Sahel : Résolution relookée pour la force conjointe

23 June, 2017 - 03:40

Réuni ce mardi  en début d’après midi à New York, le Conseil de Sécurité des Nations Unies (CSO/ONU) a finalement  adopté une résolution a minima et  fortement relookée, sur le déploiement de la force Conjointe du Groupe 5 (G5) Sahel. Ce texte est le fruit d’un compromis entre 2 pays membres du CS, à savoir  la France, ancienne puissance coloniale de tous les états impliqués dans le combat anti-terroriste au Sahel, et les Etats-Unis, qui ont tout fait pour limiter les prérogatives juridiques et diplomatiques du nouvel instrument sécuritaire, et anéanti toute idée de son financement par l’organisation siégeant à New York.
La quintessence de la résolution du 21 juin 2017 accepte  la création  «d’une  force  autorisée à utiliser tous les moyens nécessaires  pour combattre le terrorisme, le trafic de drogue et le trafic de personnes». Elle « salue  le déploiement » de la force africaine  « en vue de ramener la paix et la sécurité au Sahel ». Mais se gardant de  faire référence au chapitre 7 de la Charte  des Nations Unies (ONU) qui autorise l’usage de la force. Tout cela montre qu’il s’agit d’un compris difficile. Un « consensus » qui   laisse à l’Amérique toute ses prérogatives de première puissance du monde, chef de file de l’occident, tout en sauvant les apparences pour la France, puissance moyenne, décidée à garder la main sur son pré carré sahélien, estiment les observateurs.  Ce qui explique le fait que la démarche de Paris,  visant à ouvrir les vannes du financement, ce  véritable nerf de la guerre, se soit soldée par un flop. Les premières estimations relatives au  financement de la force conjointe du G5 Sahel, dont l’effectif initial était fixé à 5000 hommes avant de passer au double, portent sur une enveloppe de 56 millions de dollars us. Quels seront alors les contributeurs en dehors de la France ?
De la réponse à cette interrogation vitale, dépendra en grande partie, l’efficacité sur le terrain  de la force conjointe du G5 Sahel.
Toutefois, le soutien politique et diplomatique américain, déterminant par rapport à l’attitude du Conseil de Sécurité, qui a abouti à l’adoption de la  résolution satisfait la France. Car  «elle  envoie un message fort et montre que la communauté internationale  est unie  face au terrorisme dans le Sahel. Je pense que tout le monde est conscient qu’une telle mission est plus que jamais nécessaire dans cette région », déclare François Delattre, ambassadeur de France aux Nations Unies (ONU), cité l’Agence France Presse (AFP).
L’adoption de la  résolution du Conseil de Sécurité intervient à une dizaine de jours du sommet des chefs d’État du G5 Sahel, prévu le 02 juillet prochain à Bamako (Mali) en présence  du président Emmanuel Macron.
Les pays membres du G5 sont le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad.
Cette sous -région de plus de 5 millions de kilomètres carrés, avec une population d’environ 60 millions d’habitants, est composée d’états aux frontières poreuses,  confrontés  à la violence des groupuscules terroristes islamistes et au développement  de la criminalité transnationale sous forme de multiples trafics.