chef de la junte : « j’ai fait part de ce qui est à envisager pour le retour à l’ordre constitutionnel, conformément à ce qui est demandé par le Conseil de sécurité et la communauté internationale » [xvi]. Le Conseil, la semaine précédente, a condamné «  le renversement des autorités démocratiquement élues de la Mauritanie par l’armée mauritanienne » et exigé «  la libération immédiate du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi et le rétablissement immédiat des institutions légitimes, constitutionnelles et démocratiques ». A la suite de Saïd Djinnit, Jean Ping, le président de la Commission de l’Union africaine, participe à un « dîner-discussion » au palais présidentiel avec le général Mohamed Ould Abdel Aziz puis, selon son exigence expresse, rencontre le président légitime, gardé à vue au palais des congrès [xvii]. Saïd Djinitt quitte Nouakchott, le 27, après un troisième entretien avec le putschiste, mais sans faire davantage de déclaration [xviii].

 

La situation est donc bloquée du côté de la junte, elle l’est aussi du côté des légitimistes. Le Front national de défense de la démocratie (F.N.D.D.), coordination de cinq partis créée dans les heures suivant le coup militaire, publie – le 28 – un document de 24 pages réfutant les arguments des parlementaires qui soutiennent la « rectification ». C’est une analyse des positions et événements depuis le précédent coup militaire – celui qui le 3 Août 2005 avait mis fin à plus de vingt ans de dictature du colonel Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya. C’est de mauvais gré que la junte d’alors a dû tenir son engagement initial de ne présenter aucun de ses membres à l’élection présidentielle de 2007 et surtout de ne pas se maintenir au pouvoir. Elle a donc « créé un mouvement des indépendants pour en faire une force de manœuvre parlementaire ». Les putschistes de maintenant se sont d’abord assurés le contrôle de l’armée avant d’entreprendre « le processus de déstabilisation du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi en s’appuyant sur un groupe de députés qui leur sont affiliés… Les officiers conspirateurs ont actionné les parlementaires… les ont poussé à susciter une série de crises créées de toutes pièces ». Face à la coordination de 41 des 59 partis politiques mauritaniens pour le soutien au coup d’Etat, le F.N.D.D. appelle donc à « un sursaut national… Il s’agira de ne pas reconnaître la junte ni son gouvernement. L’objectif est d’étouffer complètement la junte » [xix].

 

Mais les légitimistes se prononcent contre les sanctions imposées à la Mauritanie et déclarent privilégier « une solution mauritanienne ». Boydiel Ould Houmeid, vice-président du P.N.D.D.-A.D.I.L. le mouvement constitué à l’automne précédent pour organiser au Parlement la majorité censément présidentielle, affirme : «  Dans notre combat pacifique, nous avons le soutien de la communauté internationale tout entière, parce que notre cause est juste, mais nous privilégions une solution mauritanienne, car toute autre situation, assortie de sanctions de quelque nature que ce soit, aurait des répercussions négatives sur les conditions de vie du peuple mauritanien » [xx]. En présence des responsables des autres partis du Front, il indique aux médias que « nous sommes disposés à envisager toute issue qui préserve les intérêts de la Mauritanie, qui sauvegarde sa cohésion et son unité nationale et qui garantit le retour à l’ordre constitutionnel issu de la transition achevée en avril 2007 ». Ils sont suivis par un putschiste des premiers coups, devenu un temps chef de l’Etat, le lieutenant-colonel Mohamed Khouna Ould Haïdalla [xxi]. Lui aussi appelle à « un véritable sursaut patriotique maintenant que la France, l’Union européenne et les Etats-Unis [xxii] ont pris position contre cette rectification ». Mais c’est pour soutenir la « rectification » : « cette prise de position étrangère contre notre armée est une ingérence flagrante dans nos affaires intérieures dont le traitement relève des Mauritaniens. Je vous invite à serrer vos rangs autour du Haut Conseil dEtat, de nos forces armées, de tous les parlementaires qui sont à l’origine de cette rectification » [xxiii]. Mohamed Khouna Ould Haïdalla avait soutenu Ahmed Ould Daddah au second tour de l’élection de 2007.

 

Le F.N.D.D. précise donc ce que doit être la pression de la communauté internationale [xxiv] et appelle à « davantage de pressions sous toutes leurs formes pour mettre fin dans les délais les plus brefs au coup d’Etat afin de mettre un terme rapide à l’épreuve que subit notre peuple. Certes nous avons estimé nécessaire une solution à la mauritanienne, mais nous avons jugé que celle-ci doit avoir lieu le plus rapidement possible pour éviter au peuple les conséquences difficiles des sanctions imposées par la communauté internationale ». Relayant Boydiel Ould Houmeid,  Mohamed Ould Mouloud, président de l’U.F.P. ajoute que les sanctions de la communauté internationale « sont laissées à sa seule initiative » et, le premier, énonce les conditions d’une « sortie de crise ». « Les militaires doivent se rendre compte à l’évidence qu’ils ont commis un acte irréfléchi, rendre le pouvoir au président légitime et ainsi permettre une solution à la mauritanienne. Personne ne peut négocier une solution nationale à la crise à la place du président lui-même, mais une fois qu’il sera libéré, toutes les forces politiques peuvent se retrouver pour des négociations devant conduire à une solution définitive » [xxv].

 

C’est seulement de source africaine – la Commission de l’Union africaine – qu‘est notée le 30 Août, l’engagement du général Mohamed Ould Aziz auprès de Jean Ping «  concernant la libération du président » [xxvi]… Tout le flou et chacun des aléas et retournements de la négociation qui ne sera menée qu’à Dakar et neuf mois plus tard, sont déjà en germe.

 

  Ould Kaïge

 

 

 

 

[i] - l’Agence mauritanienne d’information A.M.I. donne ainsi les motivations du général Mohamed Ould Aziz

 

Mauritanie/ Politique
Le conseil d'Etat rend public son premier communiqué

 

Nouakchott, 06 août (AMI)- La Télévision de Mauritanie et Radio Mauritanie ont rendu public mercredi matin le communiqué suivant :

Le conseil d’Etat sous la présidence du général Mohamed Ould Abdel Aziz décrète que le décret de l’ancien président révoquant le chef d’Etat-major de l’armée nationale, le chef d’Etat major particulier du président de la République, le chef d’Etat-major de la gendarmerie nationale, et le chef d’Etat-major de la garde nationale, est nul et non avenu.

 

Mauritanie/Rectification
Vaste élan de soutien au mouvement rectificaif démocratique

 

Nouakchott, 6 août (AMI)- De nombreux segments de la classe politique, des initiatives populaires et courants d'opinion ont été unanimes à saluer la mise en place, ce 6 août 2008, d'un Conseil d'Etat en Mauritanie .

Les témoignages à ce sujet, recueillis par les médias, font état de la satisfaction des personnes interviewées pour l'avènement du Conseil d'Etat dont l'action est intervenue "pour sauver le processus démocratique et mettre fin au blocage qui affectait la vie politique, économique et sociale et déviait les institutions républicaines de la mission qui doit être la leur ".

Ces différents segments de la classe politique et de la société civile ont exprimé "leur ferme soutien au Conseil d'Etat dont l'avènement répond aux aspirations profondes du peuple mauritanien ".

Mauritanie/Parlement
Appui de parlementaires, de partis politiques et du peuple au conseil d'Etat

Nouakchott, 6 août (AMI)- Des parlementaires mauritaniens, réunis mercredi soir dans les locaux de l'assemblée nationale, ont exprimé  " leur appui au mouvement rectificatif mené par l'armée nationale, le 6 août 2008", appelant ce mouvement à s'investir " au profit de la démocratie, à renforcer l'action des institutions de l'Etat et à préserver la constitution ".

Les parlementaires ont appelé " le peuple mauritanien à se regrouper autour de l'institution parlementaire et des forces politiques vives visant le changement et la préservation de l'ordre public", se déclarant désolés de la situation à laquelle a abouti le pays du fait de la politique à l'improviste menée par le président déchu, politique marquée par le blocage de l'action des institutions constitutionnelles, l'exercice du pouvoir personnel, sans considération pour la majorité ou pour la méthode de concertation sur laquelle s'est fondée notre démocratie naissante ".

Les parlementaire ont, par ailleurs, annoncé qu'ils organiseront demain matin à 11 heures à Nouakchott une marche de soutien qui aura comme point de départ le point rond situé en face de l'aéroport pour se diriger vers l'hôtel Mercure, puis vers le palais présidentiel .

Par ailleurs, le Parti du rassemblement des forces démocratiques (RFD) dit avoir enregistré " le changement intervenu et a appelé toutes les forces politiques nationales et les personnes de bonne volonté à engager un dialogue national responsable, sincère et sérieux pour un retour rapide à une vie constitutionnelle normale, la préservation du pays contre tous les dérapages ou dangers qui menacent son unité nationale, les institutions de l'Etat et leur pérennité ".

De son côté, le comité de coordination de ce qui est connu sous le nom de
" groupe de défense de la démocratie" a salué "le sursaut national sincère mené aujourd'hui par les forces armées en mettant fin au régime de M. Sidi Mohamed ould Cheikh Abdallahi qui a dévié de la voie démocratique

Mauritanie/Politique
Le Haut Conseil d'Etat rend public un nouveau communiqué

Nouakchott, 7 août (AMI)-Le Haut Conseil d'Etat a annoncé, jeudi, dans un nouveau communiqué avoir mis fin aux pouvoirs du président de la République investi le 19 avril 2007 et sa volonté d'organiser des élections présidentielles libres et transparentes dans une période qui sera la plus courte possible .
 Voici le texte de ce communiqué: 

"Le Haut Conseil d'Etat issu des forces armées et de sécurité se compose ainsi qu'il suit :
Président: le général Mohamed Ould Abdel Aziz
Membres :
- Le général Mohamed ould Cheikh Mohamed Ahmed
- Le général Felix Negré
- Le colonel Ahmed Ould Bekrine
- Le colonel Mohamed ould Cheikh Ould El Hadi
- Le colonel Ghoulam ould Mahmoud
- Le colonel Mohamed Ould Meguet
- Le colonel Mohamed ould Mohamed Znagui
- Le colonel Dia Adama Oumar
- Le colonel Hanena Ould Sidi
- Le colonel Ahmedou Bemba Ould Baye .
Le Haut Conseil d'Etat a mis fin aux pouvoirs du Président de la république, investi le 19 Avril 2007 et prendra les dispositions qui s'imposent en vue de garantir la continuité de l'Etat. De même, il supervisera, en concertation avec les institutions, la classe politique et la société civile, la conduite d'élections présidentielles permettant de relancer le processus démocratique et de le refonder sur des bases pérennes
Ces élections qui seront organisées dans une période qui sera la plus courte possible seront libres et transparentes et permettront pour l'avenir un fonctionnement continu et harmonieux de l'ensemble des pouvoirs constitutionnels .

Le Haut Conseil d'Etat s'engage à respecter tous les traités et engagements internationaux et les conventions auxquels la Mauritanie a souscrit ".

Mauritanie/Conseil
Les populations de Nouakchott organisent une marche de soutien au Haut Conseil d'Etat

Nouakchott, 7 août (AMI)- Les populations de la ville de Nouakchott ont organisé jeudi une marche de soutien au Haut Conseil d'Etat .
Cette marche qui avait pour point de départ le point rond situé près de l'aéroport de Nouakchott a abouti au Palais présidentiel .

Là, les participants à la marche ont été accueillis par le général Mohamed Ould Abdel Aziz, président du Haut Conseil d'Etat, entouré des membres dudit conseil .
Prenant la parole devant les foules venues lui exprimer leur soutien, le président du Haut Conseil d'Etat a remercié les populations, au nom du Haut Conseil d'Etat, "pour cette marche à travers laquelle elles ont exprimé leurs intérêts aux affaires du pays ".
Il a ajouté que "le Haut Conseil d'Etat s'engage devant Allah et devant les populations à œuvrer pour trouver des solutions à tous les problèmes du pays et à faire prévaloir la justice et à en faire profiter tous les citoyens ".

Le Président du Haut Conseil d'Etat a précisé que " les forces armées et de sécurité resteront toujours aux côtés du peuple mauritanien pour redresser le processus démocratique dans le pays", soulignant que "ce sont les forces armées qui ont instauré la démocratie et qui l'ont préservées et qu'elles resteront fidèles à cela ".

"A propos de la question de la gestion, je voudrais vous assurez l'engagement du Conseil à œuvrer pour instaurer une gestion transparente des ressources du pays, reformer l'administration et l'organisation des fondements de l'Etat", a dit le général Mohamed ould Abdel Aziz .

Il a conclu son mot en disant: " Je vous renouvelle l'engagement du Haut Conseil d'Etat à rester à vos côtés pour le redressement du pays, l'instauration de la justice et la rectification du processus démocratique ".
 

Mauritanie / Rectification
Conférence débat sur les garanties concernant les droits de l'Homme et les libertés publiques
 
Nouakchott, 12 août (AMI) - L'initiative "le Courant de la réforme et du Changement" et les initiatives populaires ont organisé mardi soir à Nouakchott une conférence débat centrée sur les garanties que le Haut Conseil peut assurer en matière de droits de l'homme et de libertés publiques .

 M. Boonen Ould Sidi Ould Et hémine a, au nom de ce courant, indiqué que la raison véritable de l'intervention des militaires est le refus du pouvoir exécutif d'appliquer la constitution et de la considérer comme arbitre lorsqu'il y a eu divergence entre celui-ci et le pouvoir judiciaire et notamment son refus de tenir une session extraordinaire du parlement .

C'est ce refus qui a bloqué les institutions démocratiques et ouvert la voie
à toutes les éventualités .

 Il a expliqué que le mouvement de la rectification s'est engagé à respecter les libertés démocratiques et les droits de l'homme au cours de la période de transition actuelle .

En ce qui le concerne, M. Ahmed Baba Ould Ahmed Misé a, au nom de "l'initiative populaire" souligné que ce qui s'est produit le 6 août n'est pas un putsch contre la démocratie mais une rectification de parcours et une protection contre un coup porté contre elle au cours des dernières semaines. Il a enfin indiqué que "l'intérêt de nos partenaires est que la Mauritanie reste stable et sûre garantissant beaucoup d'intérêts communs ".

 

Mauritanie / Parlement
106 parlementaires mauritaniens déclarent leur soutien au mouvement de rectification

 

Nouakchott, 13 août 2008 (AMI)- 106 parlementaires mauritaniens ont déclaré leur soutien au mouvement de rectification du 6 août 2008, et ce à travers un communiqué lu, au cours d'une rencontre avec la presse, tenue par les  intéressés, mercredi soir, au siège de l'Assemblée nationale.

Voici le texte intégral de cette déclaration qui a été signée par 67 députés sur les 95 que compte l'assemblée nationale et par 39 sénateurs sur les 56 que compte le Sénat:
"Soucieux d'informer en toute objectivité l'opinion nationale et internationale sur les évènements qui se sont produits dans notre pays, le 6 Août 2008, ayant conduit nos Forces Armées et de Sécurité à prendre leurs responsabilités en opérant un mouvement de rectification;

Forts de la légitimité que nous tirons des dispositions pertinentes de l'article 2 de la Constitution qui édicte que: " la souveraineté appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants élus".

Nous, Parlementaires soussignés:
1. Rappelons le contexte de crise politique et institutionnelle aigue ayant abouti à l'obstruction systématique au fonctionnement de l'institution parlementaire par des pratiques anticonstitutionnelles de l'ex-Président de la République et de son Gouvernement;
2. Regrettons que toutes les démarches entreprises par les parlementaires et les personnes de bonne volonté n'ont pas pu atténuer l'entêtement de l'ancien Président qui n'écoutait que ses courtisans; 3. Déplorons l'instauration d'un système de Gouvernement fidèle à la politique de " diviser pour régner",  dont la dernière victime a été l'institution militaire, ayant failli conduire le pays vers des abîmes;
4. Prenons acte de la rectification visant le déblocage du fonctionnement normal des institutions constitutionnelles et soutenons le changement opéré dans l'intérêt du peuple mauritanien;
5. Invitons le Haut Conseil d'Etat à coopérer pleinement avec les institutions démocratiquement élues, au premier rang desquelles figure le Parlement.                         

Nous lançons un appel Pressant à la communauté internationale, aux forces vives et aux bonnes volontés pour soutenir les parlementaires dans leurs objectifs de préservation de la stabilité du pays et pour faire face aux défis de la démocratie et du développement".

 

Mauritanie / Rectification
L'association mauritanienne des journalistes professionnels salue la détermination du Haut Conseil d'Etat de préserver les libertés individuelles et collectives

 

Nouakchott, 13 août 2008 (AMI)- l'association mauritanienne des journalistes professionnels a salué le dernier alinéa de l'article 8 de l'ordonnance constitutionnelle du Haut Conseil d'Etat rendue publique le 11 août 2008 et dans lequel le conseil affirme que " les ordonnances prises en application du présent article ne peuvent en aucun cas porter atteinte aux libertés publiques et individuelles reconnues par la constitution et les lois de la République".

L'association indique, dans un communiqué de presse distribué mercredi, que cet alinéa préserve, sans équivoque et de manière poussant à l'optimisme, la liberté d'expression et la liberté d'opinion garanties par l'article 10 de la constitution".

Le communiqué précise enfin que cet alinéa fait ressortir " l'esprit de responsabilité élevé du Haut Conseil d'Etat qui vise depuis le 6 août 2008 à rectifier la situation générale dans le pays".

 

[ii] - voici le début de la toute première, inaugurant donc la mise en ligne du travail de l’Agence gouvernementale

Mardi 2 Janvier 2001

Mauritanie-Gouvernement-Rapport

Le Premier Ministre présente le rapport sur l’activité du Gouvernement pendant l’année 2000 et expose les lignes générales de son programme pour l’année 2001

Nouakchott, 2 Janvier (AMI) - Les succès enregistrés au plan économique, l’utilisation croissante des nouvelles technologies de l’information, la poursuite de l’action pour doter le pays d’équipements socio-collectifs en plus de la consolidation des acquis dans les domaines social et culturel, tels sont quelques uns des thèmes du rapport de l’activité gouvernementale pour l’année 2000 présenté dimanche par le Premier ministre, Monsieur Cheikh El Avia Ould Mohamed Khouna, devant le Parlement ainsi que son programme pour l’année qui commence.
Voici le texte intégral de ce rapport:

 

[iii]Agence France Presse Doha – 22 Août 2005 . 12 heures 03

 

[iv] - maintenu depuis lors

 

[v] - Agence France Presse Paris – 23 Août 2008 . 19 heures 51

 

[vi] - Agence France Presse Nouakchott – 27 Août 2005 . 20 heures 22

 

[vii] - Agence France Presse Nouakchott – 27 Août 2005 . 21 heures 38

 

[viii] - Agence France Presse Nouakchott – 2 Septembre 2005 . 21 heures 48

 

[ix] - Agence France Presse Nouakchott – 11 Septembre 2005 . 18 heures 05

 

10 – le 6 Août 2008, au communiqué de la présidence de la République remplaçant le chef d’état-major particulier et commandant du BASEP, ainsi que le chef d’état-major national, les officiers  généraux limogés répliquent en renversant le régime mis en place de 2005 à 2007 et le président élu en aboutissement de cette longue transition démocratique : Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi 

 

[xi] - représentant permanent de la Mauritanie auprès de l’Union européenne à Bruxelles, diplomate de carrière, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, a été nommé Premier ministre par la junte le 14 Août, et chargé de former un « gouvernement de transition »

 

[xii] - Agence France Presse Nouakchott – 26 Août 2008 . 18 heures 24

 

[xiii] - Ibrahima Sarr sera cependant candidat à l’élection présidentielle projetée unilatéralement par Mohamed Ould Abdel Aziz pour avoir lieu le 6 Juin 2009, date reportée in extrémis par les pourparlers de Dakar

 

[xiv] - sa tentative manquée les 8 et 9 Juin 2003 de renverser Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya et, en fuite à l’étranger, sa fondation d’un mouvement : les Cavaliers du changement

 

[xv] - Agence France Presse Nouakchott – 26 Août 2008 . 22 heures 11

 

[xvi] - Agence France Presse Nouakchott – 26 Août 2008 . 22 heures 45

 

[xvii] - Agence France Presse Nouakchott – 27 Août 2008 . 00 heure 51

 

[xviii] - Agence France Presse Nouakchott – 27 Août 2008 . 22 heures 19

 

[xix] - Agence France Presse Nouakchott – 28 Août 2008 . 11 heures 13

 

[xx] - Agence France Presse Nouakchott – 28 Août 2008 . 22 heures 02 et 23 heures 42

 

[xxi] - au pouvoir du 31 Mai 1979 comme Premier ministre, puis comme chef de l’Etat du 4 Janvier 1980  au 12 Décembre 1984

 

[xxii] - les Etats-Unis menacent depuis le 28 de sanctions « ciblées » toutes personnalités militaires faisant « obstacle au retour à la démocratie »

 

[xxiii] - Agence France Presse Nouakchott – 29 Août 2008 . 16 heures

 

[xxiv] - Agence France Presse Nouakchott – 29 Août 2008 . 21 heures 58

 

[xxv] - Agence France Presse Nouakchott – 29 Août 2008 . 22 heures 17

 

[xxvi] - Agence France Presse Nouakchott – 30 Août 2008 . 13 heures 34