Référendum : Bourrage en perspective, alerte Biram

5 August, 2017 - 19:00

Prés d’un 1,5 million de mauritaniens sont appelés à prendre part au Référendum portant sur les amendements constitutionnels. Un scrutin boycotté par l’opposition et qui ne suscite pas un grand enthousiasme auprès des mauritaniens. Pour le président de IRA Mauritanie, Biram Dah Abeïd, après une randonnée dans différents centres de vote de Nouakchott : « les bureaux sont vides ». « Tout le monde, confie-t-il, doit comparer ce qui sépare des bureaux vides toute la journée et des chiffres pharaoniques que Ould Abdel Aziz va produire dans les usines de fraude dont il a l’habitude». Le leader abolitionniste a estimé que Ould Abdel Aziz marchera sur nos corps avant de reproduire son pouvoir pour un troisième mandat pour lui ou l’un de ses sbires. « C’est au dessus de nos corps sans vie qu’il va passer à un troisième mandat pour lui ou l’un de ses sbires. Nous nous tenons debout et invitons le peuple pour la pérennité de la liberté», a lancé Biram, lors d’une conférence de presse, tenue ce samedi 5 août, au siège de Tawassoul.
Son de cloche différent du côté de Mohamed Ould  Abdel Aziz. Le Chef de l’Etat a démenti , ce samedi, après l’accomplissement de son droit de vote, les informations selon lesquelles ces amendements sont destinés à lui permettre de briguer un troisième mandat comme le font croire certains.
Face à la presse, le président de la république a indiqué que « ses déclarations relatives à la révision de la constitution dans les années à venir, ont été mal interprétées, considérant que celle-ci pouvait intervenir dans 2, 5 ou 10 ans ».
Pour Me Mahfoudh Ould Betah, président du CDN, «  les opérations de vote ont été dénaturées ». La Convergence Démocratique Nationale s’est détachée du FNDU en  appelant  au vote du « Non ».
Par ailleurs, Biram a réaffirmé son soutien et sa solidarité aux sénateurs retranchés dans l’enceinte du sénat, dans le cadre de leur refus du « coup d’état constitutionnel » et du « passage en force » que tente d’opérer le régime de Ould Abdel Aziz, à travers ce « vote illégal ». Il a comparé les sénateurs mauritaniens aux représentants de la France à la veille de la révolution de 1789, lors de leur résistance dans le parlement de Versailles. Biram s’est dit « choqué » et «sidéré » par les « grossièretés », les «insultes » et « invectives » que Ould Abdel Aziz a débités sur les sénateurs qu’il a qualifiés de « corrompus », de «chasseurs de primes », lors du meeting de clôture des partisans du Oui. «C’est lui le chasseur de primes et d’argent illicite », a tonné Biram illustrant son propos par la communication d’Accra avec la mafia transnationale. Le clan familial présidentiel s’arroge, révèle Biram, des millions de nos ouguiyas  ne s’acquittant de rien vis-à-vis du pays.