Faits divers… Faits divers… Faits divers…

10 August, 2017 - 02:32

Flics investigateurs: Quelques enquêtes qui élucidèrent des mystères 

Malgré la propagation et la permanence du crime dans notre société, les investigateurs de notre police n’ont pas grand-chose à envier aux fins limiers de la police des grands pays… Rares furent, chez nous, les meurtres et autres crimes inexpliqués. Ceux qui le restèrent ne devraient leur opacité qu’à des raisons d’Etat, avancent les observateurs et spécialistes. Dans la plupart des cas, nos enquêteurs ne tardent guère à percer les énigmes criminelles. Flashback sur quelques enquêtes bien abouties, dont certaines ignorées du public, à ce jour.

Le meurtre de la Kebba 

Par une froide nuit du mois d’Avril 1996, année où trois bons commissaires, Sidi Hacen, Kerrani et Ould Ahmed Damou, accusés injustement de trafic de drogue, vont se retrouver en prison, deux malfaiteurs s’introduisent dans une baraque du bidonville qui jouxte, à cette époque, la foire de Nouakchott. Une dame a la malchance de se réveiller en sursaut. Elle crie et se retrouve poignardée à mort par l’un d’eux. Les agents de l’unique commissariat de police d’El Mina se rendent sur place pour dresser le constat. Le vieil inspecteur qui les dirige se voit bientôt épaulé par trois commissaires dépêchés par la DRS. L’équipe locale chargée de l’enquête passe les deux premiers jours à siroter boissons et thés au commissariat, sans que rien n’avance. Ould Samba et Ould Dahi, deux jeunes inspecteurs stagiaires en charge de la police judiciaire audit commissariat, décident alors de doubler la commission d’enquête. Pour eux, c’est l’heure du baptême de feu. Enthousiastes, ils ne tardent pas à lever une piste qui les conduit vers deux repris de justice : Sy Hamath et Yahya ould M’barek. Ils les coincent dans une bicoque du quartier Mendez. Bingo ! Dès la première fouille, ils découvrent l’arme du crime : un poignard ensanglanté. Les deux bandits passent aux aveux, reconnaissant avoir volé et tué la femme. Au matin du troisième jour, les deux inspecteurs présentent les deux criminels, menottes aux poings, avec le procès-verbal d’enquête, les objets volés et l’arme du crime, aux trois commissaires toujours à se demander par où commencer. Le lendemain, la DGSN adresse une lettre de félicitation aux membres de la commission, sans la moindre allusion aux efforts des deux jeunes limiers…

 

Le meurtre du policier

En 1982, un cadavre est découvert, non loin du marché de bétail d’El Mina. Il s’agit d’Abdallahi, un policier du commissariat d’El Mina. Il a été sauvagement charcuté à coups de poignard. De son vivant toujours souriant, l’homme n’avait que des amis. Beaucoup de ses collègues le pleurent à chaudes larmes, surtout son meilleur ami, le brigadier Bousseïf qui jure de retrouver et tuer l’assassin de ses propres mains.

Plusieurs enquêtes se succèdent, en vain, avant que le commissaire Mohamed ould Brahim ould Seyid ne prenne l’affaire en main. Après quelques jours d’investigations, ses soupçons se portent sur… le brigadier Bousseïf ! Interrogé, celui-ci s’effondre et reconnaît avoir tué son ami, pour s’emparer d’une grosse somme d’argent qui lui avait été envoyée de l’étranger par son frère.

 

Le meurtre de l’entrepreneur

En 2008, un entrepreneur natif de l’Inchiri disparaît soudain. Quelques jours plus tard, son véhicule est retrouvé en face de l’ancienne école 7. Dernier contact connu : un importateur qui lui doit beaucoup d’argent et dont le bureau se trouve à proximité. Le commerçant explique qu’en instance de voyage, il a ordonné, à son planton, d’attendre ledit créancier pour lui remettre le pactole. Et d’ajouter qu’à son retour de voyage, il a été informé, par le planton, que l’argent a bien été remis à son destinataire, en échange d’une décharge en bonne et due forme…

Un peu plus tard, le cadavre de l’homme est découvert à Riyad. Les premières investigations ne donnent rien. Le commissaire Ahmedou est alors chargé du dossier. Principal suspect : le planton, bien que celui-ci paraisse couvert par la décharge signée du défunt. Ahmedou prend le planton en filature discrète. Au bout de trois jours, il l’arrête et fouille son domicile. Il y découvre, sous les escaliers, un sac contenant l’argent et la probable arme du crime : un gourdin ensanglanté. Le planton crache le morceau. Une fois en poche la décharge du créancier, il a rejoint un complice embusqué qui s’est occupé d’assommer le pauvre homme. Une fois celui-ci à terre, c’est le planton lui-même qui l’a achevé de plusieurs autres coups sur la tête. La nuit tombée, ils ont  embarqué le cadavre dans un véhicule aux vitres teintées de noir, pour le déposer à Riyad, espérant ainsi éloigner les soupçons.

 

Le meurtre du maître de Coran

En Février de la même année, aux environs du fameux complexe commercial Moujammaa El Beit du Carrefour, trois jeunes délinquants en quête de consommation quotidienne de drogue assassinent, vers dix heures du matin, un vieux boutiquier et maître de Coran, avant de s’enfuir…

Le commissariat de police d’Arafat 2  dépêche ses agents pour rafler tous les grands bandits en liberté qui se trouvent dans la zone. Une mesure routinière qui ne donne rien. Après quelques jours, les autorités confient l’enquête au commissaire de Tevragh Zeïna 1. Celui-ci emmène son équipe sur les lieux du crime pour établir constat. En interrogeant les voisins, ils dénichent un premier indice. Un jeune délinquant fiché a été aperçu, par un témoin, au moment du crime. Les recherches commencent et le suspect est arrêté trois heures plus tard. Ses aveux vont permettre d’appréhender, le même jour, ses deux complices. Ils n’avaient, disent-ils, aucune intention de tuer le vieil homme, seulement s’emparer de son téléphone portable. Mais le maître a vaillamment résisté et aurait même réussi à les enfermer, s’ils n’avaient fait usage de leurs couteaux. Le drame s’est déroulé à l’intérieur d’une boutique dont la principale  porte était fermée. 

Mosy