Echos de Nouadhibou

3 September, 2014 - 02:19

Le poisson attendra

Plus de 8000 tonnes de poisson attendent de trouver preneur, dans les frigos  de la ville portuaire de Nouadhibou. Car les Japonais ne proposent que 7 000 dollars pour la tonne et la Mauritanie refuse (une fois n’est pas coutume) de vendre à perte. Au détail, le kilogramme de poulpe coûte 2400 à 2500 UM, ce qui implique que la tonne de ce produit ne peut pas coûter moins de 8 000 dollars. La Société Mauritanienne de Commercialisation du Poisson (SMCP) et les producteurs se retrouvent, de fait, en véritable bras-de-fer avec les acheteurs. Une situation qui impose, en plus d’un arrêt biologique, un autre, commercial dont les implications  commencent à se faire de plus en plus sentir. La quantité de poulpe stockée devient de plus en plus importante. Alors que les stocks de sécurité au Japon baissent. En attendant, le poisson attendra qu’un compromis soit trouvé, au risque de faire perdre au pays des centaines de millions de dollars. Si une solution n'est pas trouvée rapidement.

 

 

 

La Zone franche au ralenti

Si ça ne tenait qu’à un imposant immeuble flambant neuf et à des études extrêmement bien faites, la zone franche de Nouadhibou n’aurait rien à envier aux zones franches les plus internationalement réputées. Officiellement lancée depuis deux ans, cet ambitieux projet n’arrive cependant pas à prendre son envol. De source proche de cette institution, il lui manquerait une présidence investie de tous les pouvoirs  et des moyens assez substantiels pour mettre en œuvre les nombreuses composantes de ses divers pôles de développement. Timidement, quelques investisseurs étrangers ont commencé à venir à Nouadhibou. Quelques installations infrastructurelles de base ont été mises en place. Mais les activités roulent au ralenti, au point que les Stéphanois avouent ne pas avoir compris l’utilité de cette zone qui n’a rien encore changé à leur vie. Au contraire, ironise l’un d’eux : « la vie est devenue plus compliquée, depuis son installation. Les prix ont paradoxalement augmenté. Franchement, la zone franche, ça ne va pas encore ».

 

 

 

Trop cher

Si vous allez à Nouadhibou, évitez d’acheter un kilogramme de pommes, une pâte dentifrice et un paquet de biscuits. Vous payerez, rubis sur ongles, au moins quatre mille cinq cents ouguiyas. La ville est réputée particulièrement chère. Pour un mouton moyennement gras, pas moins de cinquante mille balles. Le kilogramme de poisson fait du deux mille et celui de charbon ne peut être obtenu sans, au moins, trois cent cinquante ouguiyas. Pour ceux qui raffolent du foie et de la bosse, ne les croquez surtout pas le vendredi, puisque leur kilo peut alors atteindre quatre mille ouguiyas. Le loyer coûte les yeux de la tête. Les sapeurs en boubou et les amoureux des odeurs hautes doivent avoir des bourses assez lourdes. Il fait cher à Nouadhibou. Zone franche ou quoi ?